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Peste aviaire
Pas de prise en grippe !

A l’initiative du Groupement de Défense Sanitaire et de la FDSEA 14, les vendeurs de poulets démarrés ont rencontré mercredi la Direction des Services vétérinaires du Calvados.

La Direction des Services Vétérinaires autorise la présence des vendeurs de poulets démarrés sur les marchés. Principale condition : les volailles doivent rester dans les camions (voir ITV du DSV). La règle édictée lors de la précédente crise est donc reconduite. Une décision qui satisfait les participants à cette réunion. Six producteurs sont concernés dans le Calvados. Parmi eux : Yves Brillet, installé à Croissanville. “J’ai demandé cette réunion à Marc Buon de la FDSEA qui l’a mise en place avec l’intervention du GDS et de son président, Pascal Perrette.  Au final, nous avons reçu comme consigne de continuer à faire notre travail”. L’éleveur salue au passage la collaboration des services vétérinaires. Le Calvados est d’ailleurs l’un des rares départements français à permettre aux vendeurs de poulets démarrés de maintenir leur activité.

Une DSV compréhensive
Aux services vétérinaires, nous sommes tombés sur des gens à notre écoute. Le directeur, Monsieur Lucas, est un homme de terrain. Il ne nous a pas enfoncés. Lors de cette réunion, nous avons fait une mise au point pour savoir où l’on en était. On travaillera de la même manière puisque l’on ne peut pas faire mieux”. Le maintien des bêtes dans les camions ne s’avère pas une contrainte importante : “ce n’est pas gênant pour nos clients. Mais, il faut rappeler que les gens ont parfaitement le droit d’acheter et de transporter des volailles”.
Yves Brillet achète poussins, canards, pintades à un jour. Il les revend jusqu’à 6-7 mois. L’éleveur effectue quatre marchés et quatre déballages dans les coopératives par semaine. “Depuis la crise de l’an passé, nous n’avons pas retrouvé notre potentiel. On n’investit plus et nous avons supprimé un emploi”. Si la DSV s’est révélée compréhensive, la presse généraliste l’est moins. “À Saint-Pierre-sur-Dives, un journal a annoncé lundi matin que le marché des volailles était annulé. À cause de cette fausse information, notre chiffre d’affaires a été divisé par trois sur ce marché. Hormis cet incident, nous n’avons pas trop ressenti la crise puisque les journaux en parlent peu”. Des grands médias absents du sujet “grippe aviaire”, c’est sans doute le meilleur vaccin des éleveurs de volailles.

V.M.


Les services vétérinaires se mouillent

Suite aux trois cas d’influenza aviaire en Moselle, la France est passée en risque “élevé”. C’est le cinquième niveau de vigilance sur cinq. Explications avec le directeur des Services vétérinaires du Calvados : Norbert Lucas.

Risque élevé : qu’est-ce que cela signifie pour les éleveurs ?
Cela signifie une surveillance renforcée des volailles domestiques ou d’éleveurs professionnels. En passant en risque élevé, nous allons réaliser davantage de prélèvements sur la faune sauvage, notamment par l’office nationale de la chasse. A partir du moment où une
mortalité est anormale ou inexpliquée, les analyses étaient déjà  systématiques. La deuxième série de mesure concerne le confinement des volailles sur tout le territoire. Soit dans des bâtiments, soit sous des filets où les autres oiseaux ne peuvent pas se poser. L’influenza aviaire se propage surtout par les fientes et la respiration.


Des dérogations existent ?
Oui, mais elles sont plus strictes que l’an passé. Les dérogations ne peuvent pas se réaliser sur les basses-cours de moins de 100 volailles. Au-dessus de 100, il peut y avoir une visite vétérinaire pour déroger au confinement, s’il y a par exemple un cahier des charges label. Pour les visites vétérinaires, il y a deux types de zone dans le Calvados. 198 communes de zones humides sont considérées plus à risque. Dans ce secteur, une visite vétérinaire doit être effectuée en cas de dérogation. Pour les autres, une seule visite est obli-gatoire avant le mois d’août.

Une dérogation a également été accordée aux vendeurs de poulets démarrés…
D’autres mesures sont prises comme l’interdiction de rassemblement d’oiseaux. Pour les vendeurs de poulets démarrés, nous avons proposé un cahier des charges qui approche les conditions de non-rassemblement. Les conditions ont été fixées par arrêté préfectoral : les volailles doivent rester dans les camions, elles sont conditionnées dans des cartons, seuls les animaux vendus sortent à l’air libre, le public n’a pas accès aux volailles, les maires doivent écarter les vendeurs de 50 m les uns des autres. Les vendeurs se sont engagés à distribuer une information, auprès du public, sur les mesures de confinement et les moyens de reconnaître la maladie.

Le Calvados semble un cas isolé. Peu de départements ont accordé cette dérogation…
Quand, il n’y a qu’un vendeur de poulets démarrés sur un marché, il n’y  a pas de rassemblement. Certains collègues ont choisi l’année dernière de mettre un vendeur par marché, à chacun leur tour. Je ne trouve pas ce choix équitable puisqu’il ne distingue pas les amateurs des professionnels. Dans le Calvados, le poids de l’histoire est aussi présent. Ce système déjà en place en 2006 s’est bien déroulé. Et le risque est faible, puisqu’il n’y a pas de véritable rassemblement.Mais attention : la situation peut évoluer !

Recueilli par V.M.
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