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Environnement
Aménagement paysager : insertion des bâtiments d’élevage

Quelques arbres peuvent suffire pour adoucir la perception d'un bâtiment trop imposant dans le paysage…

Intégrer son exploitation est un travail important. Au-delà du souci de respecter le paysage, c'est un travail au service de son propre cadre de vie dont bénéficient également les personnes qui vivent, travaillent ou visitent ces territoires. La surface moyenne des exploitations grandit. Celle des bâtiments à usage agricole aussi. Leurs proportions imposantes demandent à l’agriculteur de mener une réflexion quant à l’endroit où ils vont être implantés et à l’impact visuel qu’ils vont générer. Le bâti agricole joue  un rôle important dans la composition d'un paysage rural. Les impératifs économiques et de production ne permettent pas toujours de dégager suffisamment de temps pour évaluer l'intérêt et les possibilités favorisant la mise en valeur de son site d’exploitation. Pourtant, ce choix s'avère profitable pour son exploitation (image auprès des riverains, développer l'accueil ou la vente à la ferme...). L'objectif est de chercher à fondre son exploitation dans les caractéristiques paysagères locales (essences végétales adaptées, haies, alignements, vergers...). Intégrer une construction ne signifie surtout pas la camoufler. Des abords de ferme délaissés, par manque de temps nuisent également au paysage mais aussi au bon fonctionnement de l'exploitation. Ce travail passe avant tout par une réflexion globale et par le respect de certaines règles de fonctionnement.

Organiser ses aménagements
Pour élaborer des propositions d'aménagement, la première étape consistera à faire l'état des lieux des abords de la ferme. Le premier regard ne doit pas être au sein de l'exploitation mais plutôt depuis les points où l'exploitation est perçue (vis-à-vis du centre de la commune, des villages proches, des axes de circulation, des voisins...). L'exploitation doit s'inscrire dans le paysage existant qu'il est essentiel d'étudier afin de mieux y intégrer son aménagement. Il faut donc observer avec minutie le paysage  (bocage, vallée, littoral...).
Les bâtiments modernes ont des caractéristiques propres (volumes, couleurs, type de bardages...) qui peuvent créer une rupture avec l'habitat existant. Les ouvrages annexes (fosses, silos...) ne facilitent pas leur insertion. L'intégration d'un bâtiment dépend de l'aménagement des abords mais aussi de sa conception. L'objectif de l'intégration paysagère est d'établir une continuité avec l'environnement immédiat. Il ne s'agit pas de cacher les bâtiments mais bien de leur donner une place dans le paysage. Il ne faut pas confondre insertion paysagère et fleurisement. Fleurir reste un choix personnel qui peut être réalisé dans une deuxième phase. Dans un premier temps, c'est l'adapta-tion du site et du terrain avec le projet qui doit être recherchée (Schéma 1).

Orientation des constructions et lignes de pentes
Au-delà des contraintes réglementaires et techniques, il est préférable de tenir compte de la topographie des lieux en utilisant au maximum les courbes de niveau. L'orientation d'une construction par rapport aux lignes de pentes a une incidence sur son impression de naturel. Par exemple, les lignes de crêtes sont à éviter. La conception architecturale du projet est également une étape importante (type de bâtiment, choix des matériaux, harmonie des couleurs...).
Séparer l'accès de l'habitation de celui de l'exploitation peut permettre de gagner en propreté et en sécurité. L'idéal est de différencier l'accès de l'exploitation de celui de la maison d'habita-tion. L'entrée doit être agréable et attractive. Ce qui n'est pas toujours compatible avec le passage régulier d'engins. L'organisation des circulations sur la ferme doit permettre le déroulement des activités dans les meilleures conditions. L'aménagement doit faciliter les déplacements et les dessertes entre les bâtiments, les stockages, la maison d'habitation et les éventuels lieux d'accueil. Ces circulations doivent avoir des emprises délimitées, prévoir des aires de stationnement et prendre en compte les plantations de bords de chemin qui intègrent les bâtiments et améliorent le cadre de vie.

Penser le temps d’entretien
La cour de ferme doit être à l'image de la qualité du cadre de vie, de travail et d'accueil recherché. Son aménagement doit valoriser l'architecture des bâtiments tout en intégrant les différentes contraintes.
Il faut également penser au temps qui peut être consacré à l'entretien de ces espaces. Souvent, il faudra veiller à rechercher ce qui est simple. Ce qui rejoint également l'intérêt de composer son aménagement en fonction de l'environnement local. Parfois, une simple bande enherbée suffit pour rompre avec l'ambiance peu accueillante d'une cour trop minéralisée. Quelques arbres peuvent suffire à adoucir la perception d'un bâtiment trop imposant dans le paysage.
Zoom sur l’entrée de la ferme
L'entrée de la ferme est aussi un des points à privilégier. Bien qu'il s'agisse d'une image partielle, elle reste déterminante. Cet aménagement peut-être conçu pour créer un repère visuel. Planter au niveau de l'entrée ou le long du chemin d'accès, l'arbre offre de nombreuses possibilités en fonction des espèces et de la disposition rete-nue (alignements, vergers...).La pierre pour le caractère et le bois si affinités
Au-delà des utilisations classiques, le bois peut aussi être utilisé comme paillage. Dans ce cas, il présente de multiples avantages comparés aux habituelles bâches plastiques. Le bois apporte une touche d'esthétisme et de douceur bien supérieure au plastique. Le paillage avec des copeaux de bois issus des haies bocagères est biodégradable et contribue également à valoriser l'entretien du bocage. Il restitue de la matière organique et des nutriments au sol. Pour être efficace, il est important de couvrir le sol avec une épaisseur d'environ 12 centimètres et de le renouveler régulièrement (Photo 3).
Le bois est un matériau très présent dans les campagnes. Barrières, clôtures et portails s'intègrent facilement dans le paysage. Leur mise en oeuvre est simple et peu onéreuse. Pour la construction ou la rénovation de bâtiments, le bois se mélange facilement avec d'autres matériaux.
La pierre renforce le caractère d'une ferme, son appartenance à un terroir. C'est aussi un témoin de savoir-faire traditionnels (murets de clôture construits en pierre sèche ou avec un liant, mûrs de soutènement, dallages).
Une construction sera considérée comme étant en harmonie avec le paysage quand elle n’attire pas ostensiblement le regard.

Le végétal a son rôle : bien choisir ses végétaux

Le végétal joue de multiples rôles. Il faudra veiller rétablir la couverture végétale là où elle aura disparu après travaux (terrassement,...) Un arbre isolé peut servir de repère visuel. En groupe, les arbres et arbustes mettent en valeur un corps de ferme, délimitent les espaces, masquent une vue, guident un regard... Le végétal permet d'adoucir un espace trop minéralisé.
L'objectif sera bien d'accompagner harmonieusement l'exploitation en la reliant aux éléments naturels par l'accom-pagnement d'éléments naturels. L'absence totale de végétation autour d'un bâtiment donnera l'impression qu'il est posé artificiellement sur le paysage. L'entourer de haies ne devra pas être systématique. Dans les situations où le bocage est absent, il faudra même éviter pour ne pas donner l'impression de cacher le bâtiment. Par contre, des éléments discontinus (portion de haies, alignements d'arbres, bosquets...) placés en fonction des accès, des circulations, des vents dominants, créeront une continuité avec l'environnement. L'important est de les choisir et de les placer en fonction des accès, des circulations et de la spécificité des lieux (cour exposée aux vents dominants, entrée difficile à repérer, glacis difficile à entretenir...). Pour ne pas générer de rupture, le choix des végétaux pour composer ces plantations devra être adapté aux espèces locales. De part leur forme, leur couleur ou leur taille, les plantations de résineux s'insèrent mal dans nos paysages bocagers. Les espèces exotiques et les  structures végétales trop monotones et linéaires seront à éviter (conifères, peuplier d'Italie).
Dans notre région, la plantation de fruitiers tels que des Pommiers peut facilement accompagner le bâti au paysage.
L'eau (mares, ruisseau, sources) est également un point d'attraction, de loisirs et de détente intéressant de mettre en valeur. 
Une intégration paysagère réussie aura différents rôles complémentaires. Elle contribuera par exemple à identifier la qualité des produits à travers leur lieu d’origine et leur paysage (label, terroir…). Ce travail doit aussi être conçu pour permettre un entretien facile, mécanisable et adapté au temps qu’il sera possible d’y consacrer. Pour cela, le conseil de spécialistes s'impose notamment dans la phase du diagnostic pour bénéficier d’un avis extérieur.
 

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