Aller au contenu principal

Améliorer ses prairies : un outil de gestion analytique à la disposition de tous

Aborder et diagnostiquer le système fourrager d’une exploitation d’élevage peut parfois se révéler comme un travail fastidieux. En effet, le nombre de parcelles de prairie peut être important et chaque parcelle est différente.

Certaines parcelles sont proches, d’autres éloignées, certaines sont destinées exclusivement au pâturage, d’autres à la fauche ou pour un usage mixte. Elles peuvent aussi être différentes au niveau agronomique et présenter des contraintes particulières d’utilisation : contraintes naturelles ou réglementaires. Il est bien sûr important pour l’éleveur d’avoir une approche à la fois globale et fine en prenant en compte chaque parcelle. Il faut donc connaître les performances de chacune d’elles mais aussi connaître où et quand il y a un problème ou une insuffisance, savoir combien a produit et a coûté chaque parcelle.

Un outil d’aide à la décision pour conduire son système fourrager
Un vieil adage dit que lorsque l’on a un problème ou que l’on se pose des questions, il faut prendre un crayon et l’écrire. Nous vous proposons d’en faire de même en utilisant un outil disponible sur le site www.gnis-pedagogie.org dans la partie « outil pour réaliser le concours », intitulé « Guide de gestion des surfaces fourragères». Ce document téléchargeable est bien sûr utilisable en dehors du cadre du concours prairies qui est proposé chaque année aux élèves de BTS agricole.
Le guide de gestion des surfaces fourragères se présente sous forme d’un tableau avec des lignes et des colonnes, d’un calendrier et d’une partie « décision ». Ce n’est bien sûr pas un document administratif, il peut donc être utilisé librement, voire modifié et enrichi selon l’utilisateur.

Décrire son système fourrager
Les 7 premières colonnes de ce tableau vont vous permettre de décrire votre système avec ses forces et ses faiblesses.
Les parcelles sont ainsi listées avec leur nom ou numéro usuel. Une parcelle est une surface homogène, exploitée de la même façon. Des parcelles semblables et contigües peuvent être regroupées, des parcelles agronomiquement hétérogènes doivent être divisées et constituer 2 ou 3 lignes du tableau.
La surface de chacune d’elles sera précisée ainsi que le type de sol par rapport à l’eau (humide ou sain l’hiver, séchant ou frais l’été). Cette précision sera un élément clé en cas de choix d’espèces à semer. L’usage envisagé de la parcelle sera également à décrire : pâturage, fauche ou usage mixte, mais aussi il sera important de préciser pour quels types d’animaux la production est envisagée.
Pour orienter des choix futurs, il faut aussi connaître les atouts de chaque parcelle sous l’aspect foncier et aussi recenser les points positifs : facilité d’exploitation, proximité des bâtiments, atouts agronomiques et fonciers. De même, il sera nécessaire de préciser les contraintes : éloignement, pente, arbres, cailloux, source, mais aussi les contraintes réglementaires : MAE, zone de captage d’eau, etc. Les cas peuvent être très divers et variés !
Enfin, la flore en place constitue un point majeur de la connaissance des prairies. Il faudra donc préciser si c’est une prairie semée (avec quelles espèces) ou une prairie naturelle (quelles sont espèces spontanées qui dominent).

Se poser les bonnes questions
Essentielle pour la démarche, il faut se poser la question : « qu’est-ce que je pressens comme problème dans cette parcelle ? ». Des exemples possibles sont suggérés : appétence, productivité, saisonnalité, valeurs alimentaires, adventices dominantes, hétérogénéité. On peut bien sûr préciser, si on la connaît, la cause du problème : surpâturage ou fauche trop rase, sous pâturage, absence de déprimage, fertilisation mal raisonnée, flore mal adaptée à l’objectif,  piétinement en mauvaises conditions, accidents (gelées, inondations, sécheresse exceptionnelle, sangliers, taupes, rats), négligences (fumier mal émietté, rouler sur l’herbe gelées…).

Un calendrier pour recenser les pratiques et événements de chaque parcelle
Sur ce calendrier proposé, on peut reporter tous les événements qui se passent au niveau de la parcelle : hersage, fertilisation et le chaulage (quand, quoi et combien), la présence des animaux, les exploitations en fauche, la fauche des refus, le semis, les interventions phytopharmaceutiques : l’objectif et d’estimer combien a produit chaque parcelle grâce à l’estimation des quantités récoltées et aux présences des animaux (nombre de jours X nombre d’animaux X consommation estimée par jour).
Sous le calendrier, une partie permet de pouvoir spécifier à quelle période le niveau de performance est insuffisant grâce à des critères comme le coût de concentré aux  1 000 litres, ou bien à quelle période les animaux ne grossissent plus, voire maigrissent, ou encore à quelle période les besoins des animaux sont particulièrement élevés : flushing des brebis, début de lactation, finition d’animaux à l’herbe.
On peut ainsi croiser comme un jeu où et quand il y a un problème ou une insuffisance et ensuite envisager une solution.

Les solutions sont multiples
Avant de poser la solution, il est nécessaire d’aborder plusieurs aspects qui sont : éliminer la cause de la dégradation ou de l’insuffisance de production, choisir une ou plusieurs espèces et variétés (les sites www.prairies-gnis.org, www.herbe-actifs.org et www.herbe-book.org sont de précieux outils d’aide à la décision), réfléchir à l’itinéraire cultural, optimiser la fertilisation et le ph et enfin adapter le mode d’exploitation.
Ce document permet en fait de synthétiser tous les événements de toutes les parcelles, de repérer où et à quelle période il y a une insuffisance de production, puis de prendre les bonnes résolutions à court et moyen termes.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Festival de la viande, Suzanne Hunger, a été présente lors de l'hommage rendu à son fils, Daniel, décédé en juin dernier à l'âge de 66 ans.
Préfet, maire de Torigny et présidente de la FRSEA Normandie s'expriment
Daniel, le passionné des animaux de concours Devant sa maman Suzanne, âgée de 91 ans, les élus, les éleveurs et les visiteurs,…
Laurent, installé en vaches laitières à Couvains, pose avec sa compagne, Vanessa. Ils seront à retrouver en septembre.
Le calendrier des Jeunes agriculteurs de la Manche revient pour soutenir le Téléthon 2025
À l'approche du Téléthon, les 5 et 6 décembre 2025, les Jeunes agriculteurs de la Manche arrivent avec leur nouveau calendrier…
Laurent Binet, président du Festival de la viande de Torigny, est prêt à accueillir les 76 éleveurs du grand ouest et les 285 animaux inscrits.
Au Festival de la viande, c'est toute la filière bovine qui est défendue
Le Festival de la viande va une nouvelle fois s'installer sur la place de l'Orangerie à Torigny-les-Villes le 22 novembre.…
Une trentaine d'agriculteurs a fait le déplacement du Calvados, de la Manche et de l'Orne pour manifester contre le Mercosur et la taxe carbone, vendredi 14 novembre à midi.
[EN IMAGES] Ils disent (encore et toujours) non au Mercosur à Caen !
Vendredi 14 novembre 2025, devant la préfecture du Calvados à Caen, des exploitants venus de toute l'ex Basse-Normandie ont…
Vendredi 7 novembre, la FDSEA et les JA de l'Orne se sont mobilisés à Bellême.
[EN IMAGES] Manifestation des agriculteurs à Bellême dans l'Orne
Vendredi 7 novembre 2025 à Bellême, la FDSEA et les JA ont répondu aux propos tenus par Emmanuel Macron sur le Mercosur à Belém…
Daniel Hunger, une des figures du Festival la viande de Torigny-les-Villes, s'est éteint à 66 ans.
Au Festival de la viande, le Trophée Daniel Hunger couronnera le meilleur animal du concours
Daniel Hunger, co-fondateur avec Laurent Binet, du Festival de la viande en 2004 s'est éteint le 23 juin à l'âge de 66 ans.…
Publicité