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Méteils 2016 : des premiers résultats prometteurs

Dans la recherche d’autonomie alimentaire les méteils sont souvent cités comme des sources protéiques intéressantes...

Si certains éleveurs utilisent ces fourrages depuis plusieurs années, la majorité d’entre eux est néophyte et souvent interrogatif. Conscient de ce manque de référence, le groupe fourrage du réseau Agro PV des Chambres d’agriculture de Normandie, s’est saisi du sujet et a engagé des travaux d’acquisition de référence et de valorisation d’expériences.

Des références du terrain, des éleveurs contributeurs

La question de l’acquisition de références en culture fourragère n’est pas aisée à traiter qui plus est pour ce qui est des mélanges d’espèces comme les méteils. En effet, même si de précieuses informations sont issues de la parcelle l’essentiel pour l’éleveur est que les vaches valorisent au mieux ces fourrages. C’est pourquoi le choix a été fait d’utiliser des sources d’information complémentaires : mise en place d’une plateforme d’essai régionale à la ferme expérimentale de la Blanche Maison et des mesures et analyses sur des parcelles d’éleveurs intégrés à la démarche. Ces parcelles vous ont d’ailleurs été ouvertes dans le cadre du Rallye Méteil Normand début mai.Suivant cette logique, il ne s’agit pas de fournir des chiffres précis au centième près mais plutôt de démultiplier le nombre de chiffres pour donner des tendances et donc des lignes directrices.A l’automne 2015, plusieurs parcelles de méteil ont donc été implantées soit sur des sites de démonstration soit chez des éleveurs motivés pour tester. Au total ce sont pas moins de 120 parcelles ou micro parcelles qui ont été suivies cette année. Cette première analyse est basée sur les 80 premières parcelles pour lesquelles nous avons les résultats.

Autant de méteils que d’agriculteurs…

La particularité de ces cultures fourragères réside dans la multitude de mélanges possibles. L’objectif est donc de sélectionner les mélanges suivant les valeurs azotées et les rendements matière sèche pour ainsi éliminer les mélanges les moins intéressants. L’objectif cohérent et raisonnable que chacun peut se fixer est de récolter 5 TMS/ha à 150 g MAT/kgMS.L’année 2016 a été marquée par un printemps plutôt froid et des températures « poussantes » qu’à partir de début mai. Ainsi plusieurs parcelles n’ont pas profité du mois de mai. Sur l’essai régional, les mêmes mélanges ont été récoltés à deux dates début et fin mai à 24 jours d’intervalle. En moyenne les rendements ont été améliorés de 75 % à la fin mai.Les parcelles qui n’atteignent pas le rendement de 5 TMS /ha sont toutes récoltées avant le 11 mai.Les mélanges les moins riches en MAT sont ceux composés de seigle et vesce. En effet, aucune parcelle de ce mélange n’a atteint 15 % de MAT avec un minimum de 5.6 % et une moyenne de 10.4 %. La vesce ne pouvant être la plante principale du fait du risque de verse (bien que cela soit l’espèce la plus riche en MAT), le seigle représente une part importante du mélange. Aussi cette céréale est très précoce d’épiaison et ses valeurs en pure sont très limitées. Ce mélange ne semble donc pas adapté pour des récoltes riches en protéine et en rendement.Les mélanges composés d’au moins trois quarts de protéagineux et d’un peu de céréales s’avèrent les plus intéressants. Les mélanges à base de pois fourrager, féverole, vesce, avoine ou triticale ont donné un rendement moyen de 6.1TMS/ha (entre 3 et 9 TMS/ha) et des teneurs de 17 % de MAT (entre 10.2 et 23.9 %). L’automne 2015 a été plutôt favorable aux méteils et même des semis tardifs (autour du 10 novembre) ont donné de bons résultats. Cette particularité de l’année ne doit toutefois pas entrainer une généralisation des semis tardifs. La deuxième semaine d’octobre est souvent un bon compromis.Indépendamment des espèces choisies, le rendement en matière sèche évolue avec le temps et le cumul des températures. La courbe de tendance montre une augmentation du rendement d’environ 70 % entre le 30 avril à 850 °C de cumul de température (base 0 depuis le 1er janvier) et le 27 mai à 1215°C (graphique 1).A l’inverse, les teneurs en MAT des fourrages baissent avec le temps de l’ordre de 10 gMAT/kgMS par semaine. Le stade optimal de récolte est le début floraison des pois et dans tous les cas avant l’apparition des gousses de féverole (graphique 2). Les prochains résultats normands attendus dans les semaines à venir complèteront ces premières données et permettront de vous orienter davantage dans vos choix fourragers.

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