Chambres d’agriculture de normandie
Résultats de l’enquête nationale 2012
Coûts et pratiques sanitaires en exploitations équines.
ils sont seulement 3 % à faire réaliser un bilan sanitaire.
Depuis 2007, le réseau équin REFErence assure le suivi de structures équines des filières sport, loisir et trait afin d’élaborer des références technico-économiques. L’analyse des synthèses nationales publiées chaque année a révélé une grande variabilité des coûts sanitaires entre exploitations. Constatations qui ont conduit au lancement d’une enquête sanitaire nationale au printemps 2012. Les éléments présentés ici, pour la première fois, proviennent du dépouillement des 155 enquêtes réalisées.
Des frais sanitaires variables
Les résultats sont présentés par système, sachant que 6 systèmes différents ont été distingués : trait, élevage spécialisé, pension, centre ou ferme équestre et élevage mixte (lié à un autre atelier agricole).Les frais sanitaires par système différent, leur montant moyen varie de 55 €/an et par cheval chez les éleveurs de trait à 200 € pour les pensions. En élevage spécialisé ou mixte ces frais sont également élevés : 160 à 170 €/cheval. Les centres et fermes équestres sont plus économes avec une dépense proche de 100 €.Les variations sont également importantes entre exploitations, puisqu’en élevage spécialisé, les frais sanitaires varient de 22 à 450 €/cheval/an.Cette variabilité révèle une grande diversité des pratiques (graghique).
Des pathologies spécifiques en fonction des systèmes (élevage/pension)
Les pathologies touchant la reproduction sont fréquentes dans les structures qui pratiquent l’élevage puisque la moitié d’entre eux sont touchés.Les affections de l’appareil locomoteur sont également très présentes, que ce soit chez les jeunes ou les adultes au travail. La fréquence d’apparition varie de 40 % en élevage mixte à 60 % en centre équestre. Les affections les plus fréquentes sont les traumatismes suivis des abcès de pied.Par ailleurs, les pathologies digestives et respiratoire affectent essentiellement les adultes et sont surtout présentes en centre et ferme équestre. La majorité des pathologies digestives sont identifiées comme des coliques. Pour les pathologies respiratoires, la toux, l’emphysème et la gourme sont les plus fréquemment cités.
Stratégies de vaccination
Si 70 % des élevages déclarent vacciner tout leur cheptel à la même date, l’âge de la primo vaccination est lui beaucoup plus variable, entre 6 et 36 mois. Les vaccins contre la grippe et le tétanos sont les plus couramment appliqués à l’ensemble des chevaux. Les poulinières sont les plus vaccinées, 60 % des exploitations - tous systèmes confondus - vaccinent cette catégorie.La majorité des éleveurs déclarent vacciner car c’est obligatoire, sauf pour la rhino pneumonie où ils le font par prévention.
Une vermifugation systématique
L’administration de vermifuges est systématique dans 75 % des structures. Le dosage se fait à partir d’une estimation du poids dans 90 % des cas. Ce sont les élevages spécialisés qui adaptent le plus souvent leur stratégie à la pression parasitaire et aux conditions de l’année.Ce sont les élevages de trait (moins de 20 €/cheval/an) et les élevages mixtes qui traitent le moins leurs animaux. Les centres équestres, les éleveurs spécialisés et les pensions (38 €/cheval/an), administrent le plus de vermifuges.
Un suivi sanitaire pas toujours formalisé… mais les box d’isolement sont très répandus en élevage
90 % des enquêtés prend conseil auprès d’un vétérinaire. Mais ils sont seulement 3 % à faire réaliser un bilan sanitaire.Moins d’1/3 tient un registre sanitaire à jour et les ordonnances sont rarement conservées sur le long terme.Plus de la moitié des structures disposent d’un box d’isolement. Ce sont les centres équestres qui en sont le plus souvent dépourvus. 70 % des utilisateurs désinfectent ce box après utilisation.Le box de quarantaine est rare en centre équestre et élevage spécialisé mais plus répandu dans les autres systèmes où prés de 50 % des exploitations déclarent pouvoir mettre un cheval en quarantaine avant son introduction dans le cheptel.
Une stratégie de gestion sanitaire opposée
Alors que la stratégie des éleveurs de trait repose sur une gestion très économe et une grande autonomie, les activités de pension ont une gestion très préventive et sans prise de risque donc plus coûteuse. Pour les éleveurs mixtes ou spécialisés ainsi que les centres équestres, la stratégie est moins marquée, la gestion est plus dépendante de l’utilisation des animaux et des objectifs de l’éleveur. Les exploitants se répartissent entre la gestion économe et la gestion préventive, en passant par une gestion plus raisonnée donc plus autonome, tout en limitant les risques.
Une marge de progrès identifiée par les éleveurs : changer ses pratiques face au parasitisme
Même si les exploitants ont souvent eu du mal à exprimer leurs marges de progrès, la question de l’amélioration de la gestion du parasitisme, à travers l’adoption de nouveaux protocoles est souvent citée.Cette étude a confirmé la diversité des pratiques et des coûts. Même si l’effectif restreint limite sa représentativité, il s’agit d’une base de travail riche, qui sera complétée par des études complémentaires à venir : enquête ciblée sur le parasitisme, conditions de logement…
Coût sanitaire
Le coût sanitaire comprend :
- les visites vétérinaires ;
- les vermifuges ;
- les vaccinations ;
- les médicaments et analyses ;
- les suivis de reproduction ;
- l’identification.
En savoir plus
La publication enquête nationale 2012 est téléchargeable sur les sites des Chambres d’agriculture de Normandie www.normandie.chambagri.fr, des Conseils des Chevaux de Haute et Basse-Normandie et de l’Institut de l’élevage.