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Un nid de frelons asiatiques dans les pommes normandes

A Gonneville-sur-Mer (14), le cidriculteur Clément Lebrun a bien failli secouer un pommier qui dissimulait un nid de frelons asiatiques. Celui-ci contenait près de 1 500 insectes. En pleine période de récolte, il souhaite prévenir ses collègues de ce danger potentiel

Clément Lebrun a découvert le nid en vérifiant ses arbres avant de les secouer. Situé à 5 mètres, le guêpier contenait entre 1 200 et 1 500 frelons asiatiques. Le vibreur étant à découvert, les risques de piqûre sont élevés.
Clément Lebrun a découvert le nid en vérifiant ses arbres avant de les secouer. Situé à 5 mètres, le guêpier contenait entre 1 200 et 1 500 frelons asiatiques. Le vibreur étant à découvert, les risques de piqûre sont élevés.
© Thierry Guillemot

Un premier vol de frelons asiatiques en novembre 2017 à la fin de la saison avait alerté le cidriculteur sur la présence des insectes dans ses dix hectares de vergers. « Trois ou quatre frelons tournaient autour de chaque arbre, explique Clément Lebrun, attirés par le sucre des pommes. » Aussi cette année a-t-il tenu à vérifier ses arbres avant de les secouer.

 

Des milliers d'insectes

Sa surprise a été grande en apercevant dans l'un de ses pommiers l'énorme nid, à environ 5 mètres au-dessus de lui. Il s'est immédiatement éloigné de l'arbre et a appelé la mairie pour déclencher sa destruction par des professionnels. « C'est le deuxième que je trouve en quelques mois, s'inquiète-t-il, j'ai découvert le premier cet été dans une haie ». Les intervenants mandatés par la Fredon (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles) ont posé un insecticide végétal permettant de tuer les frelons présents mais également ceux susceptibles de rentrer après leur passage. « Au bout de trois jours, le nid était vide », souffle l'agriculteur, effaré après coup d'apprendre que le nid contenait entre 1 200 et 1 500 insectes.

 

4 000 nids dans le Calvados

Introduit dans le département en 2011, le frelon asiatique est installé durablement, « il faut apprendre à vivre avec » indique David Philippart, directeur de la Fredon Basse-Normandie. La météo exceptionnelle de cette année a favorisé son expansion et la Fredon a déjà recensé et fait détruire 2 100. Le directeur estime à 4 000 le nombre de guêpiers qui seront détruits sur la seule année 2018. « En 2017, première année du plan de lutte collective instauré dans le Calvados,  raconte-t-il, on en a déclaré 1 000. » Les trois récents cas de décès survenus dans la Manche et dans le Calvados ont révélé la dangerosité de ces insectes venus de Chine, dont on connaissait essentiellement le danger pour les abeilles.

 

L'attaque du nid peut être mortelle

C'est à l'automne que les nids sont les plus gros et donc les plus dangereux pour l'homme. Construits au printemps, ils ont eu tout le temps de croître, accueillant jusqu'à plusieurs milliers d'insectes avant l'hiver. Le véritable danger pour l'homme est l'attaque du nid. Contrairement au frelon commun, tous les individus sortent pour le défendre, et c'est la multiplication des piqûres qui peut provoquer le décès, surtout lorsque la victime est âgée et qu'elle ne peut pas courir se réfugier chez elle pour appeler les secours.

 

Les haies, les pommiers mais aussi les hangars

Aussi, le directeur de la Fredon insiste-t-il sur l'attitude à adopter vis-à-vis des lieux rarement visités : les haies que l'on taille une fois par an, les pommiers, mais aussi les bâtiments peu utilisés et dans lesquels les nids ont pu se développer. 30% des guêpiers y ont été découvert. La prudence est de mise. S'engager brusquement peut déranger le nid et provoquer une attaque.

Cidre : un très beau millésime en quantité limitée

La qualité des pommes, de petit calibre, riches en sucres et en arômes promet un beau millésime pour les cidres. Toutefois, une baisse de 15% du volume est estimée par l’UNICID Cidres de France. L’association interprofessionnelle évalue de fait à 200 000 tonnes la récolte encore en cours, ce qui créerait « immanquablement un effet de tension à venir sur les marchés » selon elle. Les dernières pluies n’ont pas suffi à rattraper le manque d’eau et les conditions sèches actuelles accélèrent la chute des pommes.

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