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Au GAEC du Meslier à Barenton (50)
Agrandissement de l'atelier lait : un bilan économique et humain positif

Le GAEC du Meslier, à Barenton, dans la Manche, a su accompagner la croissance de la production laitière, par des investissements judicieux et une vision commune partagée par les cinq associés.

© AD
“Nous avons rempli nos objectifs.Il y a eu un temps d’adaptation et quelques surprises, mais nous ne regrettons pas les choix que nous avons fait”, se félicite Patrick Leblanc.Avec son épouse,  Nadine, ses fils Nicolas et Yannick, et son neveu Stéphane, ils ont crée un GAEC laitier bien organisé de 950 000 litres de production, avec un atelier porcin de 100 truies “naisseur engraisseur” et un atelier d’engraissement de 150 bovins. En sept ans, la ferme du Meslier est passée de deux à cinq associés et a quasiment multiplié par cinq sa production de lait.En 2004, c’est Nicolas, le fils aîné de Nadine et de Patrick,  qui s’associe à eux, en reprenant une ferme avoisinante.En 2010, c’est leur neveu, Stéphane Leblanc, qui les rejoint.Avec le départ à la retraite de ses parents, il allait se retrouver seul sur l’EARL familiale située à 7 km du Meslier.La décision est prise de regrouper les deux exploitations en une seule.Une occasion que saisit Yannick, le fils cadet de Nadine et de Patrick, pour reprendre la deuxième part de l’EARL de son cousin et s’installer dans la nouvelle structure.La capacité de la porcherie est alors doublée et les deux troupeaux laitiers sont regroupés au Meslier.
La concentration des animaux sur le site du Meslier, a nécessité une enquête publique longue et coûteuse.Près de 15 000 € à la charge des exploitants, pour 18 mois de procédures administratives.“Cela fait beaucoup, sachant que le dossier était facile. Je plains ceux qui doivent défendre des dossiers plus complexes”, observe Stéphane. Mais si c’était à refaire, on le referait, car cette nouvelle organisation nous apporte beaucoup par ailleurs”.

Gérer le pâturage
Il a fallu également basculer tout ce qui se rattachait aux deux sociétés en un seul endroit, assurances, emprunts, ...Un temps de formalité supplémentaire. Avec la concentration du troupeau laitier sur un seul site, un deuxième forage d’eau a dû être construit, de même qu’une deuxième ligne éléctrique.La fusion des deux troupeaux n’a  pas posé de véritables problèmes sanitaires. “En revanche, un troupeau de 40, de 80 ou de 130 vaches, cela ne se conduit pas tout à fait de la même manière. Il faut s’adapter, surtout sur la question du pâturage, prévient Patrick, qui a vécu les deux agrandissements successifs.Il est notamment nécessaire d’aménager des passages plus grands et mieux stabilisés pour les animaux”.

Traite rotative en tandem
Avec la fusion du GAEC et de l’EARL, les deux salles de traites existantes ont été revendues, et les associés ont investi dans un système de traite rotative de 28 places en tandem. “Nous avons préféré cela aux robots pour une question de coût et d’organisation du travail”, argumente Nicolas.La traite du troupeau dure environ une heure et quart, avec 15 minutes par tour.“Ce système nous semble également plus évolutif.Si demain on veut produire 200 000 litres de lait en plus, l’outil est déjà là et cela ne représentera pas plus d’un quart d’heure de travail supplémentaire à chaque traite”, détaille Nadine.
“Nous essayons toujours de bien mécaniser l’exploitation, afin de limiter la pénibilité et les temps de travaux, explique Nicolas. Mais nous évitons tout ce qui est superflu et nous choisissons toujours les systèmes les plus simples et les plus fiables que possible.Nous évitons les systèmes avec trop d’éléctronique et d’informatique. Nous voulons pouvoir nous dépanner nous-même”. Chaque associé a

Un système simple
des responsabilités bien définies, mais chacun peut se faire remplacer dans ses fonctions à chaque poste.Les membres du GAEC se libèrent ainsi trois week-end sur cinq, et prennent une dizaine de jours de congé par an.Il n’y a guère “que” le travail administratif dont seule Nadine a la charge, ce qui l’occupe un gros mi-temps. “Avant qu’elle ne parte à la retraite, d’ici trois ou quatre ans, il faudra qu’on s’y mette sérieusement”, observe Yannick.
Trois ans après l’agrandissement du GAECà cinq personnes, Nadine Leblanc dresse un bilan  largement positif.

Ecraser les charges
“Cela nous a permis d’écraser de nombreuses charges de structure, et nous avons plus de poids auprès de nos fournisseurs ou pour négocier des tarifs auprès des assurances par exemple”. “Malgré la conjoncture actuelle, nous n’avons pas à nous plaindre, poursuit Yannick. Il faut dire aussi que nous sommes toujours très prudent dans les calculs d’anticipation que nous faisons.
Nous préférons nous baser sur des scénarios qui ne soient pas trop optimistes, pour être en mesure de surmonter en cas de coup dur”.

Travail d’équipe
Les associés insistent aussi sur les aspects humains de l’organisation en GAEC.“On travaille en équipe, on discute, on prend le café ensemble. C’est beaucoup plus intéressant de travailler dans ces conditions là”, souligne Stéphane.
“Seul, je ne me serais pas installé”, avance” Nicolas.“Sur une exploitation, il y a de gros investissements en jeu.A cinq, on est mieux que tout seul, pour assumer tout cela”, tranche Yannick.
La création du GAEC, avec l’installation des trois jeunes, a forcément amené une dynamique d’investissement sur la structure. Une orientation qu’ont volontier accepté les deux “anciens”, Nadine et Patrick.“C’est aussi une chance qu’ils nous ont donnée, souligne Yannick. D’autres auraient peut-être préféré terminer leur carrière sur un rythme de
croisière”.
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