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Une bonne préparation pour assurer la campagne de vêlage

L’objectif de tout éleveur allaitant est de sevrer un maximum de veaux par rapport au nombre de femelles reproductrices. La productivité du troupeau et donc sa rentabilité en dépendent directement.

Pour cela, il est impératif d’adopter une conduite appropriée des gestantes,en effet la santé du veau ne se décide pas à partir du jour du vêlage, mais dès la phase de gestation !La préparation des vaches au vêlage, notamment la préparation alimentaire et sanitaire, sont les deux principales clés de la réussite pour avoir des veaux vivants et en bonne santé.

Pour un vêlage réussi : une alimentation rationnée et équilibrée

Les apports alimentaires en fin de gestation sont importants, ils conditionnent :- la croissance du fœtus (fonction prioritaire sur cette période) ;- la préparation de la mamelle pour la future lactation ;- la fabrication d’un colostrum riche en immunoglobulines ;- la préparation au vêlage.Pour toutes ces raisons et encore plus pour les génisses qui n’ont pas terminé leur croissance, l’alimentation en fin de gestation (deux derniers mois) doit permettre de couvrir les besoins : en énergie (UFL), en azote (PDI), en minéraux (P, Ca…), oligoéléments et vitamines.Les besoins de la femelle en gestation varient aussi en fonction du poids vif, de la race, du rang de vêlage et de l’état corporel (tableau 1).

L’alimentation doit rester économe et les apports de concentrés limités au strict nécessaire

Pour concilier les exigences alimentaires en fin de gestation avec la nécessaire maîtrise du coût alimentaire, gage de rentabilité de l’atelier, il faut profiter au maximum de la période de pâturage pour récolter des fourrages de qualité pour l’hivernage (fauche précoce) et maintenir des vaches en bon état le plus longtemps possible grâce à une bonne gestion du pâturage (pâturage tournant). Les réserves corporelles acquises au pâturage permettront de réduire les apports alimentaires en hiver.

Pas d’impasse sur la complémentation en azote

Les réserves corporelles en protéines sont très faibles et les apports azotés indispensables à la synthèse microbienne du rumen et à la fabrication des anticorps du colostrum. Les besoins physiologiques à respecter sont de : 80 g PDI/UF en gestation.

Une attention toute particulière à la complémentation en minéraux, oligo-éléments et vitamines

L’alimentation en fin de gestation doit aussi couvrir les besoins :- en minéraux essentiels : phosphore, calcium, magnésium, sodium ;- en oligo-éléments : cuivre, manganèse, cobalt, sélénium, iode ;- en vitamines AD3E.Ces éléments jouent un rôle essentiel dans :- la croissance, synthèse microbienne, constitution osseuse ;- la fabrication des anticorps qui seront transmis au veau par le  colostrum,- le vêlage, la protection du veau (vitamine A) ;- la production laitière : il faut 0.4 g P/litre de lait ;- la fonction de reproduction (sélénium, iode).
- Rationnement en fin de gestation pour vêlages d’hiver (kg brut) (multipares en état correct à la rentrée) : (tableau 2)- Pour les vêlages d’automne, avant la rentrée en stabulation, si les animaux sont au pâturage, attention aux apports alimentaires excessifs (herbe d’automne abondante) qui peuvent con-duire à la fois à des niveaux de croissance élevés du fœtus et à un état corporel excessif de la mère (manque de tonus au vêlage).Un rationnement des animaux sur une surface limitée avec apport de fourrage en complément et éventuellement d’un concentré équilibré (minéraux, oligo-éléments et vitamines) permettra d’assurer une meilleure préparation au vêlage.

Des outils pour objectiver la préparation au vêlage

Avec l’aide du vétérinaire, il est possible de réaliser des mesures rapides de glycémie (révélateur de la couverture énergétique de la ration), de profils en minéraux, oligo-éléments (révélateur d’éventuelles carences).Ces prélèvements sanguins doivent se faire sur un minimum de 5 vaches, avec une représentativité suffisante.Avec l’aide du technicien d’élevage, une vérification de la ration, avec une analyse de fourrage, doit permettre de s’assurer que les apports correspondent aux besoins.

Le déparasitage

L’objectif est d’éviter que les parasites détournent une partie de l’énergie et des protéines distribuées.Un déparasitage des femelles pleines n’est pas à envisager de façon systématique. Les femelles de plus de 2 ans auront généralement développé une immunité naturelle suffisante contre les strongles.En cas de doute sur certains animaux, votre vétérinaire pourra vous proposer des tests (coproscopies, dosage pepsinogène …) qui vous permettront de vous en assurer.Pour les animaux en contact avec la grande douve ou les paramphistomes, des traitements spécifiques sont à prévoir un mois avant le vêlage.

La vaccination

L’objectif est d’augmenter dans le colostrum le taux d’anticorps dirigés contre les germes de diarrhées. Cette option est à réfléchir avec son vétérinaire en fonction des résultats d’analyses et des risques identifiés dans l’élevage.Une bonne efficacité de la vaccination passe par le respect des points précédents.

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