Aller au contenu principal

Brexit : Entreprises et administrations normandes sont prêtes

Depuis le 1er janvier 2020, un nouveau contrôle aux frontières est mis en place avec le Royaume-Uni. Entreprises et administrations se sont préparées de longue date et ont fait le grand saut. Dans le Calvados, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, les a sondées pour savoir comment les choses se passent.

A Ouistreham, contrôle d’un camion à la sortie du bateau par la douane. Quatre aubettes et de nouveaux parkings ont été aménagés par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), gestionnaire du port pour assurer les contrôles.
© DB

« On restera ». Pour Daniel Delahaye, directeur de la coopérative Isigny-Sainte Mère, c’est une évidence, malgré les pertes sur le marché britannique (- 40%) depuis trois ans. Face au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, mardi 5 janvier, le directeur explique cette baisse : « la forte dévaluation de la Livre sterling, la hausse des prix de vente et un déréférencement par les enseignes outre-Manche qui ont tendance à remplacer par des produits autochtones ». Le Royaume-Uni représente 8% de ses exportations en frais.

Divorce déjà consommé

Pour les entreprises qui commercent avec l’Angleterre, « le divorce est déjà consommé depuis quelques temps », ironise Daniel Delahaye, mais « aujourd’hui, on sait où on va ». Le ministre rappelle que les Britanniques n’ont toujours pas fixé leurs nouvelles règles d’importation, la dernière étape aura lieu cet été, « comme visibilité, c’est digne du fog anglais ».

Coût et temps supplémentaires

La coopérative a évalué le coût des nouvelles règles de transit, « côté français, entre 20 et 40 cts, côté anglais, 60 à 80 cts », un euro voire plus sur le produit. « Sur les petits clients avec des petits volumes, ça représente 10%, soit une hausse de 15% prix consommateur ». Sans compter la perte de temps occasionnée par ces nouvelles formalités, « une heure de chaque côté », estime le directeur. Le ministre insiste sur la volonté du gouvernement pour que « le Brexit n’ajoute pas de difficultés à celles liées à la Covid ». 367 agents ont été recrutés et cinq nouveaux centres de contrôle créés.

 

 

Frontière intelligente

Un système informatique permet d’anticiper l’arrivée des camions britanniques : les documents sont transmis aux douanes françaises avant l’arrivée du poids lourd qui sait déjà, à bord du bateau, ce qu’il aura à faire. Point vert, il n’a pas de contrôle, point orange, il s’arrête à la douane ou doit se diriger, pour les produits alimentaires et les transporteurs d’animaux, vers le Service d’inspection vétérinaire phytosanitaire (Sivep), dont un nouveau bâtiment a été installé à moins de deux kilomètres du port de Ouistreham. Il a trente minutes pour s’y rendre. Cette « frontière intelligente » doit permettre de fluidifier les flux dans le port. Le peu de trafic lié aux confinements ne permet pas encore d’évaluer son efficience en cas d’affluence. D'ordinaire, 300 poids lourds en moyenne débarquent chaque jour sur le port de Ouistreham, le deuxième port transmanche après le détroit.

Sur le port

La Chambre de commerce et d’industrie (CCI), en charge de la gestion du port, a également adapté le terminal pour répondre à ces nouvelles règles : quatre aubettes de contrôle et des parkings pour l’attente. « Pour moi, affirme le ministre, l’enjeu c’est de s’assurer que le Royaume-Uni ne devienne pas la plaque tournante de produits ne respectant pas les normes européennes ». Au 1er avril, un certificat d’origine sera obligatoire pour prouver l’origine britannique des produits. Une obligation valable des deux côtés de la frontière.

 

Plan protéines
Sur les 100 millions d’euros déployés dans le cadre du plan protéines végétales, le ministre rappelle que 40 millions sont dédiés à l’élevage. L’objectif : « créer un cercle vertueux et sortir de la dépendance au soja brésilien ». Le gouvernement veut augmenter la production de légumineuses de 40% en deux ans. « Il va falloir planter de la protéine », intime Julien Denormandie, qui suggère à la Préfecture du Calvados, la Chambre d’agriculture et la Région de se réunir pour envisager la concrétisation de ces financements.

 

"Steak végétal"
Répondant à Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d’agriculture du Calvados, s’agaçant de l’ambiguïté persistante autour du terme steak végétal, le ministre assure vouloir transmettre « une bonne information ». « Il nous manquait la base juridique pour dire que le steak n’est issu que d’une origine animale, précise-t-il, nous négocions avec Bruxelles pour clarifier les choses ».
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Pascal Le Brun a été entendu par les adhérents des sections lait de la FDSEA et JA, représentées par Ludovic Blin, Edouard Cuquemelle et Luc Chardine.
FDSEA et JA interpellent Pascal Le Brun d'Agrial
Le 11 avril dernier, une cinquantaine d'adhérents des sections lait de la FDSEA et des JA ont rencontré Pascal Le Brun d'…
Un accord a été signé pour 425 €/1 000 litres en moyenne nationale sur les quatre premiers mois de l'année. Les discussions continuent sur la formule de prix.
Accord avec Lactalis : le combat de l'Unell continue
Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, depuis décembre 2023, l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (…
Philippe Chesnay cultive sur 54 ha en bio du colza, de l'avoine et du trèfle principalement.
Aides de la PAC : ça ne passe toujours pas
Philippe Chesnay, agriculteur en grandes cultures, est toujours en attente d'une aide de 300 euros, qui devait lui être versée…
Ghislain Huette (à gauche) et Armand Prod'Homme (à droite)
"JA61, c'est avant tout une équipe"
La relève est assurée. Le lundi 15 avril 2024, Armand Prod'Homme et Ghislain Huette ont été nommés coprésidents du syndicat des…
Soirée conviviale mais aussi l'occasion de faire plus ample connaissance entre élus ou délégués du Cerfrance Normandie Ouest (Calvados et Manche). Pour la petite histoire, la OLA d'avant match n'a pas suffi. Le Caen HB (dont le Cerfrance Normandie Ouest est partenaire) s'est incliné d'un petit but (35 à 36) et devra encore se battre pour assurer son maintien parmi l'élite.
Le Cerfrance Normandie Ouest lance sa nouvelle mandature
C'est à l'occasion du match de hand-ball Vikings contre Massy, vendredi 19 avril 2024 au Palais des Sports de Caen, qu'Antoine…
A Bretteville-sur-Ay, Charlène et Thomas Lebreuilly, maraichers bio, ont échangé avec le premier ministre, Gabriel Attal, en présence des responsables agricoles de la Manche.
Gabriel Attal, Premier ministre dans la Manche : "L'agriculture est une force et une chance"
Le Premier ministre, Gabriel Attal, s'est déplacé dans la Manche, samedi 27 avril, en débutant par la Foire aux bulots de…
Publicité