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Sébastien Amand : “nous avons pris tout ce que nous pouvions”
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La date butoir de signature des contrats reste fixée au 30 avril. De retour des négociations avec Lactalis à Paris, Sébastien Amand, explique que l’essentiel a été validé, à savoir, la reconnaissance des organisations de producteurs comme représentants légitimes pour discuter des contrats.
Quelles sont les grandes avancées des négociations avec Lactalis ?
Nous avons obtenu la réécriture de la convention de fonctionnement, avec la reconnaissance des organisations de producteurs et des groupements. Nous pourrons donc êtres mandatés par les producteurs adhérents pour négocier en leur nom les contrats. C’est une grande avancée, alors que Lactalis souhaitait pouvoir négocier exclusivement avec chaque éleveur séparément. Le fait que nous puissions nous organiser apporte des possibilités pour faire évoluer le contrat et rééquilibrer le rapport de force. Si nous prenons le contrat Lactalis en l’état, il n’est globalement pas si mal fait, mais il met en danger chacun de nous individuellement. Nul n’est à l’abri de décisions arbitraires de l’industriel. Tout l’enjeu des négociations est d’éviter que Lactalis puisse s’en prendre à un producteur. Autre avancée des discussions, dans la perspective de la suppression des quotas en 2015, nous pourrons discuter de gestion de volume, voire de prix, sans risquer de nous faire condamner pour “entente” par la DGCCRF, comme cela s’est déjà vu dans d’autres filières.
Auriez-vous pu aller plus loin dans les négociations ?
Nous avons le sentiment d’avoir pris tout ce que nous pouvions prendre. Il reste bien sûr des points insatisfaisants, notamment en matière de cessibilité des contrats. De même, pour l’installation des jeunes, la durée du contrat peut paraître trop courte. Cinq ans, c’est peu, quand on connaît la durée de remboursement des prêts. Nous espérions pouvoir rallonger la durée à dix ans. Mais avec la reconnaissance des organisations de producteurs, nous pourrons renégocier ces points à l’avenir. Un autre chantier reste ouvert, celui des modalités de gestion des volumes pour l’après-quota.
Pourquoi signer des contrats aussi tôt, alors que la fin des quotas n’est que dans trois ans ?
Attention, la conjoncture est plutôt favorable aux producteurs en ce moment, les prix sont bons et Lactalis a besoin de lait. Attendre trois ans, c’est prendre le risque de signer le couteau sous la gorge, si les prix sont bas et que le marché est en largement approvisionné.
Quelles sont les prochaines échéances ?
La première étape des négociations est terminée, mais on se reverra à la fin du deuxième trimestre 2012 ou en septembre. La réussite des discussions à venir viendra de notre capacité à nous organiser. Pour Lactalis, plus il y aura d’organisations de producteurs dispersées et mieux ce sera. La loi sur la contractualisation ne nous a pas laissé suffisamment de temps pour nous organiser. Plus nous serons nombreux et unis, et plus nous serons forts. Nous avons encore un gros travail à faire pour rassembler les éleveurs et les organisations de producteurs.
Nous avons obtenu la réécriture de la convention de fonctionnement, avec la reconnaissance des organisations de producteurs et des groupements. Nous pourrons donc êtres mandatés par les producteurs adhérents pour négocier en leur nom les contrats. C’est une grande avancée, alors que Lactalis souhaitait pouvoir négocier exclusivement avec chaque éleveur séparément. Le fait que nous puissions nous organiser apporte des possibilités pour faire évoluer le contrat et rééquilibrer le rapport de force. Si nous prenons le contrat Lactalis en l’état, il n’est globalement pas si mal fait, mais il met en danger chacun de nous individuellement. Nul n’est à l’abri de décisions arbitraires de l’industriel. Tout l’enjeu des négociations est d’éviter que Lactalis puisse s’en prendre à un producteur. Autre avancée des discussions, dans la perspective de la suppression des quotas en 2015, nous pourrons discuter de gestion de volume, voire de prix, sans risquer de nous faire condamner pour “entente” par la DGCCRF, comme cela s’est déjà vu dans d’autres filières.
Auriez-vous pu aller plus loin dans les négociations ?
Nous avons le sentiment d’avoir pris tout ce que nous pouvions prendre. Il reste bien sûr des points insatisfaisants, notamment en matière de cessibilité des contrats. De même, pour l’installation des jeunes, la durée du contrat peut paraître trop courte. Cinq ans, c’est peu, quand on connaît la durée de remboursement des prêts. Nous espérions pouvoir rallonger la durée à dix ans. Mais avec la reconnaissance des organisations de producteurs, nous pourrons renégocier ces points à l’avenir. Un autre chantier reste ouvert, celui des modalités de gestion des volumes pour l’après-quota.
Pourquoi signer des contrats aussi tôt, alors que la fin des quotas n’est que dans trois ans ?
Attention, la conjoncture est plutôt favorable aux producteurs en ce moment, les prix sont bons et Lactalis a besoin de lait. Attendre trois ans, c’est prendre le risque de signer le couteau sous la gorge, si les prix sont bas et que le marché est en largement approvisionné.
Quelles sont les prochaines échéances ?
La première étape des négociations est terminée, mais on se reverra à la fin du deuxième trimestre 2012 ou en septembre. La réussite des discussions à venir viendra de notre capacité à nous organiser. Pour Lactalis, plus il y aura d’organisations de producteurs dispersées et mieux ce sera. La loi sur la contractualisation ne nous a pas laissé suffisamment de temps pour nous organiser. Plus nous serons nombreux et unis, et plus nous serons forts. Nous avons encore un gros travail à faire pour rassembler les éleveurs et les organisations de producteurs.