CUMA
8 élevages, 1 300 animaux et une désileuse automotrice commune
CUMA
Du côté de Crouttes (61), on soigne en hiver 1 300 animaux dans 8 élevages différents avec une même machine et un même chauffeur.
Ne plus soigner ses animaux, on y prend vite goût. Avant, il me fallait 1 h 45 avec 2 tracteurs et 2 bonshommes pour alimenter les animaux". "En investissant individuellement, il fallait compter le double et se taper le boulot en plus". "En cas de maladie ou de congés, il n´y a plus de souci de remplacement au niveau de l´alimentation". "Pour les travaux des champs, je peux commencer plus tôt le matin et je n´ai pas besoin de décrocher la désileuse (...)".
Attablés autour d´un café, les huit adhérents de la Cuma de Crouttes (61) ne tarissent pas d´éloges sur leur système de fonctionnement. Ils ont fait le choix, il y a 10 ans, d´une désileuse/mélangeuse/automotrice avec chauffeur partagé.
Au départ un problème
de main-d´oeuvre
L´aventure a démarré il y a 10 ans. Dans cette commune du Pays d´Auge, 3 Gaec père/fils se trouvent confrontés à la même difficulté. Avec le départ en retraite du père se pose un problème de main-d´oeuvre. Ils en parlent, notamment sur les planches (certains font du théâtre), avec leur conseiller de gestion Stéphane Bisson... Autre constat identique : le parc désileuse de la plupart est vieillissant. Ils se déplacent en Bretagne pour voir une nouveauté. Ils assistent à une démonstration dans l´Orne... L´affaire est menée tambour battant. Dans la foulée de leur première discussion en février 1995, ils créent une Cuma (5 adhérents au départ) et achètent leur première machine en juin. 12 m3 de capacité pour 400 000 F d´investissement.
Dix ans plus tard et 3 adhérents en plus, ils viennent d´acquérir leur 4e machine : une Storti de 14 m3 pour 110 000 e d´investissement.
Jusqu´à 6 h 30 par jour
En plein hiver, l´automotrice alimente jusqu´à 1 300 animaux pour 6 h 30 de travail effectif par jour. Olivier Ouin, sorti du pétrin (il a une formation de boulanger) pour prendre les commandes de la Storti, fait sa tournée journalière toujours dans le même sens. 25 km au total et 1/2 h d´entretien par jour. Il compose 23 rations différentes (99 rations possibles avec 40 ingrédients différents). Un système de pesée et de ticket permet le contrôle des rations. Le vendredi, il soigne à 140 % de la ration. le samedi à 160 %. Ce qui libère l´homme et la machine le dimanche. Même fonctionnement pour les jours fériés et pour les vacances, il a son remplaçant. Côté facturation, on tient compte du nombre d´UGB (Unité Gros Bovin) à hauteur de 80 % et du temps passé (20 %). Le coût par litre de lait est estimé à 0,015 e/l (environ 10 centimes de francs par litre). "Avec ce système, on gère mieux nos stocks et il y a beaucoup moins de refus" jugent Laurent Debie, Pascal Choisnard et Marie-Christine Liard respectivement président, vice-président et trésorière de la Cuma de Crouttes.
Reste que la réussite d´une telle organisation suppose quelques conditions : "un chauffeur unique, une optimisation du temps et donc des élevages suffisamment concentrés" précise Jean-Luc Olivier qui vient de passer son flambeau de président. Et en cas de panne direz-vous ? Ce n´est arrivé que 3 fois en 10 ans. Le concessionnaire local s´est engagé à leur prêter une machine. «a complique certes la vie mais les machines individuelles tombent aussi en panne.
Th. Guillemot
Attablés autour d´un café, les huit adhérents de la Cuma de Crouttes (61) ne tarissent pas d´éloges sur leur système de fonctionnement. Ils ont fait le choix, il y a 10 ans, d´une désileuse/mélangeuse/automotrice avec chauffeur partagé.
Au départ un problème
de main-d´oeuvre
L´aventure a démarré il y a 10 ans. Dans cette commune du Pays d´Auge, 3 Gaec père/fils se trouvent confrontés à la même difficulté. Avec le départ en retraite du père se pose un problème de main-d´oeuvre. Ils en parlent, notamment sur les planches (certains font du théâtre), avec leur conseiller de gestion Stéphane Bisson... Autre constat identique : le parc désileuse de la plupart est vieillissant. Ils se déplacent en Bretagne pour voir une nouveauté. Ils assistent à une démonstration dans l´Orne... L´affaire est menée tambour battant. Dans la foulée de leur première discussion en février 1995, ils créent une Cuma (5 adhérents au départ) et achètent leur première machine en juin. 12 m3 de capacité pour 400 000 F d´investissement.
Dix ans plus tard et 3 adhérents en plus, ils viennent d´acquérir leur 4e machine : une Storti de 14 m3 pour 110 000 e d´investissement.
Jusqu´à 6 h 30 par jour
En plein hiver, l´automotrice alimente jusqu´à 1 300 animaux pour 6 h 30 de travail effectif par jour. Olivier Ouin, sorti du pétrin (il a une formation de boulanger) pour prendre les commandes de la Storti, fait sa tournée journalière toujours dans le même sens. 25 km au total et 1/2 h d´entretien par jour. Il compose 23 rations différentes (99 rations possibles avec 40 ingrédients différents). Un système de pesée et de ticket permet le contrôle des rations. Le vendredi, il soigne à 140 % de la ration. le samedi à 160 %. Ce qui libère l´homme et la machine le dimanche. Même fonctionnement pour les jours fériés et pour les vacances, il a son remplaçant. Côté facturation, on tient compte du nombre d´UGB (Unité Gros Bovin) à hauteur de 80 % et du temps passé (20 %). Le coût par litre de lait est estimé à 0,015 e/l (environ 10 centimes de francs par litre). "Avec ce système, on gère mieux nos stocks et il y a beaucoup moins de refus" jugent Laurent Debie, Pascal Choisnard et Marie-Christine Liard respectivement président, vice-président et trésorière de la Cuma de Crouttes.
Reste que la réussite d´une telle organisation suppose quelques conditions : "un chauffeur unique, une optimisation du temps et donc des élevages suffisamment concentrés" précise Jean-Luc Olivier qui vient de passer son flambeau de président. Et en cas de panne direz-vous ? Ce n´est arrivé que 3 fois en 10 ans. Le concessionnaire local s´est engagé à leur prêter une machine. «a complique certes la vie mais les machines individuelles tombent aussi en panne.
Th. Guillemot