Aller au contenu principal

Henri Hédouin, président de la coopérative Elle et Vire
“290 e/ 1 000 l : le prix en dessous duquel on ne devrait pas descendre”

Le cul entre deux chaises. C’est un peu la position inconfortable qu’assume un président de coopérative historiquement laitière mais qui désormais collecte pour un tiers. Le prix du litre de lait ne se décide pas à Condé-sur-Vire. Les explications d’Henri Hédouin, président de la coopérative Elle et Vire, et producteur de lait aussi.

Après les niveaux pratiqués au premier trimestre issus d’un accord politique et non pas d’un calcul économique, une correction était inévitable. Il faut aussi comprendre les entreprises. Si l’on raisonne au semestre, on devrait aboutir à 260 voire 265 e/1 000 l avec une valorisation des produits industriels aux alentours de 175 e.
Après les niveaux pratiqués au premier trimestre issus d’un accord politique et non pas d’un calcul économique, une correction était inévitable. Il faut aussi comprendre les entreprises. Si l’on raisonne au semestre, on devrait aboutir à 260 voire 265 e/1 000 l avec une valorisation des produits industriels aux alentours de 175 e.
© DR

Combien sont payés les producteurs Elle et Vire en avril ?
Le prix de base (38/32) est de 201, 54 e/1 000 l soit une baisse de 104 e. C’est, en tant que président de coopérative, un prix subi. 

Estimez-vous qu’il s’agisse d’un prix décent ?
Certainement pas quand on sait que le prix de revient est estimé à 290 e. C’est donc le prix en dessous duquel on ne devrait jamais se situer si on veut garder des producteurs. J’ose donc espérer que ce prix d’avril restera historique. 

A défaut d’être décent, ce prix vous paraît-il acceptable ?
Après les niveaux pratiqués au premier trimestre issus d’un accord politique et non pas d’un calcul économique, une correction était inévitable. Il faut aussi comprendre les entreprises. Si l’on raisonne au semestre, on devrait aboutir à 260 voire 265 e/1 000 l avec une valorisation des produits industriels aux alentours de 175 e.

Comment en sommes-nous arrivés là ?
Il s’agit purement et simplement des conséquences des accords de Luxembourg signés en 2003 par les 15. On a dérégulé l’ensemble du marché avec pour conséquence parfois l’euphorie quand la demande dépasse l’offre mais aussi des retournements de conjoncture rapides et catastrophiques.

A qui la faute ?
Aux élus politiques qui ont signé ces accords.

Et aussi à l’interprofession laitière ?
L’interprofession n’a pas assumé ses responsabilités. Ce sont les élus nationaux du CNIEL qui doivent faire bouger les lignes. Ils doivent prendre les décisions nécessaires, même si elles font mal, pour amener de la sérénité. La situation vécue ces derniers jours est sans précédent. Traire ses vaches sans savoir combien le litre de lait sera payé, ce n’est pas normal. C’est du jamais vu


Et les entreprises laitières, rien à se reprocher ?
Les prix payés aux producteurs en France sont plus élevés qu’ailleurs au point de mettre à mal les exportations. Ce sont même les importations, notamment d’Allemagne, qui nous menacent. Alors quand on voit les comptes d’exploitations des entreprises laitières, on peut s’inquiéter. Mais surtout, ne nous trompons pas de cible. Nous avons besoin en Basse-Normandie et en France d’entreprises en bonne santé pour collecter et transformer notre lait. Nous sommes dans le même bateau. Chacun doit y trouver son compte.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Votre présence est un de leurs atouts !
CLIQUEZ ICI POUR PARTICIPER
700 porcs ont été retrouvés morts à Saint-Aubin-de-Terregatte.
À Saint-Aubin-de-Terregatte, 700 porcs morts : Inaporc réagit
La DDPP (direction départementale de la protection des populations) de la Manche a fait la découverte de 700 cadavres de porcs…
Le château de Médavy, dans l'Orne, est une demeure classée du XVIIIe siècle.
Le château de Médavy ravagé par un incendie
Dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre 2025, un incendie s'est déclaré au château classé de Médavy dans l'Orne, en…
L'année passée, l'édition avait réuni plus de 160 participant(e)s.
Marche solidaire : la déferlante rose est de retour à Omaha, dans le Calvados
Ce dimanche 19 octobre 2025, une centaine de personnes est attendue pour assister à la marche rose, orchestrée par la section des…
Laurence Lubrun et Eloïse Besniard ont présenté Mentor'elles, un mentorat destiné aux jeunes agricultrices qui souhaitent s'installer en exploitation.
Agricultrices, c'est  Natur'elles ! 
Mardi 30 septembre 2025, le lycée agricole de Sées a accueilli les Natur'elles, lors du forum Champs d'innovation at school.
La saison de la chasse a débuté dimanche.
Dans l'Orne, la saison de la chasse s'ouvre à un nouveau dispositif 
La saison de la chasse a officiellement débuté dimanche 28 septembre 2025, dans le département de l'Orne. Le président de la…
Publicité