Aller au contenu principal

Épandage
VIDEO. Sans tonne et sans reproches

Depuis le 22 février 2021, l’ETA Prestagri fait tourner son épandeur à lisier Du@ferti sans tonne. L’outil permet d’intervenir plus tôt dans la saison et d’éviter le tassement de sol. Point d’étape chez Édouard et Ugo Jarry à Saint-Michel-des-Andaines (61).

Mardi 23 février à Saint-Michel-des-Andaines, Nicolas Delaunay épand sur une parcelle de blé du Gaec de l’Être Maitrie. Les cousins Édouard et Ugo Jarry ont fait appel à l’ETA Prestagri pour épandre, sur 50 ha, le digestat de leur unité de méthanisation, fonctionnelle depuis novembre 2020. « Il était temps d’intervenir », sourit Edouard Jarry, au vu de la quantité de lisier dans la fosse. Nicolas Delaunay est associé avec Cyril Lecointe au sein de la société Prestagri, basée à Pointel dans l’Orne. Il a raccordé un groupe de pompage à la fosse puis tiré 1,6 km de tuyaux jusqu’à son épandeur Du@ferti sans tonne équipé d’un enrouleur.

Épandeur deux-temps

Une fois connecté à l’entrée du champ, l’épandeur sans tonne peut travailler sur 650 m de long, soit la longueur du tuyau de l’enrouleur. « En bout, on est obligé de replier les rampes au centre et de partir en marche arrière ». L’épandeur Du@ferti épand en deux temps : deux charriots de six ou neuf mètres amovibles sur les rampes sont mis en extérieur pour l’épandage en avançant, puis remis au centre pour épandre la partie centrale en reculant. « La bobine, elle, se déroule à l’aller et s’enroule au retour », observe Nicolas Delaunay.

Débit de chantier

Le débit de chantier dépend de la configuration. Quand la parcelle est trop éloignée de la fosse, l’entrepreneur installe un caisson en bout de champ, ravitaillé par des tonnes. « Ici, on est à 1,6 km de la fosse, à 13-15 m plus bas, juge Nicolas Delaunay, on est à des débits de chantier de 80 m3/h. Quand on a un caisson en bout de champ, on arrive à monter à 100-110 m3/h ». Il souligne que le déroulage de tuyaux est fastidieux, « l’idéal serait que le client enterre du réseau. C’est un investissement à long terme, mais cela permet d’optimiser l’appareil, l’organisation du chantier et d’aller assez loin du corps de ferme ».

Économie sur l’azote

Prestagri a investi dans le Du@ferti au printemps 2020, « cela faisait suite à une demande de clients, retrace Nicolas Delaunay, principalement des unités de méthanisation pour leur gros volume à épandre. » La machine permet en effet de passer sur des céréales dès le 15 février. Ici, chez les Jarry, il épand sur un blé. « En le faisant maintenant, on optimise au maximum l’apport d’azote du digestat, détaille Ugo Jarry, si on le fait dans un mois, où il fait très sec, il y a une partie de l’azote qui est volatile et du coup, qui se retrouverait évaporé dans l’air ». D’après leurs calculs, ils économisent « au moins 50% d’azote chimique ». « L’intérêt premier, ajoute l’entrepreneur, c’est de valoriser les effluents d’élevage ou les digestats. Pour cela, il faut qu’ils soient riches en azote ».

Première expérience

Autre intérêt : le tassement de sol. « Bien sûr, il faut que les sols soient un minimum ressuyés, précise Nicolas Delaunay, le plus petit attelage tonne (12 000 l, un essieu), on arrive à un total de charges d’environ 26 t. Le sans tonne fait 17 t, et quand l’enrouleur est vide en bout de parcelle, 13 t. Bien loin des 40 à 50 t d’une tonne à lisier classique ». Les éleveurs méthaniseurs utilisent pour la première fois le sans tonne, « en fait, on a des terres agricoles assez groupées. Notre objectif c’est de pouvoir épandre en direct de l’exploitation sans sortir pour ne pas gêner les riverains, éviter la terre sur la route, le tassement des sols et épandre dès que le créneau le permet. Actuellement, on ne passerait pas avec une tonne », argumente Ugo Jarry. A la fin de la saison, ils évalueront « sur les factures et sur les rendements, avise Édouard Jarry, c’est de l’expérience qu’on prend. Dire qu’on refera ça tous les ans, que c’est adapté à toutes les parcelles, c’est l’avenir qui le dira ».

Prix dégressif

De son côté, Nicolas Delaunay se dit « content de notre choix, parce qu’on a du personnel disponible en fin d’hiver ». Il en faut, surtout pour la mise en place des tuyaux, mais le déplacement doit valoir le coup : « le prix du chantier est plus élevé qu’à la tonne, mais dégressif suivant le nombre de m3. Quand on fait plus de 1 000 m3, on est à 3,5 € le m3 sans la mise en place ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - VALENCIENNES FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Pascal Le Brun a été entendu par les adhérents des sections lait de la FDSEA et JA, représentées par Ludovic Blin, Edouard Cuquemelle et Luc Chardine.
FDSEA et JA interpellent Pascal Le Brun d'Agrial
Le 11 avril dernier, une cinquantaine d'adhérents des sections lait de la FDSEA et des JA ont rencontré Pascal Le Brun d'…
Un accord a été signé pour 425 €/1 000 litres en moyenne nationale sur les quatre premiers mois de l'année. Les discussions continuent sur la formule de prix.
Accord avec Lactalis : le combat de l'Unell continue
Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, depuis décembre 2023, l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (…
Le nouveau bureau de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a été élu. Il est présidé par Yohann Barbe, producteur dans les Vosges.
Ludovic Blin et Benoit Gavelle, deux Normands dans le bureau de la FNPL
Depuis le 9 avril 2024, en succédant à Thierry Roquefeuil, Yohann Barbe devient le nouveau président de la FNPL (Fédération…
Hervé Morin, président de la Région Normandie et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur à Le Molay-Littry pour présenter le plan "reconquête de l'élevage allaitant", en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et en présence du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin
C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé à Le Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…
Philippe Chesnay cultive sur 54 ha en bio du colza, de l'avoine et du trèfle principalement.
Aides de la PAC : ça ne passe toujours pas
Philippe Chesnay, agriculteur en grandes cultures, est toujours en attente d'une aide de 300 euros, qui devait lui être versée…
Publicité