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ETA : les jeunes apprennent de leurs aînés

Dans le cadre de leur formation, une dizaine de futurs prestataires de travaux agricoles est allée à la rencontre de 4 ETA bas-normandes au savoir-faire reconnu.

«Ce sont des jeunes qui viennent pour la plupart de l’agroéquipement.  Alors, dans ce domaine, on n’a pas grand-chose à leur apporter. A contrario, ils doivent apprendre à piloter l’avion». Cet avion, c’est une ETA (Entreprise de Travaux Agricoles) dont ils prendront les commandes dans quelques mois. Pour éviter qu’ils ne se scratchent, Emmanuel Vilault (un de leur formateur du CFTA de Montfort-35) les a pilotés deux jours durant dans 4 ETA référentes normandes (Gauquelin à Briouze-61, Herbaudeau à Céaucé-61, Suzanne à Juvigny-sur-Seulles-14 et Lecarpentier à Longues-sur-Mer). Quatre entreprises qui ont leurs spécificités et leur savoir-faire: transport, chaulage, services aux collectivités locales, épandage et agriculture de précision, paille...

16 000 T de paille /an
A Longues-sur-Mer (14), les stagiaires ont été reçus par Wilfrid et Jean-Maurice Lecarpentier. Wilfrid s’est installé en 2003. A 23 ans, il a repris progressivement les rênes.
Entre autres sujets abordés : la paille. L’entreprise en commercialise 15 à 16 000 T par an. «Pas une parcelle n’est bottelée sans l’avoir vue au préalable», explique Wilfrid. Au cours de l’été, ce sont 4 000 ha qui sont visités. «Botteler sec, c’est ce qu’il y a de plus dur dans notre région. C’est le sérieux du pailleux, s’amuse Jean-Maurice qui connait la musique. Ce sérieux, tu le vois au nombre de Gustin (Ndrl : marque célèbre de faneuse des années 60 qui servait aussi à retourner les andains de paille). Sous le hangar, s’il y a 4 presses et un seul Gustin, c’est qu’il y a un problème. Nous, on en a 6».
L’entreprise dispose de 4 hangars de stockage. Début septembre, elle doit «camionner» 180 meules qui sont en bord de route. Là aussi, chaque meule fait l’objet d’un jugement qualitatif. «Il faut livrer la bonne paille au bon client», insistent Wilfrid et Jean-Maurice. Dans la Manche par exemple, terre de lait et de cheval, la paille courte issue de moissonneuses-batteuses équipées de rotor n’est pas la bienvenue.
Une façon d’aborder la relation, et in fine, la satisfaction client. Car au-delà des machines, fussent-elles ritulantes, super-équipées et de très grosses puissances, le monde des ETA est avant tout une question de femmes et d’hommes où la relation humaine constitue le moteur de la réussite, la base du métier.

La formation Conducteur de travaux en ETA
«Démarrée en 1998 sous l’impulsion des entrepreneurs de la région Bretagne et en partenariat avec le réseau des Maisons Familiales et Rurales, la formation à destination des futurs chefs d’entreprise de travaux agricoles n’a cessé d’évoluer.

CCTAR, BCEDT puis TGCETA
Intitulée CCTAR (Certificat de Capacité Technique Agricole et Rurale), puis BCEDT (Brevet de Compétences des Entrepreneurs Des Territoires), puis TGCETA (Technicien Gestionnaire de Chantier en Entreprise de Travaux Agricoles(, cette formation vient à nouveau de changer de dénomination avec pour intitulé: Conducteur de travaux en Entreprises de Travaux Agricoles.
Le CFTA de Montfort appartenant au réseau des Maisons Familiales et Rurales d’Ille-et-Vilaine est un partenaire historique, car jusqu’à 2011, date à laquelle la formation a été inscrite au Répertoire Nationale de la Certification Professionnelle (RNCP), le CFTA de Montfort fut l’unique centre de formation à dispenser cette formation au niveau national.
En 2009, lorsque j’ai intégré l’équipe pédagogique du CFTA de Montfort, la formation s’intitulait BCEDT et ne bénéficiait que d’une reconnaissance de la profession. En 2011, sous l’impulsion de la Fédération Nationale des Entrepreneurs des Territoires (FNEDT) cette formation a été inscrite en niveau IV (niveau BAC) au RNCP  sous l’intitulé  Technicien Gestionnaire de Chantier en Entreprise de Travaux Agricoles. Depuis le 23 février 2017, date de sa parution au Journal Officiel, le titre est reconnu en niveau III (niveau BAC +2) et inscrit au RNCP sous l’intitulé « Conducteur de travaux en entreprises de travaux agricoles».

Vers des postes à responsabilités
Ce titre a pour objectif de former par alternance des personnes désireuses d’évoluer vers des postes à responsabilités au sein d’entreprises de travaux agricoles et ruraux ou d’en prendre la gérance à plus ou moins long terme. Cette formation prépare ces personnes à acquérir les compétences requises au bon fonctionnement de l’entreprise, organiser et suivre des chantiers, assumer des responsabilités, encadrer et manager des équipes, avoir un regard d’expert sur la gestion d’entreprise, savoir anticiper les attentes et besoins de la clientèle, la développer et la fidéliser, maitriser les outils de communication…
650 heures sur de 17 mois
Au CFTA de Montfort, nous avons pris la décision de répartir les 650 heures de formation (soit environ 19 semaines de cours) sur une période de 17 mois. Durant cette période, les cours dispensés au CFTA de Montfort représentent environ 24% du temps de formation ; les candidats bénéficient ainsi de 53 semaines en entreprise (soit 74% du temps de formation) pour mûrir leur expérience professionnelle. Pour intégrer la formation, il faut être salarié d’une ETA. Selon les profils des candidats, différents dispositifs de financement peuvent être envisagés : contrat de professionnalisation, période de professionnalisation … Au CFTA de Montfort, la prochaine rentrée est prévue le lundi 4 septembre 2017 ».
Joël Geslin
Responsable de la formation Conducteur
de travaux en ETA au CFTA de Montfort

Renseignement au 02 99 09 02 33

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