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Un profil agricole monnaie courante dans la banque

Au Space, le Crédit Agricole de Normandie participera à un Job Dating. La banque recrute des conseillers agricoles. Rencontre avec l’un d’eux. Sylvain Broussin a pris son poste en connaissant davantage le monde agricole que le secteur bancaire.

© VM

“Un bon banquier doit avoir ses bottes dans le coffre. Si j’ai projet d’agrandissement de bâtiment, c’est mieux qu’il comprenne l’objectif de son financement”, sourit un agriculteur. Sylvain Broussin semble acquiescer. En poste au Crédit Agricole de Saint-Hilaire du Harcouët (50), le conseiller d’affaires agricole réalise trois quarts de ses rendez-vous dans les fermes. Loin du cliché costard-cravate, Sylvain Broussin se place davantage en conseiller qu’en banquier. “Nous accompagnons les clients sur l’ensemble de leur vie, à travers la création, le développement et la transmission de leur exploitation. Nous pénétrons aussi un peu la sphère privée. Mon métier est axé sur les relations humaines”. Sylvain Broussin suit 180 familles d’agriculteurs. Un chiffre qui lui permet une relative proximité avec ses clients.

Poser les bonnes questions
Le jeune homme regrette donc l’image péjorative du banquier. “Je ne suis pas derrière mon bureau, avec ma cravate, à dire oui ou non. Et parfois dire non n’est pas facile, même si je crois qu’on rend service à la personne en ne finançant pas certains projets très risqués. Je me considère davantage comme un partenaire de l’exploitation. J’interviens au même titre que le marchand d’aliments, le comptable ou le technicien du Contrôle laitier”. Certains suivent la production du lait, quand Sylvain Broussin accompagne l’optimisation fiscale ou sociale de l’exploitation. “Je suis là pour que l’agriculteur se pose les bonnes questions. Dès l’installation, je n’hésite pas à parler de retraite”.
Sylvain Broussin connaît le monde agricole. C’est sa valeur ajoutée. Mais lorsqu’il est arrivé au Crédit Agricole, il a découvert l’univers bancaire. Pendant un an, le jeune homme a suivi des formations théoriques et pratiques, internes à l’entreprise. Un tuteur l’a également accompagné.

Un profil plus agricole que bancaire
Le conseiller est diplômé de l’école d’ingénieur en agriculture. Il y a suivi la spécialité “économie marketing du monde agricole”. À l’issue de ce cursus, il a réalisé son stage de fin d’études au Crédit Agricole de Flers. Son thème : “Comment le banque peut-elle se positionner en amont des transmissions des exploitations agricoles ?” Après son mémoire, Sylvain Broussin obtient un premier poste à Bellême. Il y reste de 2010 à 2013. “Au final, j’ai été assez rapidement opérationnel. Et lorsque des questions des clients dépassent le cadre agricole, je suis accompagné par un conseiller spécialisé, par exemple sur les questions de patrimoine. On ne peut pas être compétents dans tous les domaines. Dans ce cas, des experts peuvent nous épauler”.

Évolution
Le Crédit Agricole recrute régulièrement des profils purement agricoles. “7 à 8 % de ma promotion travaille dans le secteur bancaire. Et la majorité y est encore, sauf ceux qui sont devenus agriculteurs”. De son côté, Sylvain Broussin envisage son avenir au Crédit Agricole, à long terme. L’entreprise lui a déjà permis d’évoluer. En passant de conseiller agricole à chargé d’affaires agricoles, il s’est attaqué à des dossiers financièrement plus complexes. “Et la filière agricole évolue. Les stratégies changent. C’est agréable de participer à cette mutation. Par exemple, la fin des quotas se dessine. Mon métier n’a rien de routinier. J’aime être acteur de l’économie locale”.

Rendez-vous au Space : 42 postes à pourvoir
A l’occasion du Space, le Crédit Agricole organise, pour la première fois, un “job dating spécial conseiller clientèle agricole et conseiller assurances professionnelles”. 42 postes sont à pourvoir au sein des Caisses régionales de Bretagne, de Normandie et d’Atlantique-Vendée.
De formation Bac+4/+5, les candidats expérimentés seront reçus par un responsable des ressources humaines du Crédit Agricole du 16 au 19 septembre 2014 sur les stands du Crédit Agricole et de l’Apecita. “C’est un speed-dating professionnel. Nous demandons aux candidats d’arriver avec un CV, de remplir un dossier. Nous leur proposons ensuite de faire connaissance sur un entretien qui dure 10 à 15 minutes. Ce rendez-vous permet de faire connaissance. C’est une démarche assez nouvelle, mais qui donne l’occasion aux personnes des ressources humaines de descendre sur le terrain. L’année dernière, nous avons mené ces opérations sur des profils plus généralistes”, explique Geneviève Préault, du service Ressources Humaines. L’an dernier, une dizaine de conseillers ou de chargés d’affaires agricoles a été recrutée sur l’ensemble du territoire bas normand. “C’est nouveau pour nous. Habituellement, nous aimons bien assurer ces postes avec des promotions internes”. Dans le grand ouest, les caisses régionales du Crédit Agricole comptent 387 conseillers au service des agriculteurs. Sont attendus des candidats issus d’école de commerce, d’ingénieur ou d’université, de formation Bac+4/+5 à dominante commerciale ou banque-finances assurances et/ou agricole. Reste l’aspect salaire. Sur cette question, la réponse du service des ressources humaines est lapidaire. “Ce n’est pas un frein, nous arrivons toujours à trouver des solutions”.

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