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Agriculture biologique
Reine Mathilde se penche sur le renouvellement rapide des prairies

Mardi 12 octobre 2021, l’EARL du Bois-d’Arry, au Val d’Arry (14), a ouvert ses portes dans le cadre du programme Reine Mathilde. Les deux associés misent entre autres sur l’efficacité des prairies. Parmi les ateliers présentés : renouveler ses prairies pâturées sans labour et sans discontinuité du pâturage.

Une centaine de personnes était présente à la journée Reine Mathilde au Bois d’Arry. Les trois autres ateliers étaient sur le thème de : quels outils pour piloter le pâturage ; la valorisation des effluents ; optimiser la biodiversité des fermes d’élevage.
© JP

« Depuis trois ans, nous faisons face aux turbulences climatiques. Notre système alimentaire est mis à mal », décrit François Rouland, agriculteur associé avec Arnaud Harel au sein de l’EARL du Bois d’Arry. Il poursuit : « nous sommes en bio, en système lait. Sur 165 ha, il y en a 140 de prairie ». Les épisodes de sécheresse survenus surtout en 2020 font envisager deux options : « soit on augmentait l’achat de fourrages et on gardait le cheptel intact, soit on décapitalisait ». C’est la première solution qui est retenue, mais les exploitants ont une idée en tête : « redevenir autonomes en alimentation ».

Un essai sur 8 ha


L’EARL fait partie du programme Reine Mathilde. Le dispositif travaille, au travers de fermes expérimentales, à rendre l’agriculture biologique résiliente. Il est piloté par l’Idèle et intègre des partenaires comme Danone, la Cran, Agronat, Littoral normand ou encore Bio en Normandie et les Civam. Mardi 12 octobre 2021, les deux éleveurs ont ouvert les portes de leur exploitation sur le thème du renouvellement des prairies. Parmi les ateliers présentés à la centaine de participants, celui intitulé : renouveler ses prairies pâturées sans labour et sans discontinuité du pâturage. « Comment rendre une prairie temporaire productive ? interroge Pascal Rougier, de Conseil Organic. Traditionnellement en AB, on sème une céréale pour renouveler une prairie, mais cette surface fait défaut en système pâturant. L’idée est de ne plus avoir à prélever cette parcelle. » Un protocole d’essai a été mis en place au Val d’Arry, sur 8 ha.

 

Protocole et renouvellement

 

 

 


Fin août 2020 : destruction de la prairie avec un outil à dents et/ou à disques. Septembre 2020 : semis de la culture dérobée à pâturer (trèfles, colza fourrager, radis fourrager, avoine, vesce). « Le premier passage de vaches s’est fait le 19 octobre. On a estimé une production de 0,8 t de matière sèche. » Les pluies abondantes en décembre n’ont pas permis le pâturage. De fin février au 2 avril, les vaches sont revenues dans la parcelle. Le 2 avril, un mélange pois féveroles a été semé et « dès le lendemain » deux modalités de prairies ont été implantées : une multiespèces et une à dominante luzerne. « Les pois féveroles ont une croissance exponentielle et laissent passer la lumière pour la prairie dont la biomasse peut se développer, contrairement à une céréale dont la croissance est linéaire ». Le mélange a été ensilé le 30 juin à 5 t de matière sèche et les vaches ont pâturé dès début juillet. « Les légumineuses relarguent de l’azote, immédiatement disponible pour la prairie qui est prête à partir. Aujourd’hui, nous en sommes au 3e passage de vaches ». Antoine Jeanne, d’Agronat, conseille de « maintenir une hauteur de prairie après le pâturage des vaches, pour éviter les coups de sec et de fragiliser la prairie », quitte à maintenir un apport de fourrage l’été. Coût d’implantation : 60 à 70€/ha pour la dérobée, 205€/ha pour les féveroles et les pois ; 220 €/ha pour la prairie. Et les deux techniciens de conclure : « on ne cherche pas une vraie production de prairie l’hiver mais bien un pâturage sans discontinuité ».

 

 

 

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