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DEPHYécophyto
1 205 agriculteurs dépolluent le débat

Sa motivation est économique mais s’inscrit aussi dans des considérations environnementales. Jean-Jacques Deraine, agriculteur à Reviers (14), appartient au réseau DEPHYécophyto d’AGRIAL. “Je passe plus de temps à observer mes cultures”, concède-t-il au terme de quelques mois d’expérience. 

Toutes les exploitations de ces réseaux travaillent à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, parfois depuis plusieurs années, ce qui fait qu’elles sont pour certaines à des niveaux d’IFT (Indice de Fréquence de Traitement), très inférieurs aux références régionales. Les techniques mises en œuvre par ces exploitants sont très variées : conduite raisonnée très pointue, conduite intégrée, pulvérisation bas-volume et réduction de doses, agriculture de ...
Toutes les exploitations de ces réseaux travaillent à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, parfois depuis plusieurs années, ce qui fait qu’elles sont pour certaines à des niveaux d’IFT (Indice de Fréquence de Traitement), très inférieurs aux références régionales. Les techniques mises en œuvre par ces exploitants sont très variées : conduite raisonnée très pointue, conduite intégrée, pulvérisation bas-volume et réduction de doses, agriculture de précision, techniques alternatives
© TG
Depuis que l’expérience a été lancée, Antoine Poulain et Jean-Jacques Deraine se croisent un peu plus souvent dans la plaine. L’ingénieur réseau d’AGRIAL, qui suit 15 exploitations dans le cadre de DEPHYécophyto, passe toutes les deux semaines en période clé sur des cultures précises. “Nous avons sélectionné les parcelles à risques”, commente notre agriculteur. Dans ce secteur du nord de Caen, on cultive du blé, de l’orge, des betteraves sucrières, du lin, du colza, du pois, de la luzerne. Le verger basse-tige y trouve également sa place et les plateaux limoneux côtoyent des coteaux argilo-calcaires. Les points de captage d’eau y sont également légion, ce qui renforce pour le moins l’intérêt de cette démarche. Dans ses tours de plaine périodiques, Antoine Poulain préfère être accompagné par l’agriculteur. “C’est un moment d’observations et d’échanges à l’issue duquel on utilise les OAD (Outil d’Aide à la Décision) pour affiner une stratégie de conduite”.

Finie l’assurance tous risques
Stratégie de conduite qu’il appartient à Jean-Jacques Deraine de définir. “En 2011, j’ai décidé de travailler sur les régulateurs, les insecticides et les fongicides”. Pour quels objectifs ? “Avant, on jouait la carte de l’assurance tous risques. On pratiquait le systématique. Au printemps, j’ai cherché de la rouille dans mes blés. Je n’en ai pas trouvé. Je n’ai pas traité. Il y a 20 ans, j’aurai sorti le pulvé, c’est certain”.
Ainsi, en quelques années, les mentalités ont évolué. La pression environnementale, avec en filigrane les nouvelles attentes sociétales, pèsent sur les pratiques mais pas seulement. L’information, de plus en plus pointue et abondante, circule également beaucoup plus rapidement. “Avec le BSV (Bulletin de Santé du Végétal) par exemple, c’est plus d’informations qui nous arrivent plus vite”, confirment Jean-Jacques Deraine et Antoine Poulain. Les groupes DEPHYécophyto s’inscrivent parfaitement dans cette philosophie. “Observer, expérimenter, comprendre, tirer des enseignements, mutualiser les expériences (...) pour aboutir à un solide référencement grandes cultures”, insiste-t-on du côté d’AGRIAL.

Aller jusqu’à l’économique
Si un jour, grâce à DEPHYécophyto, j’arrive à désherber en un seul passage sans diminuer le potentiel de rendement, on pourra considérer qu’on a gagné”, juge notre agriculteur. Mais à ce volet quantitatif, s’ajoute un pendant qualitatif. Quelles conséquences d’une diminution des doses sur tous ces aspects ? Ce chantier devra y répondre. “Il devra aborder également les équilibres économiques”, rebondit Antoine Poulain.
Un point essentiel mais pas facile à anticiper. On peut penser que le coût des intrants suivra une courbe ascendante continue mais les cours du blé jouent au yoyo. On peut donc connaître le prix à payer pour aller chercher les derniers quintaux supplémentaires sans savoir si le jeu en vaut la chandelle. “Oui le prix de marché influe sur les pratiques culturales”, reconnaît Jean-Jacques Deraine. Mais à y regarder de près, il joue dans les deux sens. Tout est question d’équilibre !

Objectifs des réseaux “fermes”
- Constituer un référentiel de performance et mesurer l’impact économique de la mise en œuvre de nouvelles pratiques,
- Mettre au point des techniques alternatives et dégager les conditions de la réussite pour le développement de ces systèmes,
- Jouer un rôle d’information et de démonstration à destination des agriculteurs et plus largement vers le grand public de la mobilisation et des progrès effectués par le monde agricole sur l’utilisation des produits phytosanitaires.
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