Aller au contenu principal

FDSEA et JA grillent la saucisse ornaise devant la préfecture contre le Mercosur

Jeudi 4 juillet 2019, JA et FDSEA de l’Orne ont organisé un barbecue devant la préfecture, à Alençon. Rendez-vous était donné à 20h30. Environ 120 personnes étaient présentes. Le message porté était clair : non au traité de libre-échange signé vendredi 28 juin avec les pays du Mercosur et à l’importation des produits carnés.

10 kilos de bœuf, des rillettes, du boudin noir, des chipos, du saucisson à l’ail. Baguettes, ketchup, moutarde. Jus d’orange et café. Il y avait de quoi rassasier les quelque 120 agriculteurs regroupés devant la préfecture de l’Orne, jeudi 4 juillet. JA et FDSEA veulent ainsi montrer qu’ils s’opposent au traité de libre-échange signé entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela). La viande, fournie par Florian Papin, éleveur local, est offerte en opposition à celle qui pourrait être importée des pays d’Amérique du Sud. « Nous partageons un moment convivial, pour nous retrouver. Pendant la campagne des Européennes, Emmanuel Macron nous avait garanti qu’une ligne rouge ne serait pas franchie. L’accord avec les pays du Mercosur est un coup d’épée dans le dos, lâche Alexis Graindorge, président des Jeunes agriculteurs de l’Orne. Nous ne croyons pas aux contrôles sur les produits carnés issus du Mercosur. »

Haut de gamme dans l’Orne

L’importation en provenance des pays du Mercosur représente 100 000 t de viande bovine, 180 000 t de volaille, 25 000 t de viande porcine. Des hormones, des traitements chimiques. Un bien-être animal inexistant. Un marché européen qui risque d’être inondé et des prix cassés. « Les chiffres qu’engage le Mercosur en viandes fraîche et congelée, produites dans des conditions différentes des nôtres, nous alarment. Nous sommes inquiets de la disparition de nos  productions et de nos agriculteurs. Surtout dans l’Orne, où nous produisons du haut de gamme», prévient Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA. À cela s’ajoute le bilan carbone de denrées auxquelles on fera traverser l’Atlantique. « Quid de la politique de production locale ? Madame la préfète, je compte sur vous pour faire remonter l’impact du traité sur notre département », interpelle Anne-Marie Denis.

Moins 25 % d’agriculteurs

Chantal Castelnot, préfète, a été dans l’écoute et la simplicité. « En tant que consommatrice, je tiens à ma santé et je n’ai pas envie de manger du bœuf aux hormones. L’Union européenne a approuvé le traité, mais l’accord doit être ratifié par les 27 parlements des États membres. J’aurais à cœur de faire remonter tout ce que vous me dites ce soir », promet la représentante de l’État. Elle s’accorde avec les syndicats pour dire que les contrôles des produits importés sont un problème : « y aura-t-il assez de douaniers, de vétérinaires ? » Alexis Graindorge soulève, lui, une inquiétude plus profonde : « on compte un suicide tous les deux jours chez les agriculteurs. Le Mercosur est une angoisse supplémentaire. L’importation des produits risque de faire cesser une exploitation sur quatre. Je n’aurais qu’une question : Emmanuel Macron veut-il encore des agriculteurs ? »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Pascal Le Brun a été entendu par les adhérents des sections lait de la FDSEA et JA, représentées par Ludovic Blin, Edouard Cuquemelle et Luc Chardine.
FDSEA et JA interpellent Pascal Le Brun d'Agrial
Le 11 avril dernier, une cinquantaine d'adhérents des sections lait de la FDSEA et des JA ont rencontré Pascal Le Brun d'…
Un accord a été signé pour 425 €/1 000 litres en moyenne nationale sur les quatre premiers mois de l'année. Les discussions continuent sur la formule de prix.
Accord avec Lactalis : le combat de l'Unell continue
Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, depuis décembre 2023, l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (…
Ghislain Huette (à gauche) et Armand Prod'Homme (à droite)
"JA61, c'est avant tout une équipe"
La relève est assurée. Le lundi 15 avril 2024, Armand Prod'Homme et Ghislain Huette ont été nommés coprésidents du syndicat des…
Philippe Chesnay cultive sur 54 ha en bio du colza, de l'avoine et du trèfle principalement.
Aides de la PAC : ça ne passe toujours pas
Philippe Chesnay, agriculteur en grandes cultures, est toujours en attente d'une aide de 300 euros, qui devait lui être versée…
Soirée conviviale mais aussi l'occasion de faire plus ample connaissance entre élus ou délégués du Cerfrance Normandie Ouest (Calvados et Manche). Pour la petite histoire, la OLA d'avant match n'a pas suffi. Le Caen HB (dont le Cerfrance Normandie Ouest est partenaire) s'est incliné d'un petit but (35 à 36) et devra encore se battre pour assurer son maintien parmi l'élite.
Le Cerfrance Normandie Ouest lance sa nouvelle mandature
C'est à l'occasion du match de hand-ball Vikings contre Massy, vendredi 19 avril 2024 au Palais des Sports de Caen, qu'Antoine…
A Bretteville-sur-Ay, Charlène et Thomas Lebreuilly, maraichers bio, ont échangé avec le premier ministre, Gabriel Attal, en présence des responsables agricoles de la Manche.
Gabriel Attal, Premier ministre dans la Manche : "L'agriculture est une force et une chance"
Le Premier ministre, Gabriel Attal, s'est déplacé dans la Manche, samedi 27 avril, en débutant par la Foire aux bulots de…
Publicité