Coopération
“Affirmer notre autonomie en énergie”
Coopération
La coopérative de Creully fête ses 70 ans. Pas de bouleversement pour cet anniversaire. Une conjoncture favorable à l'échelle mondiale devrait permettre de conforter la situation financière.

Avant l’intervention de Xavier Beulin, adhérents et salariés
ont observé une minute de silence à la mémoire de Fabrice Bocachard, technicien sur Anisy, décédé en septembre dernier.
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v.M.
ont observé une minute de silence à la mémoire de Fabrice Bocachard, technicien sur Anisy, décédé en septembre dernier.
L'assemblée générale de la coopérative de Creully s'est déroulée mardi dernier à la halle aux Grains de Bayeux. L'équipe dirigeante a présenté un résultat financier presque équilibré : -13 000 euros. "Nous sommes à l'équilibre malgré l'augmentation du loyer de l'argent et les choix de la politique de financement des approvisionnements proposés aux adhérents”. Le résultat d'exploitation s'élève à 487 000 euros. "Soit 1,20 % de notre chiffre d'affaires. Un résultat en conformité avec notre volonté de verser des compléments de prix avant la clôture du bilan". Total des ristournes et compléments de prix : 821 000 euros.
"Notre sécurité financière est assurée par un bon niveau de capitaux propres, avec un fond de roulement encore en augmentation et de bons ratios financiers", insiste Yves Julien, le président de la coopérative. Mais, l'avenir se prépare également via la politique "jeunes agriculteurs" de la coopérative. "Grâce au jeu des ristournes spécifiques "jeunes" sur les achats appros et les apports céréales, avec seulement la moitié de celles-ci, le capital social est constitué gratuitement en trois ans. C'est indispensable", souligne Yves Julien. Un effort qui représente 30 000 euros par an pour l'ensemble des coopérateurs.
Début de la production
en janvier 2007
L’autre actualité de la coopérative concerne la mise en place d’un outil de trituration. Les productions de colza pourront être valorisés à la coopérative. Cette dernière s’est donc associée à Glon-Sanders pour créer Calisters. Une usine est en cours de montage à Bretteville-l’Orgueilleuse.
Les essais industriels sont programmés en décembre et le démarrage de la production en janvier prochain. A proximité de l’usine, la coopérative investit dans un silo de stockage de 10 000 tonnes. Le but : alimenter la presse de manière régulière. “Nos colzas sont actuellement expédiés sur Rouen. La transformation sur notre territoire permettra une économie substancielle de transport”, précise Yves Julien. Le coût : 30 euros la tonne. Une orientation qui ne remet pas en cause l’attachement de la coopérative à la filière diester industrie. Objectif : produire de l’huile dans la région. “Fournir directement l’usine de Rouen, c’est notre souhait à terme”. Pour l’instant, cette nouvelle unité de trituration répond à deux problématiques. Récupérer l’huile et proposer un tourteau de qualité pour les besoins des éleveurs. “Le rapport prix graine/prix fioul donne un intérêt relatif. Mais nous connaissons la volatilité du prix du pétrole. Il est important d’avoir une alternative énérgétique. Il est indispensable d’affirmer notre autonomie”.
V. Motin70 ans de coopération et de collecte
En 1936, la coopérative est créée pour lutter contre la chute du prix des céréales. Le premier dépôt est installé dans une ferme de Saint-Vigor-le-Grand. Pour la première collecte : 1 500 tonnes, une capacité de stockage de 400 tonnes et 189 adhérents. En 1967, la coopérative passe la barre des 10 000 tonnes. La collecte atteint ensuite 75000 tonnes en 1986. En 1991, c'est 127 000 tonnes. 1998 : 180 000 tonnes.
Le record date de l'année 2004 avec 190 000 tonnes collectées. L’année 2005 a été clôturée avec 166 000 tonnes soit une baisse de 13 % par rapport à l’exercice précédent. La coopérative compte aujourd'hui 1 200 adhérents actifs.