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Le ramassage des pommes à cidre fait salon en Mayenne

Plus qu’un succès, une référence. La journée de démonstration de ramassage de pommes à cidre qui s’est tenue le 20 novembre dernier au Genest-St-Isle (53) (verger de Stéphane Riaud) témoigne du dynamisme et du professionnalisme d’une filière qui se projette dans l’avenir.

Même au terme d’une journée passée sous une pluie continue, Denis Rouland et Stéphane Gouhier affichaient la mine réjouie du travail bien fait. Le président et le responsable de la commission technique de l’APPCM (Association pour la Promotion de la Production Cidricole du Maine), avec pour thématique technique le ramassage et le secouage mécanisé de la pomme à cidre, ont drainé plus de 200 producteurs venus de tous les bassins de production. Et si le soleil n’était pas de la partie, et bien tant mieux. Les conditions humides ont permis de jauger les machines dans des conditions quasi extrêmes.

A chaque chantier sa machine
Depuis plusieurs années, les rendez-vous sous le verger de l’APPCM-Les Cidres de Loire suivent le cycle de la pomme. “Avec le secouage et le ramassage pour cette édition 2015, nous bouclons quasiment l’itinéraire technique de la pomme, se plaît à rappeler Stéphane Gouhier, par ailleurs producteur à Ballots sur une vingtaine d’hectares. Notre objectif était de montrer tous les types de machines, leurs atouts mais aussi leurs faiblesses, pour que chacun puisse se faire sa propre opinion”. Et tous les goûts étaient sous le verger mayennais en ce 20 novembre : de la grosse automotrice à la petite autoportée en passant par la traînée. 
Si l’offre peut sembler pléthorique, c’est que les attentes diffèrent sensiblement d’une situation à l’autre. Chacun cherche bien sûr le meilleur compromis entre la qualité de travail et le débit de chantier mais de nombreux autres facteurs sont à considérer. Du nombre de passage de ramassage, de la hauteur des troncs, de la longueur des rangs, de la portance et la déclivité du sol, de la disponibilité en main-d’œuvre et en tracteur, de l’éloignement des parcelles, de la volonté de travailler seul, en CUMA ou via l’entreprise doit dépendre tout investissement raisonné.

Mais pas de recette miracle
Il n’existe pas de recette miracle, insiste Loïc Hervé (technicien verger à l’APPCM et référent technique de la coopérative AGRIAL, tout est affaire de compromis”. Mieux vaut cependant ne pas se tromper quand on investit 200 000 € (prix catalogue d’une automotrice). Restent les fondamentaux : “ne ramasser que des pommes saines, mais toutes les pommes saines”. Haro donc sur les pommes pourries, les feuilles, l’herbe et bien évidemment tout corps étranger.
Grâce aux différents systèmes de convoyage, aux dispositifs de soufflerie, aux brosses tournantes, aux tapis de nettoyage à tétines (...), les fabricants ont, en une vingtaine d’années, réalisé d’énormes progrès. “Ce qui n’empêche pas de préparer au préalable son verger avant le premier ramassage”, insistent les puristes.
Le volet qualitatif étant maîtrisé, reste à aborder la question du débit de chantier. Il est proportionnel à la puissance mais peut être compromis par une mauvaise organisation en aval. Autre facteur limitant, le poids restant proportionnel à la puissance, attention au respect de la structure du sol en cas de faible portance.

Limiter demain les états de choc
Cette chaine de récolte, AGRIAL s’y intéresse de très près. L’objectif est ambitieux : réceptionner en usine un taux toujours plus élevé de pommes saines voire pouvoir stocker, momentanément sur herbe, une partie de la récolte pour contrer les effets entonnoirs en usine quand les conditions météorologiques font que toutes les variétés arrivent à maturité dans une fenêtre temps très réduite.
Un des axes de recherche de la coopérative consiste en la réduction des chocs tout au long de la phase de ramassage. Les premières expérimentations menées chez Jean-Pierre Fontaine (Orne) et Xavier Bruand (Calvados) ont livré des éléments de réponse.
Dans le premier cas, il s’agissait de mesurer les niveaux de chocs (mesures réalisées avec un Tuberlog) en fonction de la vitesse de rotation du rotor de la machine (en l’occurrence une AMB R35). Verdict de Jean-Marie Cailly (responsable technique agrofourniture filière fuits à AGRIAL) : “bien gérer les vitesses de rotation du rotor réduit le choc de 300 g à moins de 200 g sans pénaliser la vitesse et la qualité de la récolte. Le bilan de ce test montre un gros choc sur la tête de récolte et sur la chute de la pomme dans la trémie si elle est vide. Le transport en ligne et le tri sur le tapis à tétines ne génèrent pas d’accélération supérieure à 100 g”. Concernant le second essai, il s’agissait de mesurer les niveaux de meurtrissure des fruits en fonction de leur hauteur de chute et sur tôle fond de benne ou avec tapis mousse amortisseur à l’instar de ce qui se pratique dans la pomme de terre. “Une corrélation a été mise en évidence entre le choc et le taux de meurtrissure. On obtient 5 % de meurtrissure pour une seule chute sur tôle à 0,5 m (221 g) et, en situation réelle, on enregistre 3 à 4 chocs de ce type, analyse Jean-Marie Cailly. Bien évidemment, les réactions sont très différentes entre les variétés, le stade de maturité, le calibre des fruits. On mesure mieux les gains potentiels possibles en qualité pour les vergers fragiles”.


L’éclaircisseur mécanique pour faire tomber le fruit
Ces acquis de connaissances demandent bien sûr à être répétés pour être affinés dans le temps mais AGRIAL a déjà transformé cette première batterie de tests en “pré-préconisation”. La coopérative commercialise en effet dans ses magasins des tapis de fond de benne (aux alentours de 300 €). A plus long terme et en collaboration étroite avec les cabinets d’étude des constructeurs, c’est la cinématique des machines qu’elle souhaite repenser. Objectif : simplifier les flux pour limiter les chocs.
Reste qu’avant de ramasser, il faut secouer. L’APPCM-Les Cidres de Loire avait à ce titre invité les fabricants. Pas d’innovation majeure sauf
qu’AGRIAL a encore osé. Osé utiliser un éclaircisseur mécanique de fleurs pour faire tomber les pommes. Un essai à transformer.

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