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Moisson : campagne 2021 longue et difficile

Pour clore la campagne, les trois responsables cultures des FDSEA du Calvados, de la Manche et de l’Orne prennent la parole. Ils font le bilan des moissons dans leur département. Seul point positif, les prix sont au rendez-vous.

BILAN MOISSON 2021
© DR

Bertin George, responsable cultures dans le Calvados : « du stress »
« La moisson se termine. Elle a été difficile à cause des aléas climatiques. Les orges sont à peu près correctes, car elles ont été récoltées dans des conditions normales, mais sans PS. Les blés ont souvent été battus sous les nuages, sans soleil, avec de l’humidité. Les pluies ont fait chuter les poids spécifiques. Certains blés sont déclassés en blés fourragers. C’est une perte financière pour les agriculteurs. En plus, les rendements sont 10 % voire 15 % inférieurs à ceux de 2020. Les pois ont été mécaniquement compliqués à récolter, car très collés au sol. En règle générale, les colzas sont bons voire très bons. La moisson des féveroles est en cours. La moitié des lins est récoltée. Près de 40% ont encore besoin d’eau pour rouir. Nous sommes aussi dans les semis de colza, les sols sont secs en superficie. C’est compliqué. S’ajoute à cela la réglementation pour implanter les SIE et les Cipan : pour le 6 septembre. Elle n’est pas en phase avec les aléas climatiques, c’est très difficile d’être dans les clous. La profession demande à ce que la réglementation s’adapte à chaque exploitation. Les agriculteurs sont assez épuisés, car ils subissent beaucoup de stress. Seul point positif, les prix sont au rendez-vous. »

 

Gilbert Michel, responsable cultures dans la Manche : « année à oublier »
« Nous avons terminé la moisson, à part quelques hectares de céréales de printemps ou qui étaient couchées, surtout dans le nord du département, dans la Val de Saire, la pointe de la Hague, des zones qui sont habituellement tardives. Nous sommes dans une année à oublier, record dans le mauvais sens. Les rendements en blé sont catastrophiques, ils descendent jusqu’à 25 q/ha. La moyenne est inférieure à 60 q/ha. La moyenne des poids spécifiques est de
65 kg/hl, en dessous de la norme. Nous allons subir des pénalités. Le prix à la tonne est attractif mais ce n’est pas ce que nous percevons réellement : il faut déduire les pénalités quand le PS n’atteint pas la norme et les frais de séchage. Les éleveurs auront le risque d’avoir des céréales de moins bonne qualité pour l’alimentation animale. Nous avons peu de colzas dans la Manche mais ils s’en sont plutôt bien sortis, à 35-40 q/ha. Le moral revient avec le beau temps, car les foins ne sont pas finis. Il en reste par exemple 40 % dans les marais de Carentan. La paille non plus n’est pas au rendez-vous, les foins vont en partie la remplacer en litière. Je crains aussi pour les maïs : nous allons avoir des bonnes surprises comme des mauvaises, certains maïs ont souffert des excès d’eau en juin. S’ils sont beaux sur le bord des parcelles, ce n’est pas forcément vrai au milieu. La foire de Lessay est un bon
baromètre pour jauger le moral de la profession. Si on voit du monde avec le sourire, c’est un bon indicateur. »

 

Jean-Pierre Prévost, responsable culture dans l’Orne : « on va s’en sortir »
« La pluviométrie a fortement impacté la récolte, qui a traîné pendant un mois et demi et engendré des pertes de qualité. Les orges, dans l’ensemble, sont correctes : rendements entre 80-85 q/ha et PS à 62-63 kg/hl. Nous les avons commencées le 10 juillet, alors qu’elles étaient mûres dès le début du mois. Les dernières battues sont tombées à 60 q/ha. Les premiers blés battus ont de bons poids spécifiques, dans le Perche, le pays d’Ouche. Puis ils ont décroché. On est un peu déçus en rendements, autour de 70-75 q/ha. Les organismes de collecte ont bien réagi en relevant les normes d’humidité de 15% à 16,5 voir 17%. Ça nous a permis de récolter sans trop impacter la qualité. Les PS sont moyens, de 70 à 80 kg/hl. Plus on avançait dans la saison, plus ils chutaient. On a vu des gros problèmes de salissement de ray gras et de vulpin dans des parcelles résistantes aux matières actives. Nous sommes là dans une impasse technique. En colza, on a un peu de tout. Certains ont eu des problèmes d’altises, de gel au printemps. Ceux-là tombent à 20 q/ha. Mais il y en a aussi eu des très bons. Le moral est bon quand même, car les prix sont élevés. On va s’en sortir. Ce n’est pas une mauvaise année mais si les blés sont déclassés et que la réfaction peut aller vite. »

 

 

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