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Traitements de semences.
2007 : une attention particulière vis-à-vis des fusarioses

La protection de la semence est à considérer aujourd’hui comme celle des plantes. La semence constitue un potentiel à protéger aussi bien des maladies que des ravageurs.

Exemples de produits commerciaux utilisés sur blé (prix indicatifs)
Exemples de produits commerciaux utilisés sur blé (prix indicatifs)
© DR
 Dans le contexte économique actuel, le traitement des semences n’est plus un traitement d’assurance mais s’inscrit dans une logique de rentabilité. Aussi, pour décider de l’intérêt d’un traitement de semences, l’analyse des risques potentiels est nécessaire. Elle s’appuie à la fois sur la qualité des semences à traiter, sur les caractéristiques de la parcelle concernée (date de semis, précedent) et sur le risque local.
Deux niveaux de protection existent : la protection de base vis-à-vis des maladies de la semence et la protection renforcée sur certaines maladies et/ou ravageurs. La protection renforcée doit être raisonnée au cas par cas et n’est justifiée que dans un nombre limité de situations.
 
Récolte 2007 : une attention particulière nécessaire vis-à-vis des fusarioses
Les conditions climatiques en début d’été (forte pluviométrie et alternances de températures chaudes et froides au moment de la floraison des blés), ont été favorables au développement des fusarioses, entraînant un risque accru de présence des Fusarium à la récolte. Rappelons que les contaminations les plus pénalisantes sont celles qui ont lieu à la floraison des blés (contaminations internes). A ce stade, les spores viennent se loger dans l’ovaire de la fleur de blé, les grains de pollen présents dans les étamines servent de base alimentaire, ce qui favorise le développement du mycélium.
Les deux formes de fusarioses (F. roseum et M. nivale) sont bien souvent présentes sur le même grain. F. roseum, qui a besoin de températures élevées pour se développer, attaque en pleine floraison. M. nivale arrive plus tardivement, il reste souvent positionné à l’extérieur. Selon le degré de pénétration et le niveau de l’inoculum, la germination sera ralentie ou impossible : la présence de ces maladies se traduit par une diminution de la faculté germinative et de l’énergie germinative, avec comme conséquence des manques à la levée ou des fontes de semis.
La première précaution à prendre consistera à effectuer des triages sévères pour éliminer les grains échaudés et les grains malades.
Plusieurs produits commerciaux permettent de lutter efficacement contre les fusarioses (Tableau).

Protection contre les dégâts de ravageurs : taupins et pucerons en priorité

Il n’existe pas de traitement permettant de détruire les populations larvaires responsables de dégâts directs pendant le cycle végétatif de la culture (hormis contre le zabre mais avec une efficacité relative). La protection de la culture avec un traitement insecticide des semences à base de téfluthrine ou à base d’imidaclopride, est alors bien souvent le seul recours dans les situations à risques. Sur céréales à paille, les substances actives disponibles sont d’une part la téfluthrine, pyréthrinoïde de synthèse qui agit dans le sol par contact et / ou ingestion (Austral Plus) et d’autre part, l’imidaclo-pride à propriétés systémiques qui agit par contact et /ou ingestion (Gaucho/Ferial). Leur efficacité est variable selon les ravageurs et la précocité des attaques. Cette protection n’est pas totale et est à accompagner de méthodes de lutte culturales.

Taupins
Le risque est devenu préoccupant ces dernières années suite à la disparition successive des molécules utilisées dans la lutte contre ces ravageurs. L’espèce à cycle court plus nuisible (Agriotes sordidus) est davantage présente dans le sud de la France, mais des foyers ont été observés en région Ouest. Les espèces à cycle long (A.lineatus, A.sputator) sont généralement plus présentes en Normandie. Les dégâts de taupins peuvent être importants.
Les attaques sont difficilement prévisibles. Il existe des facteurs de risque prépondérants :
- observation de dégâts antérieurs sur la parcelle ;
- présence d’une prairie dans la rotation (risque élevé pendant 2 ans après le retournement de la prairie) ;
- terres légères.
Ces facteurs de risque ne permettent pas de présager de l’intensité des attaques sur la culture. Une protection insecticide des semences à base de téfluthrine (Austral Plus) est recommandée dans le cas d’une situation à risque. Son efficacité n’est pas totale. Les produits à base d’imidaclopride (Gaucho/Ferial) présentent également une efficacité moyenne sur les attaques précoces, mais leur efficacité est plus faible dans le cas d’attaques tardives après mi-tallage. L’investissement lié à ce traitement correspond à un coût proche de 19 €/q.

Les pucerons
Le risque pucerons, vecteurs de la jaunisse nanisante, est favorisé par des semis précoces et des conditions climatiques douces. L’orge est la culture la plus sensible. Sur blé et triticale le risque est sensiblement plus faible, mais il existe comme on a pu le constater en 2003 et 2004.
Le traitement de semences Gaucho peut être une solution vis-à-vis de ce ravageur. La protection est efficace jusqu’au stade 5 feuilles de la culture, soit une protection de 5 semaines environ après le semis. Pour des semis tardifs, le traitement Gaucho n’est que rarement justifié. Dans le cas des semis précoces (avant le 20 octobre), le traitement de semences apporte généralement plus de sécurité. En effet les traitements foliaires à vue restent difficiles à mettre en œuvre. L’investissement lié à ce traitement correspond à un coût proche de 25 €/q sur blé et 30 €/q sur orge.
Attention après un traitement insecticide des semences : selon les conditions climatiques une surveillance peut être nécessaire au delà du stade de protection (mi-tallage, 5 feuilles). Face à des colonisations tardives, sur des parcelles à fort potentiel, un traitement en végétation peut être valorisé.

Prendre en compte le piétin échaudage dans le cas de blé/blé
Cette maladie est transmise par le sol, elle se développe en foyers et s’attaque directement au système racinaire et à la base des tiges en y causant des pourritures noires. Il n’existe pas de tolérance variétale vraie à la maladie, mais des tendances à une moindre sensibilité.
Situations à risques :
• blé sur blé ;
• rotation courte à base de blé ;
• précédent prairie ou jachère ;
• sols légers, sableux, aérés.
Toutes les espèces ne présentent pas la même sensibilité : blé>orge>triticale>seigle.
Il n’existe pas de test de diagnostic qui permette au niveau de la parcelle d’identifier et de quantifier la présence de cette maladie, ni de solution de rattrapage sur une parcelle atteinte.
Aujourd’hui le traitement de semence spécifique (Latitude, à associer à un TS fongicide) permet de réduire le niveau d’attaque sans jamais atteindre le niveau de rendement d’un 1er blé. Le traitement Latitude a permis d’obtenir un gain moyen de 8 q/ha dans les nombreuses expérimentations réalisées en blé/blé.
Ce choix est à faire dans les situations où la maladie est régulièrement présente et dommageable et dans le cas où seule une autre céréale à paille peut être mise en place. La garantie produit et le retour sur investissement ne sont pas toujours assurés car le facteur année est un facteur très important. Les semis très précoces, sur précédents à fort reliquat d’azote (nitrates) et des conditions de levée rapide en automne chaud, sont très favorables au départ de la maladie. Généralement, seuls les deuxièmes voire les troisièmes blés justifient une protection.
L’investissement lié à ce traitement correspond à un coût proche de 27 €/q sur blé.

Nathalie ROBIN - Antoine BRAY
ARVALIS – Institut du végétal

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