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Agriculteur et carnavalier : une histoire de costume

Du 13 au 17 février, pendant cinq jours, l’esprit de Carnaval s’empare de Granville. Le roi O’Tocard 1er sera aux commandes de la ville et veillera comme cela existe depuis 141 ans à ce que l’humour soit au cœur de la cité.

© SB

Sous les costumes et les masques, les professions des uns et des autres s’effacent. Commercial, artisans, ingénieur, enseignant… peu importe, le principal est d’être présent pendant ces cinq jours de fête, de joie et de bonne humeur. Les agriculteurs ne sont pas en reste. Ils prennent part à l’un des plus vieux carnavals
de France. Gilles Dulin est l’un
d’entre eux.
Agriculteur à la retraite depuis 7 ans, il n’a pas hésité à donner de son temps pour cet événement. “Toute notre vie, nous avons suivi Carnaval, de plus ou moins près, dès que nos enfants étaient en âge de le faire” se rappelle Gilles Dulin. Féru de bricolage, il a confectionné plus d’un module pour ces garçons. Et en 2010, avec un groupe composé à la fois des membres de la famille, des amis, des copains… il a franchi une nouvelle étape. “Nous avons acheté un bus pour faire le plateau du char”. De là, une nouvelle aventure est née. A l’été, le thème surgit d’une réunion où chacun amène ses idées. “Parfois, cela rappelle l’actualité nationale, parfois l’actualité municipale”. Mais à condition que ce soit “de manière satirique” ajoute son épouse. C’est tout l’esprit de cette fête populaire et familiale. Les compétences des uns et des autres sont utilisées. “Chacun est mis à contribution” assure Gilles. Et pour les petites phrases inscrites sur le char, au moment d’être choisies, elles font déjà leur effet et provoquent des réactions. C’est la clé du succès !

Des bâtiments reconvertis
Même si Gilles Dulin n’est plus en activité, il a trouvé une nouvelle occupation sans difficulté. “C’est comme si j’avais tout effacé pour recommencer une nouvelle vie” s’amuse-t-il à dire. Il a même réussi en quelque sorte à donner une seconde vie à ses bâtiments. Jamais, il n’aurait pensé à une telle reconversion. Mais depuis quelques années, son bâtiment devient le garage de cinq chars. “J’ai été sollicité par des groupes qui me connaissaient. Ils sont venus ici parce que le hangar à Granville est trop petit” explique l’ancien agriculteur. Alors, tous les week-ends de l’hiver, le village est animé. Les groupes viennent confectionner leurs décors.

Une institution
Pour l’équipe de la famille Dulin, le carnaval est une véritable “institution”. “Nous sommes une bonne équipe” assure l’épouse. Cette année, le char de Bulots mayo, installé à la place 27 s’intitule “La fête de la mière : Baudry”, Baudry, étant le nom du maire de Granville. Et quels seront les costumes ? “Nous serons en bavarois. Pour la fête de la bière, ça va de soit” lâche l’épouse de Gilles Dulin, une aiguille à la main en train de faire quelques retouches de dernière minute.
Le programme du carnaval est d’ores et déjà bien ficellé pour le char des Bulots mayo. Dès le vendredi, ils participent au concert, le samedi est consacré aux derniers réglages sans oublier le barbecue pour que chacun puisse à nouveau se retrouver dans la bonne humeur. Quant au dimanche, le char rejoint le point de départ de la cavalcade. Et là, “on mange au pied du char”. Cela fait partie aussi des traditions.

Dans le détail
Dans cette cavalcade, la plus grand du monde selon les organisateurs, comptabilise tout de même 42 chars. A cela s’ajoutent les groupes de musique, les fanfares, dispatchées dans la cavalcade mais aussi à différents points de la ville. Si les techniques évoluent, le moindre détail n’échappe pas aux yeux aguerris. “Le carnaval change tout de même. C’est à qui va aller dans les finitions” a remarqué l’ancien agriculteur. L’esprit créatif reste en ébullition sans aucun doute.
Chaque année réserve son lot de surprises. La 141e édition ne devrait pas déroger à la règle surtout que le carnaval est en vue d’obtenir l’inscription
au patrimoine immatériel de
l’Unesco, une reconnaissance mondiale qui ferait chaud au cœur des carnavaliers.


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