22 agriculteurs formés par les pompiers dans l'Orne
Pouvoir porter secours ou intervenir sur son exploitation, tel a été le leitmotiv de 22 agriculteurs de l’Orne pour suivre une formation de sauveteur secouriste de travail, dispensée par les sapeurs-pompiers du département.

llll Depuis plusieurs années, un vrai partenariat est né entre les JA et les pompiers de l’Orne. Ces derniers connaissent le secteur agricole pour y intervenir dans différentes situations : sauvetage d’animaux, incendie, accident de matériel… Quant aux agriculteurs, une vingtaine est investie dans les centres de secours ruraux. « Nous avons des valeurs communes », assurent à la fois le capitaine Alain Bac, en charge du service volontariat, et Guillaume Larchevêque, président des JA. Des valeurs de collectif, de solidarité entre autres. Et comme les pompiers, ce sont dans les zones équines où les effectifs sont les moins importants chez les JA.
Des exercices dans une ferme
Pendant deux jours, les éleveurs ont donc pris le temps de se former en bénéficiant d’une partie théorique mais surtout des mises en situation en exploitation pour que les exercices soient les plus réels possible.
« Nous sommes amenés à rencontrer du monde sur nos fermes », explique Guillaume Larchevêque. Et c’est important de pouvoir « porter secours. Cela nous paraît simple mais parfois dans le moment de l’émotion, c’est différent. Il faut pouvoir apporter les gestes adaptés » poursuit-il. Une vingtaine de personnes ont fait la même démarche que lui. Peut-être que ces premiers contacts susciteront des vocations. C’est ce qu’espère Alain Bac. « Dans les centres de secours, nous avons 22 agriculteurs », note le capitaine qui ne ménage pas ses efforts pour faire la promotion et le recrutement de soldats du feu. « On veut que nos pompiers soient efficaces, on ne veut pas des supers héros. Ce qui est une force chez nous, c’est la multitude des professions, des âges » souligne Alain Bac.
Un site de 7 ha
Pour marquer la réussite à la formation, les sapeurs-pompiers ont remis en main propre les diplômes aux agriculteurs au SDIS d’Alençon en les incitant à se recycler tous les deux ans. Ils en ont profité pour avoir une visite guidée du centre de secours départemental. Un centre construit sur un site de 7 ha, regroupant les services de volontariat, prévention, prévision, médical, hygiène, mais aussi des plateaux techniques et salles de cours pour former les pompiers… et le centre de traitement des appels. Les nouveaux diplômés ont pu accéder à ce lieu « feutré » où 100 000 appels sont traités chaque année par 3 personnes le jour et 2 la nuit. La concentration est de rigueur pour bien saisir le message de l’interlocuteur qui bien souvent est dans une situation délicate.
Des interventions payantes
Et pour répondre à l’actualité, et notamment la polémique qui touche le Calvados au sujet des interventions payantes, le capitaine Jean-Louis Allanic, n’évite pas le sujet. Bien au contraire. « Il faut relativiser les choses », assure-t-il. Dans l’Orne, comme dans bien d’autres SDIS, certaines interventions sont d’ores et déjà payantes. C’est le cas de la destruction des nids d’insectes. « Mais nous sommes à un tarif plus élevé que les entreprises afin de ne pas être en concurrence », précise-t-il. Les interventions sur les autoroutes sont facturées aux sociétés d’autoroute parce que leur espace est privé. C’est le cas aussi pour les pollutions quand les pollueurs sont retrouvés, ou encore envers le Samu qui les pompiers interviennent en cas de carence d’ambulance. Tout ceci à des tarifs déterminés dans le cadre du conseil d’administration. Alors, aux yeux du pompier, « l’interprétation dans le Calvados n’est pas saine », conclut-il.
Pour les agriculteurs, cet après-midi a été également formateur. Certains tenteront peut-être de franchir le pas pour s’investir au sein d’un centre de