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Agnès Vautier-Le Brun (Directrice des agences Crédit Agricole Normandie d’Alençon (61) et secrétaire de la caisse locale) : ‘‘Alençon : une ville de taille humaine à la croisée des chemins autoroutier

lll Focus sur un territoire, son activité économique, les femmes et les hommes qui s’y engagent, à travers la lorgnette de son principal financeur, le Crédit Agricole Normandie et son agence centrale d’Alençon (61).

>> Parlez-nous d’Alençon ?
Alençon compte 26 000 habitants. Il s’agit d’une ville décentralisée par rapport au  département. Ce qui la caractérise, c’est sa fragilisation démographique avec une baisse de la population liée à un flux migratoire naturel mais aussi à son vieillissement avec une part de plus en plus importante de retraités.
Alençon dispose néanmoins d’atouts indéniables. C’est une ville à taille humaine, à la croisée d’axes autoroutiers stratégiques (Le Mans/Caen/Rouen). Alençon propose aussi une offre touristique riche et variée s’appuyant sur son patrimoine. Alençon, c’est encore un pôle universitaire qui s’est beaucoup développé ces dernières années avec plus de 2 200 étudiants. Alençon, c’est enfin un centre-ville rénové et de nombreuses animations : la Fête des jardins, le Salon du livre, les Galopades du patrimoine, le Salon des vins...

>> Quels sont les chiffres clés de l’agence que vous dirigez ?
L’agence centrale d’Alençon regroupe 6 agences et un pool d’experts (8 personnes) pour un total de 48 collaborateurs. Nous comptabilisons 27 000 clients, dont 56 % de sociétaires. En 2018, nous avons réalisé 72 Me de crédits soit 1,4 Me/semaine en accompagnant 700 projets immobiliers (50 Me), 600 projets agricoles (12 Me) et bien sûr une clientèle de professionnels (entreprises, artisans, professions libérales...). Nous sommes donc un acteur incontournable de l’économie locale.

>> Quels sont les défis à relever pour assurer le développement durable de ce territoire ?
Le premier est celui du maintien d’une population active. Cela passe notamment par le développement de notre pôle universitaire autour, par exemple, de la santé ou de la plasturgie. Le tourisme vert et le tourisme religieux constituent également des cartes à jouer. Sur le plan agricole, avec des productions variées autour du lait, de la viande et des céréales, on peut également miser sur la transition énergétique à travers la méthanisation ou l’AB (agriculture biologique). Le Crédit Agricole Normandie a toujours su et saura toujours s’adapter aux nouvelles attentes de ses clients.

>> On parle beaucoup de nouvelles technologies, ça veut dire quoi pour vous au quotidien ?
Un axe essentiel, c’est la dématérialisation qui nous permet de gagner du temps sur des opérations à faible valeur ajoutée pour l’orienter vers du service client. Cette dématérialisation nous permet parallèlement de mieux répondre aux contraintes de conformité de plus en plus drastiques dans le monde bancaire.

>> Vous managez une équipe d’une cinquantaine de collaborateurs. Quelles sont les valeurs sur lesquelles vous ne transigez pas ?
Nos profils de recrutement sont très variés mais répondent au domaine bancaire en général, donc à un haut niveau de professionnalisme. Au-delà, j’apporte une vigilance particulière à l’engagement. Engagement vis-à-vis de nos clients (satisfaction client !) mais vis-à-vis aussi de notre employeur qui est le Crédit Agricole Normandie. Dernier maître-mot qui va de pair avec ces valeurs : la loyauté.

>> Etre une femme avec ce niveau de responsabilité, dans ce secteur d’activité, un plus ou un moins ?
Ni l’un ni l’autre.Le milieu bancaire s’est beaucoup féminisé ces dernières années, et c’est tant mieux, mais l’essentiel est ailleurs. Ce qui est primordial, c’est d’aimer ce que l’on fait pour pouvoir transmettre toute cette énergie à son équipe. Le tout doublé bien sûr de capacités relationnelles, commerciales, technologiques... 
Il faut faire preuve d’ouverture d’esprit pour s’adapter en permanence à un monde et une société en mouvement perpétuel.

« Un rôle d’utilité et de proximité au cœur d’un territoire »
Administratrice de la caisse locale d’Alençon depuis une vingtaine d’années, Maryvonne Ligot en a été élue présidente en 2011. Deux ans plus tard, elle intègre le conseil d’administration de la caisse régionale. « Dans une autre vie, j’étais professeure de mathématiques et responsable pédagogique dans un lycée d’Alençon, explique-t-elle. En complément de cette activité, ma volonté était d’apporter une contribution à la vie locale, jouer un rôle de proximité et d’utilité au cœur d’un territoire ». Une ligne de conduite qu’elle identifie dans la stratégie de la Banque Verte auprès de laquelle elle décide de s’engager en tant qu’élue. « J’ai appris à connaitre le Crédit Agricole de l’intérieur. Mon rôle, en tant que présidente, est d’entrainer tout le conseil derrière moi ». De l’énergie à revendre qui lui permet de détecter les personnes en difficultés à qui l’on doit porter une attention particulière, les associations auxquelles il faut donner un coup de pouce pour lancer un projet... « Il y a beaucoup de facettes à ma fonction, ce qui fait que même si je ne suis pas issue du monde bancaire, je m’épanouis pleinement dans ma mission ». Et de citer dans les bénéficiaires du Fonds Initiatives, des associations très variées axées par exemple « sur la santé, la musique, la protection civile, le patrimoine - quelque chose d’important qu’il faut préserver en pensant aux jeunes - tout ce qui est lié à l’animation du territoire », résume-t-elle. Presque une éthique de vie à transmettre aussi aux générations futures et le renouvellement des générations, au sein de la caisse locale, « ça s’anticipe. Nous connaissons parfaitement la typologie de notre équipe, le pourcentage d’hommes et de femmes, la répartition de la représentativité socioprofessionnelle, les âges de chacun sachant qu’il est limité à 65 ans par notre règlement intérieur. Nous savons que, dans les 4 ans qui viennent, nous aurons 4 administrateurs à renouveler ». Alors comment les trouve-t-on ? « On identifie certains profils qui pourraient correspondre à nos valeurs, mais on a aussi de plus en plus de personnes qui se manifestent d’elles-mêmes ». Un signe qui ne trompe pas.

Lycée Marcel Mézen l
Côté culture
« Si tu ne vas pas à la culture, c’est la culture qui vient à toi ». C’est un peu le principe du camion-musée itinérant pensé et réalisé par l’équipe pédagogique et les élèves du lycée Marcel Mézen d’Alençon. Une initiative, quasi citoyenne, ayant bénéficié du soutien financier de la caisse locale du Crédit Agricole Normandie. « Nous avions la volonté d’emmener nos élèves dans les musées pour qu’ils apprennent différement mais on s’est vite rendu compte que cela représentait beaucoup d’argent, de temps et d’énergie », explique Eugénie Wittemberg (professeure de lettres et histoire-géographie). C’est ainsi qu’a germé l’idée d’aménager dans une semi-remorque d’occasion (rachetée à une ONG) des expositions temporaires pour véhiculer la culture sur les routes ornaises. « On a tout refait à neuf dans la semi. Tous les corps de métiers du lycée ont été sollicités », a apprécié Mathieu (élève de 1re) qui, l’an prochain, pourra même se mettre au volant du camion pour parfaire sa formation de chauffeur tout en apportant un service culturel auprès des établissements scolaires, des municipalités ou autres associations... La première exposition avait pour thème la citoyenneté, la Première Guerre mondiale a suivi, la dentelle d’Alençon est en maturation.

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