Aller au contenu principal

Thomas Pelletier, président de la FNPFC (Fédération nationale des producteurs de fruits à cidre)
« C’est inadmissible que l’on n’arrive pas à être reçu par les ministres de l’Agriculture et des Finances »

Au moment où la filière vitivinicole cherche à négocier des aides avec le gouvernement pour sa survie, la filière cidricole alerte elle aussi et demande à être reçue et entendue. Entretien avec Thomas Pelletier, cidriculteur dans le Calvados et président de la FNPFC (Fédération nationale des producteurs de fruits à cidre).

>> Comme la plupart des vins et spiritueux, la filière cidricole souffre cruellement de la crise. Affecte-t-elle tous les transformateurs de la même façon ?

Oui. Tous les magasins qui vendent à la ferme sont ouverts mais vides. Les gens ne se déplacent pas pour venir acheter du cidre. Les touristes, qui représentent un potentiel fort en Normandie, sont absents. Même en supermarché, les consommateurs ne considèrent pas le cidre comme un produit de première nécessité contrairement à la farine, aux œufs ou aux pâtes. Ils achètent 20, voire 30% de moins que d’habitude. L’ensemble des transformateurs est fortement impacté avec des baisses de chiffre d’affaire allant de - 40 à - 95 %.

On était parti sur une bonne dynamique avec Cidrexpo et une image de marque positive en février. En mars, on a pris ce coup de bambou sur la tête qui nous déstabilise fortement.

 

>> Comment réagit la profession ?

On réfléchit à une communication d’après crise pour dire aux gens de ne pas nous oublier. Nous sommes inscrits dans le patrimoine traditionnel de la Normandie, de la Bretagne etc. Le cidre a des vertus environnementales, il consomme peu d’engrais, fixe le carbone dans le sol. C’est une culture pérenne et enherbée à 80%. Le cidre est une boisson qui devrait être tendance à la sortie de la crise.

 

>> Comment envisagez-vous les prochains mois ?

Nous avons besoin de mesures d’accompagnement pour passer la récolte 2020.

Afin de faire de la place dans les cuves, nous devons, d’une part distiller 200 000 hectolitres de cidre et d’autre part, détruire 100 000 tonnes de pommes.  Pour la distillation, nous demandons une aide de 60€/hl et 100€/t pour la destruction des pommes. Cela représente 1/3 de la récolte, mais c’est nécessaire pour éviter l’effondrement de la filière, la perte de débouchés et, à terme, l’arrachage de pommiers.

 

>> Avez-vous obtenu des engagements ?

Les cidriers ne comprendraient pas qu’on aide la filière viticole et pas la filière cidricole. C’est inadmissible que l’on n’arrive pas à être reçu par les ministres de l’Agriculture et des Finances. Nous sollicitons 22 millions d’euros pour sauver notre filière. Des milliards sont donnés à Renault et Air France. La cidriculture fait partie du patrimoine culturel, touristique et économique indispensable au Grand Ouest.

 

Propos recueillis par Dorothée Briand

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - VALENCIENNES FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Pascal Le Brun a été entendu par les adhérents des sections lait de la FDSEA et JA, représentées par Ludovic Blin, Edouard Cuquemelle et Luc Chardine.
FDSEA et JA interpellent Pascal Le Brun d'Agrial
Le 11 avril dernier, une cinquantaine d'adhérents des sections lait de la FDSEA et des JA ont rencontré Pascal Le Brun d'…
Un accord a été signé pour 425 €/1 000 litres en moyenne nationale sur les quatre premiers mois de l'année. Les discussions continuent sur la formule de prix.
Accord avec Lactalis : le combat de l'Unell continue
Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, depuis décembre 2023, l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (…
Le nouveau bureau de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a été élu. Il est présidé par Yohann Barbe, producteur dans les Vosges.
Ludovic Blin et Benoit Gavelle, deux Normands dans le bureau de la FNPL
Depuis le 9 avril 2024, en succédant à Thierry Roquefeuil, Yohann Barbe devient le nouveau président de la FNPL (Fédération…
Philippe Chesnay cultive sur 54 ha en bio du colza, de l'avoine et du trèfle principalement.
Aides de la PAC : ça ne passe toujours pas
Philippe Chesnay, agriculteur en grandes cultures, est toujours en attente d'une aide de 300 euros, qui devait lui être versée…
Soirée conviviale mais aussi l'occasion de faire plus ample connaissance entre élus ou délégués du Cerfrance Normandie Ouest (Calvados et Manche). Pour la petite histoire, la OLA d'avant match n'a pas suffi. Le Caen HB (dont le Cerfrance Normandie Ouest est partenaire) s'est incliné d'un petit but (35 à 36) et devra encore se battre pour assurer son maintien parmi l'élite.
Le Cerfrance Normandie Ouest lance sa nouvelle mandature
C'est à l'occasion du match de hand-ball Vikings contre Massy, vendredi 19 avril 2024 au Palais des Sports de Caen, qu'Antoine…
Publicité