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Artificialisation des terres agricoles
12 000 ha phagocytés en 10 ans en Basse-Normandie

Il est des raccourcis qui amènent certains discours à reprocher aux agriculteurs de vouloir affamer la planète. C’est oublier un peu vite, qu’en Basse-Normandie et en 10 ans, l’artificialisation a consommé 12 000 ha. L’équivalent d’un million de quintaux de blé chaque année.

La SAFER tenait, mercredi dernier à Caen, son assemblée générale. Thème abordé : “y aura-t-il encore demain assez de foncier pour nourrir la planète ?” Un thème d’actualité et récurrent brillamment développé par Bruno Parmentier, directeur général de l’ESA d’Angers . Et si la question reste planétaire et exige des réponses planétaires, n’avons-nous pas aussi à balayer devant notre porte ?160 ha en moins chaque jour
La terre est une matière rare, non renouvelable, passible d’artificialisation alors que la désartificialisation n’existe pas. En France chaque jour, ce sont 160 ha de SAU (Surface Agricole Utile) qui perdent leur vocation nourricière pour devenir routes, autoroutes, zones pavillonnaires, zones artisanales ou industrielles...En Basse-Normandie, première région française par son fort pourcentage de SAU (77 %) par rapport à sa surface totale, la consommation de terres agricoles ne ralentit pas. De 1998 à 2007, le marché foncier en vue de l’artificialisation a concerné presque 20 000 ha en Basse-Normandie. Aménagements routiers (10 ha au km) mais aussi constructions d’habitations ont pesé dans la tendance. En 10 ans autour de Caen, ce sont 29 000 maisons qui se sont construites: 7 000 ha urbanisés entre 1970 et 2005 soit l’équivalent de 11 communes.  Selon les experts de la SAFER et à ce rythme, “d’ici 2015, le prélèvement sur l’agriculture risque de doubler dans notre région”. Conséquence collatérale à cette pression foncière et outre le problème de l’installation des jeunes agriculteurs, le prix du terrain à bâtir a plus que triplé en 10 ans pour atteindre un prix moyen de 11,5 e/m2 en 2007.Des choix de société à faire
Un terrain d’une surface moyenne de 3 500 m2. Mais a-t-on besoin d’une telle superficie autour de sa sweet-home d’autant plus qu’il s’agira bien souvent de pelouse qu’il faudra tondre régulièrement (pour quel coût énergétique ?) et recycler (pour quel bilan environnemental ?). La société va donc avoir des choix à arbitrer pour marier ses besoins alimentaires, ses besoins énergétiques et les besoins individuels de chacun en espace vital. “D’un débat strictement agricole dans les années 60, les questions sur le foncier deviennent donc peu à peu des questions de société car le support d’enjeux multiples qui se contredisent. Qu’attend-on aujourd’hui de nos agriculteurs ? Qu’ils produisent plus, mieux, du blé panifiable ou énergétique ?”, interrogent les responsables de la SAFER. C’est dans ce contexte que l’ingéniérie foncière des Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural jouera demain un rôle capital. Philippe Duron, maire de Caen et président de l’agglomération Caen-la-Mer, ne minimise pas la problèmatique. Il a basé son discours sur les relations entre les sociétés urbaines et le monde rural reconnaissant au passage que “des agglomérations comme Caen sont de fortes consommatrices d’espace. Il faut se mettre en capacité de faire comprendre qu’il faudra cesser de rêver d’avoir 1 000 m2 auour de son pavillon”. Et l’ancien président du Conseil régional de vanter les mérites de l’habitat collectif. Une chose est sûre : “il va falloir changer nos modes de vie”.
La der des der pour Hubert Séjourné
• Trente septième et dernière assemblée générale pour Hubert Séjourné qui, pendant 21 ans et sous les présidences successives de deux Ornais (Pierre Bourban puis Jean-Pierre Fontaine), a occupé la fonction de directeur général de la SAFER de Basse-Normandie. Il en avait été auparavant chef de service de 1971 à 1986. Maire adjoint de Ronai (61) et vice-président de la CDC (Communauté de Communes) Plaine Nord d’Argentan, il aura encore l’occasion durant sa retraite d’aborder les problèmatiques foncières. Il est remplacé à son poste par Stéphane Hamon.
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