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Grégoire Ferré - Comblot (61) : « je préfère être dans le constructif »

«Il faut entendre les producteurs qui ne sont pas d’accord.» Au printemps dernier , Grégoire Ferré a voté contre le plan de contingentement de livraison de pommes proposé et adopté par l’assemblée générale de l’OP (Organisation de Producteurs) Agrial. Au terme de la campagne, c’est l’heure du bilan avec ses regrets mais aussi ses espoirs. 

© TG

« Certains considèrent peut-être que j’ai une grande gueule mais croyez-moi, je n’ai pas rigolé.» S’il a son franc parlé, Grégoire Ferré n’en est pas moins homme de conviction. Conviction envers la pomme à cidre et ses produits dérivés, conviction aussi envers le partenaire avec qui il travaille même si les nouvelles règles coopératives l’ont amené à ferrailler quelque peu. 

20 ha contractualisés, 10 ha transformés
A la tête d’un verger de 30 ha constitué à 90 % de variétés douces - douces amères, Grégoire est économiquement arboriculteur avant d’être cidrier. 20 ha sont en effet en contrat avec Agrial, les 10 ha restants étant transformés à la ferme. La pomme à cidre fait partie de son ADN au point qu’il a replanté 9 ha au cours de l’hiver 2009/2010. 
Alors quand le « oui » à une baisse des livraisons l’a mporté, Grégoire a ressenti un choc,
« une rupture de confiance », évoque-t-il à demi-mot. « Quand un opérateur représente 70 % d’un marché, il dispose de toutes les données analytiques et des services techniques compétents pour anticiper.» Une incompréhension d’autant plus grande que les responsables évoquaient jusqu’alors une filière « saine et relativement prospère.»  C’est donc avant tout la brutalité de la décision qui l’a heurté. Néanmoins et dès le départ, Grégoire a reconnu au nouveau système maison une vertu : la disparition du 80/20 signifiant un prix moyen de la pomme plus rémunérateur que dans l’ancien système. 

Un droit à livrer de 345 t révisé à + 30 t
Le coup de « spleen » passé, Grégoire Ferré et son OP ont fait les comptes pour aboutir à un droit à livrer de 345 t abondé de 30 t du fait de la spécificité  de l’exploitation (nouvelles plantations) soit 375 t pour un potentiel estimé à 550 t. Mais entre février 2017 et la récolte, un gros épisode de gel est passé dans tous les vergers de France et de Navarre. Au final, la Maison Ferré n’aura livré à Agrial que 340 t. 
Que se serait-il passé sans cet épisode météo et donc en cas de surproduction? « Inconcevable pour moi, qui ai replanté, de laisser une seule pomme par terre sans parler des problèmes de pH que cela pourrait induire au niveau du sol dans les années à venir, » insiste Grégoire.

Une voie de sortie : le bio
Pour autant, 2018/2019 ne ressemblera pas forcément à la campagne précédente sans parler du phénomène d’alternance. Alors à Comblot, on a trouvé la solution. Le verger est en conversion bio et le bio Agrial n’est pas contingenté. La réflexion ne date pas d’hier, elle était déjà bien avancée mais cet épisode a peut-être accéléré la prise de décision.
« Il faut entendre les producteurs qui ne sont pas d’accord », résume après coup Grégoire qui a tourné la page. « Je préfère être dans le constructif. » 
Un constructif qui pourrait se bâtir sur une AOP Cidre du Perche. « Si le Pays de Caux l’obtenait aussi, la Normandie serait portée par 5 AOP cidricoles créant un effet masse et nous assurerait encore plus de légitimité, » se met à rêver Grégoire.  Et de conclure par une note consensuelle : «il ne faut surtout pas opposer les uns aux autres. La filière a besoin de tout le monde» .  Et de ceux qui l’ouvrent de temps en temps aussi pourvu que le débat soit constructif et clos le moment venu.

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