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Agrial
Produire 15 % de lait en plus

L’après quotas laitiers selon Agrial? “Produire en moyenne 15 en plus mais ce sera très hétérogène d’une exploitation à l’autre”, pronostiquent Arnaud Degoulet et Ludovic Spiers, président et directeur général d’une coopérative en structuration laitière.

“Nous ne voulons pas surendetter le groupe. Notre dette est inférieure à 3 années d’EBE (Excédent Brut d’Exploitation)”, insistent Arnaud Degoulet et Ludovic Spiers, président et directeur général du groupe Agrial.
“Nous ne voulons pas surendetter le groupe. Notre dette est inférieure à 3 années d’EBE (Excédent Brut d’Exploitation)”, insistent Arnaud Degoulet et Ludovic Spiers, président et directeur général du groupe Agrial.
© TG

En matière d’absorption, de fusion ou bien encore de partenariat, Agrial nous a habitué ces derniers mois à aller vite. Pas étonnant donc que quand des rumeurs de rapprochement entre Agrial et les MLC (Maîtres Laitiers du Cotentin) se répandent dans la campagne, la spéculation, notamment médiatique, aille bon train. Les journalistes pensaient en apprendre un peu plus, lundi matin, lors d’une conférence de presse. Ils en ont été pour leurs frais. “Nous n’avons fait que nous rencontrer. Nous : deux coopératives amies et voisines. Nous ne faisons qu’ouvrir un dossier. La probabilité pour que l’on ne fasse rien est aussi grande que celle de faire quelque chose”, se sont contentés de commenter Arnaud Degoulet et Ludovic Spiers, président et directeur général du groupe Agrial.

Du sens dans l’ultrafrais
Si on n’en saura pas plus pour l’instant, on ne peut qu’acter qu’un partenariat entre les 2 coopératives bas-normandes aurait du sens au regard des difficultés conjoncturelles que traverse le secteur de l’ultrafrais avec beaucoup d’acteurs face à la concentration de la distribution. “Les produits laitiers frais sont moins chers qu’il y a 10 ans et cette baisse est financée par les marges déjà faibles des industriels laitiers. La grande distribution utilise les produits laitiers frais pour faire la guerre des prix. Elle doit desserer l’étau”, s’alarmait d’ailleurs Pierre Girier (président du Syndifrais) dans les colonnes de notre confrère “Les Marchés” dans son édition du 11 avril. 
Les dirigeants d’Agrial reconnaissent également cette difficulté à faire passer les hausses mais affichent leur sérénité. “Majoritaire au sein de Senagral depuis un an, on bosse. Nous disposons d’un pôle de 40 personnes qui a des idées pour demain. Nous sommes dans notre plan de marche et savions que les premières années seraient difficiles. On s’en sortira par l’innovation”, assure Ludovic Spiers pour qui une nouvelle marque dans l’ultrafrais devrait voir le jour à l’horizon 2014/2015.
Et si l’ultrafrais clignote à l’orange, les feux sont au vert du côté de Délicelait (200 millions de litres en 2013, 250 à 300 millions à terme) et d’Eurial avec qui la fusion devrait être effective en juin 2015. Entre temps, Agrial et Coralis se seront mariés (juin 2014). “Notre développement laitier, on le regarde à 15 ans. Ces alliances vont permettre de créer un pôle laitier coopératif de premier plan à l’échelon national avec une collecte de près de 2,5 milliards de litres dans une région à fort potentiel”, a résumé Arnaud Degoulet. La stratégie de la coopérative, depuis plusieurs années, a constitué à capitaliser du droit à produire. Et l’après quotas dans tout cela ? “Notre objectif est de produire 15 de lait en plus en moyenne mais ce sera très hétérogène selon les exploitations”. Dans cette perspective, Agrial a décidé de renforcer l’accompagnement de ses adhérents dans la gestion technico-économique. Cette démarche est développée à partir de 2 outils qui permettent de comprendre l’impact de tous les postes de charge sur la marge brute de l’atelier lait. Ces deux outils, Lactoplan et Ecolait, vont évoluer vers un seul baptisé Lactorial. Un outil qui, à n’en pas douter, peut très bien fonctionner  aussi dans le Cotentin.

 

Chiffres clés
- Chiffre d’affaires : 3,9 Mrde (+ 8 ).
- Résultat courant : 54,3 Me.
- Résultat net : 34 Me.
- Excédent Brut d’Exploitation : 142,1 Me.
- Investissement : 78 Me (+ 8,3 ).
- Fonds propres : 635 Me (+ 9,9 ).
Lors de l’assemblée générale qui se tiendra à Fougères (35), le 6 juin prochain, le conseil d’administration proposera de redistribuer 7 Me aux adhérents sous forme d’intérêts aux parts sociales et de ristournes sur activités.

- BAKKAVOR. Florette a repris les activités françaises et espagnoles de Bakkavor se positionnant ainsi sur de nouveaux créneaux commerciaux comme la restauration (RHD) et de nouveaux produits comme les solutions snacking. Les 3 sites industriels français et le site espagnol représentent 900 emplois pour 130 Me de CA. 

- BOVINS. Plus 1 % de tonnage dans l’activité alimentation animale. Agrial prend des parts de marché en aliments bovins. En nombre de têtes, c’est par contre une baisse de 10 000 têtes qui s’explique par une moindre décapitalisation et par la Turquie beaucoup moins active qu’en 2012. 

- CIDRE. Enfin le marché du cidre repart à la hausse : + 1 % en volume et + 6 % en valeur. Un succès porté notamment par le cidre rosé et les bouteilles en format individuel. Danao sort aussi son épingle du jeu avec un chiffre d’affaires en hausse de 10 % et 10 % de parts de marché.

- COPAFELC. La COPAFELC est une petite coopérative calvadosienne de 13 adhérents spécialisée dans la pomme de terre et l’oignon. Elle va rejoindre le giron Agrial pour développer une activité de carottes en plein champ dans la plaine de Caen. Un ajout qui représente environ 10 % de l’activité OP Légume Manche.

- JEUNES. Le Plan Jeunes Agrial offre un accompagnement technico-économique, des aides financières et un programme d’animations spécifiques aux jeunes installés coopérateurs. Ils ont été 266 à en bénéficier en 2013.

- PLATEFORME. Les plateformes de Coutances et Carentan (50) ont migré leurs activités vers Sarceaux (61).
La première tranche opérationnelle de 10 000 m2 a été inaugurée en septembre. Une seconde tranche est en cours de réalisation.
Objectif à terme : 30 000 m2 de stockage pour alimenter les 230 magasins de la coopérative.

- ROBOT. Plus d’un renouvellement sur deux de machine à traire se fait en robot. Agrial vise un parc de 100 boxes (marque GEA) à travers sa filiale Elevance mais la coopérative n’est distributeur que sur la Manche, la Mayenne et une partie de l’Ille-et-Vilaine.
- SEMENCES. Une grosse année avec plus de 15 000 ha mis en production. Autre élément : l’usine de traitement de semences fourragères de Maresché (Sarthe) a été mise en service en juillet. Une usine de taille européenne au service d’Agrial et de RAGT capable de traiter 10 000 ha.

- TRACTEURS. La branche machinisme a réalisé en 2013 sa plus forte activité depuis sa création. Le chiffre d’affaires atteint 110 Me en hausse de 20 % par rapport à 2012 grâce principalement au renouvellement du parc tracteurs observé sur le secteur : + 11,3 % d’immatriculations  toutes marques confondues mais + 25 % pour la SAMA (Massey Ferguson) et SM3 (Claas). 

- WWW. Avec une répartition de ses activités sur 3 piliers (bricolage-matériaux, jardin-animalerie et intrants agricoles) et une clientèle qui associe l’adhérent, le grand public et les artisans, le modèle économique du réseau de distribution supporte plus facilement les aléas climatiques et conjoncturels. A noter également l’offre du site www.agrialpro.com avec la signature “tout l’agri en un clic et un drive” qui va s’enrichir de 3 000 nouveaux produits cette année.

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