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Etourneaux : des débuts de solutions

Si les étourneaux ne sont pas classés nuisibles au titre de l’agriculture, ils le sont réellement dans les exploitations entrainant des pertes conséquentes. Des études sur les semis et sur la production laitière ont été conduites, tout en cherchant des solutions. Retour d’expérience.

© SB

lll Plus de 500 000 étourneaux sont comptabilisés à la tourbière de Baupte. Un chiffre qui ne faiblit pas, bien au contraire. Dès le matin, ils arrivent dans les exploitations agricoles situées dans un rayon de 30 km autour de la tourbière. Selon une étude de la DDTM, plus de 1 300 exploitations seraient vulnérables. Et ce n’est pas le Gaec du Sapin situé à Gorges qui dira le contraire. « C’est un fardeau », lâche Jean-Michel Hamel, en charge du dossier à la FDSEA de la Manche.

Simple, efficace
Le syndicat avec les JA et le concours de la FDGDon (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles de la Manche) ont travaillé de concert depuis déjà plusieurs années pour tenter d’enrayer le problème, et trouver des « solutions simples, efficaces tout en respectant la réglementation », souligne Jean-Michel Hamel. Effectivement, ces étourneaux, s’ils se réunissent le soir en dortoir sur la tourbière de Baupte, ils se répartissent en journée sur les exploitations agricoles. Ils sont présents dans les bâtiments fermés, sur les silos, les table d’alimentation… Les nuisances sont nombreuses, à la fois sur les semis d’automne, sur les productions d’élevage et entrainent des risques sanitaires non négligeables.

Effaroucher
Des solutions ont été travaillées. « L’objectif est de les faire descendre le couloir de migration, et pas le chasser uniquement chez le voisin », précise le responsable syndical. Les méthodes d’effarouchement ont prouvé leurs limites parce que les étourneaux reviennent vite voire très vite. « Que ce soit avec les systèmes d’effarouchement ou des actions de tirs conduites entre par les chasseurs chez les agriculteurs, on n’arrive pas à avoir zero étourneau », indique Antoine Metayer, directeur de la FDGDon de la Manche. Des prototypes de barrettes de protection d’ondulation de toitures ont été présentées. L’agriculteur pourrait en installer autour de son bâtiment pour limiter l’entrée des étourneaux tout en laissant l’air circuler. La seule condition est d’avoir des bâtiments fermés.

Grillager le silo
Un autre prototype a été présenté, à savoir un cadre grillagé conçu par l’entreprise Lenormand. Installé au fronton du silo, il protège sur toute la hauteur et la largeur grâce à un cadre grillagé en bas et un filet en haut. « nous y avons travaillé 200 h, mais il s’agit d’un prototype seulement. Il y a des éléments à améliorer pour le rendre encore plus efficace et intéressant pour les agriculteurs », souligne Hubert Lenormand. Cela évite le rabâchage du silo tous les jours avec les risques que cela comporte sur les conditions de travail de l’agriculteur et sur la baisse de qualité de l’ensilage.
Ces solutions ou études ont été conduites au niveau du « restaurant » des étourneaux, c’est-à-dire au niveau des exploitations. Reste à se pencher sur le dortoir, à la tourbière de Baupte, là où ils reviennent chaque soir. Un drone, au comportement proche de celui d’un oiseau, pourrait être testé dans les prochains jours.

Nuisible
Aujourd’hui, l’étourneau est classé nuisible au titre de l’environnement et ce jusqu’au 30 juin. Il ne l’est pas au titre de l’agriculture. Et c’est bien le cheval de bataille des deux syndicats (FDSEA et JA). Par conséquent, ils demandent aux agriculteurs de faire remonter auprès de l’administration les préjudices financiers qu’ils subissent. « Ce recueil va permettre de recenser l’ampleur des impacts et des pertes, et ainsi demander le classement en espèce nuisible jusqu’en 2022 », souligne Jean-Michel Hamel et François Rihouet, président des JA de la Manche. Mais les deux responsables veulent également se pencher sur les pertes des exploitations en production bovine. Il n’y a pas que le lait qui peut être impacté.
Les deux syndicats vont donc suivre de près ce dossier. « Si aucune solution se dégage, il faudra bien indemniser les agriculteurs impactés chaque année », conclut Jean-Michel Hamel.

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