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Alain Cottebrune : il faut défendre les TPE

Ingénieur en agriculture, Alain Cottebrune est installé sur la ferme de son grand-père depuis 1992, en production maraîchère bio. Il veut faire en sorte de défendre les TPE et aller vers plus de transparence dans la filière.

© SB

>> Devenir agriculteur, c’était une évidence pour vous ?
J’ai fait études ingénieur en agriculture et un DESS en économie. Je pensais revenir sur la ferme au départ en retraite de mes parents après avoir travaillé à l’extérieur. Or, l’associé de mes parents est parti au moment où je cherchais du travail. Et mes parents n’auraient pas continué tout seuls.
J’ai vécu à Mexico mais je n’imaginais pas passer ma vie dans de telles grandes villes. J’aime avant tout la campagne et la mer. C’est le bon compromis.

>> A quoi ressemblait votre exploitation à votre installation et quel outil souhaiteriez-vous transmettre ?
C’est ici qu’ont été sélectionnés les premiers taureaux de la race Normande. C’était une grosse ferme d’élevage quand mon grand-père est arrivé ici, avec lait, viande, pommiers... Mon père a arrêté au fur et à mesure des productions pour se tourner vers les légumes. Et quand je suis arrivé en 1992, les taurillons ont été vendus en 1995, juste avant la vache folle. Depuis, c’est une ferme essentiellement maraichère. Les premières serres avaient été installées en 1987, puis 1991, année de la construction de la multi chapelle. D’autres ont été construites en 2000 puis 2010. Aujourd’hui, nous comptabilisons 5 ha de serres sur une exploitation de 70 ha, et 23 salariés.
L’année qui a suivi mon installation, nous avons développé la vente directe pendant la période estivale dans une cabane en bois sur le bord de la route pour les vacanciers, en camping à la ferme puis aujourd’hui en gîte. Et depuis nous avons un magasin à Saint-Vaast-la-Hougue ouvert à l’année depuis 2007. Depuis, je suis passé en bio, l’occasion pour moi de développer mes productions et décrocher de nouveaux marchés.

>> Vous êtes engagé dans ces élections professionnelles, quelles sont vos motivations ?
J’ai toujours été engagé depuis mon installation, chez les JA au départ, au sein de Légumes de France, ou encore comme co-rapporteur du comité bio à l’interprofession fruits et légumes depuis trois ans. Une interprofession où l’aval et l’amont se parlent.
Mais si je m’engage dans ces élections, c’est aussi pour défendre aussi les TPE (très petites entreprises). On doit être bon en technique, en gestion, en ressources humaines…
On doit savoir tout faire. Je veux
que mon entreprise soit considérée. Les TPE en filière agricole devraient gagner autant que des TPE dans d’autres filières. Or, nous en sommes très loin. Et pourtant, nous créons de l’emploi et de la richesse sur le territoire.

>> A votre voisin qui n’est pas plus motivé que cela pour aller voter, que lui dites-vous ?
C’est important de défendre notre profession, tendre vers la transparence dans la filière. La liste conduite par la FDSEA/JA est celle qui défend les employeurs et les TPE. Le syndicat majoritaire est le seul à être reconnu comme syndicat employeur. 

>> Si vous êtes élu, sur quel (s) dossier (s) souhaiteriez-vous travailler ?
Aujourd’hui, les producteurs peuvent s’appuyer sur le réseau national des marchés (RNM) qui fait des relevés. Mais à l’échelle régionale ou départementale, avoir un observatoire économique serait intéressant pour les producteurs. Ce serait un outil sur lequel les producteurs indépendants pourraient se référer, et donnerait la possibilité de se développer. Il faut pouvoir continuer à motiver des jeunes pour qu’ils s’installent dans la filière.

>> Au-delà, quel doit être le rôle d’une Chambre d’agriculture ?
La Chambre d’agriculture est la structure qui peut œuvrer dans la mise en place de cet observatoire des prix. Il nous faut de la transparence dans la filière. Les EGA sont dans cet état d’esprit mais il faut avancer. Les TEP attendent également de la simplification dans les démarches.

>> Quelle est la question que l’on ne vous a pas posée mais à laquelle vous auriez souhaité répondre ?
Sans aucun doute, les cahiers des charges ! On les empile. Ils sont de plus en plus contraignants.
Ce sont des ajouts de normes avec zéro défaut, différentes d’un
pays à l’autre. Il faut toujours apporter des preuves, subir des contrôles jusqu’aux bulletins de paie de nos salariés. Il faut pouvoir dire stop à des aberrations. On nous impose des choses alors qu’on fait en sorte de produire bien et bon. On donne le meilleur de nous-mêmes.

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