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Space 2009
30 millions d’euros supplémentaires pour la filière de l’élevage

Un président de la Fnsea retenu, un ministre de l’Agriculture chahuté par les « grévistes » du lait. Au final, des mesures concrètes pour la filière.

Etrange journée inaugurale du Space, mardi, contrariée dans son déroulement par les grévistes du lait. A défaut de pouvoir visiter le salon dans des conditions normales, le ministre de l’Agriculture est venu y faire une nouvelle annonce, celle d’une aide de 30 millions d’euros à destination des éleveurs.

« Producteurs de lait, tous ensemble »
La grève du lait s’est faite l’invitée incontournable de la première journée du Space, marquée par la présence, parfois bruyante, de quelque centaines de manifestants éleveurs engagés dans la grève du lait lancée en fin de semaine passée. En tête ceux de l’Association des producteurs de lait (Apli), avec le renfort des militants des syndicats minoritaires, Confédération paysanne et Coordination rurale.
Barrages de tracteurs contenus à l’extérieur du salon, rassemblements impromptus d’éleveurs manifestants, vêtus de tee-shirts blancs, encerclement pendant plus de deux heures d’un pavillon hébergeant une rencontre entre représentants de l’Apli et d’un Jean Michel Lemétayer, président du Space et surtout président de la FNSEA, particulièrement visé par les manifestants. Pendant que les uns tentaient le dialogue, d’autres redoublaient de slogans inédits : « Producteurs de lait, tous ensemble », « Lemétayer, démission », « Lemétayer, au boulot », « Contractualisation, tous métayers » Ambiance très tendue mais aussi contenue par un important dispositif de forces de l’ordre. Les producteurs de lait en colère demandaient au président de la Fnsea « de démissionner » ou d’appeler son syndicat « à entrer à son tour dans la grève ».
La manifestation, première du genre sur ce salon, aura surtout bousculé le protocole et soumis les représentants professionnels majoritaires à rude épreuve, parfois aux limites du supportable. D’où une déclaration improvisée d’un Jean-Michel Lemétayer à l’issue de sa rencontre avec le ministre, visiblement affecté par la tournure des événements, et se disant « responsable de tous les producteurs ». Et d’ajouter : « j’ai autant de comptes à leur rendre qu’à ceux qui manifestent aujourd’hui ».

Privé de visite
Le ministre de l’Agriculture, lui, aura tout simplement renoncé à la traditionnelle visite inaugurale du salon, se limitant à recevoir plusieurs délégations, celle de représentants de l’Apli, tout d’abord, puis celle de la FRSEA et des JA de la région Ouest, avant de prononcer en lieu plus calme un discours officiel. Auparavant, devant la presse, le ministre a annoncé plusieurs mesures. D’abord, le débloquage de 30 millions d’euros supplémentaires pour la filière de l’élevage, « pour les exploitants qui rencontrent le plus de difficultés », ensuite l’organisation, d’ici la fin du mois d’octobre, d’une rencontre avec l’ensemble des acteurs économiques des filières, les banques, la MSA, les assurances, « pour leur demander de participer à l’effort collectif de soutien des exploitants agricoles ». Une manière de répondre à la revendication de la Fnsea qui demande une « année blanche », exemptée de charges.
« Au-delà ce ces mesures d’urgence, nous avons besoin d’un cap politique européen ». Bruno Le Maire a rappelé celui qu’il a fixé depuis plusieurs semaines : « une nouvelle régulation des marchés européens ». Depuis le dernier Conseil agriculture de l’UE, deux Etats supplémentaires se seraient joints à la proposition franco-allemande, l’Espagne et la République Tchèque. Lundi prochain, la Pologne devrait donner sa réponse. Au total, dix huit pays membres seraient partisans « d’inventer une nouvelle régulation ». Le ministre a aussi précisé que le Commissaire européen, Madame Fischer Boel, serait même disposée « à examiner l’ensemble des propositions franco-allemandes, en vue d’une régulation du marché du lait européen ».
Cette régulation passe, selon le ministre, au niveau français, par un rééquilibrage : « il faut qu’il y ait un accord entre les producteurs mieux organisés et l’industrie de la transformation laitière ». À l’échelle européenne, la France propose avec l’Allemagne, face à la volatilité des cours internationaux, « une plus grande réactivité des capacités du stockage privé, sur l’ensemble de l’année ». Pour stabiliser les prix des cours des matières de base comme le beurre et la poudre, « il ne faut pas exclure de regarder vers des nouveaux instruments plus novateurs, plus audacieux comme un marché à terme européen ».
Quant au maintien des quotas, comme le réclament bon nombre de producteurs en colère manifestant à ce Space 2009, la position du ministre est tranchée : « On a les quotas et la crise, donc les quotas, ça ne marche pas (…) ». De toute façon, a-t-il ajouté, « la France n’aura le soutien d’aucun autre État européen pour le rétablissement des quotas ».

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Déclaration de Dominique BARRAU, secrétaire général de la FNSEA

"Les membres du Bureau de la FNSEA ont été choqués autant par la forme des manifestations à l’occasion de l’ouverture du SPACE que par les propos et injures à l’encontre de Jean-Michel, Président du SPACE et Président de la FNSEA. Ils tiennent à lui apporter leur total soutien. Chacun sait combien depuis de nombreuses années, il œuvre pour une agriculture performante et des agriculteurs qui vivent de leurs revenus. Ce salon, de portée internationale depuis plusieurs années maintenant, ne mérite pas que des collectifs ou des organisations syndicales le prennent en otage et en dégradent l’image. Les agriculteurs français sont eux aussi, nous en avons de nombreux témoignages, choqués que l’on puisse ainsi ternir l’image de l’ensemble du secteur agricole à un moment où la France a un rôle essentiel et une responsabilité à tenir à l’échelle européenne et internationale. La FNSEA par son réseau de proximité et de terrain est complètement au fait des difficultés que connaissent les producteurs laitiers mais aussi des difficultés que connaissent les producteurs de fruits, de légumes, de porc et de lapin, de viande bovin et ovine, de céréales et de maïs, de vin… Et la liste pourrait être beaucoup plus longue si j’étais exhaustif. Nous travaillons depuis toujours à 2 niveaux : - au niveau européen pour obtenir une véritable politique agricole et alimentaire, politique qui passe par des systèmes de régulation des marchés et par une harmonisation des conditions de production, - au niveau français pour construire une alternative à la dérégulation par une plus grande organisation des producteurs et des filières, par des systèmes de sécurisation des revenus d’exploitation, en redonnant de la compétitivité à nos exploitations agricoles. Et ce n’est pas en chargeant sans cesse la barque que nous donnerons des perspectives positives à nos secteurs de production, confrontés à une concurrence de plus en plus vive, notamment au sein de l’Union Européenne ! Pour tout cela nous avons décidé le 2 septembre d’une forte mobilisation nationale. Elle aura lieu le 16 octobre dans les capitales régionales, avec comme objectif principal d’affirmer notre volonté de ne pas laisser démanteler notre agriculture. Quant à la déclaration du président Sarkozy laissant entendre que la FNSEA aurait géré la distribution d’aides publiques, nous nous inscrivons en faux. Nous sommes, pour le moment, plus habitués à des amendes et à des condamnations qu’à recevoir des chèques. "

 

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