Aller au contenu principal

APMS : plusieurs mois de blocage

L’exploitation de Jocelyn Bertrand jouxte le premier foyer. Elle a été placée sous Arrêté de Mise Sous Surveillance (APMS), à la fin du mois de décembre 2013. Une situation qui n’est pas sans conséquences sur cet élevage bio.

© VM

Blocage de la ferme, abattage d’animaux, pertes financières… Quand le téléphone a sonné fin décembre 2013, Jocelyn Bertrand ne se doutait pas des futures difficultés. Il connaissait les problèmes de tuberculose de l’élevage des Patry, des voisins. Au bout du fil, la DDPP informe l’éleveur que son troupeau est placé sous Arrêté de Mise Sous Surveillance (APMS). La conséquence immédiate : “vous ne pouvez plus ni vendre ni acheter un seul bovin”. Ensuite, une prophylaxie est mise en place. En trois mois, tous les animaux de plus de 24 mois sont testés. “Nous n’avons pas dormi pendant 15 jours, c’est très angoissant”, confie l’éleveur. 9 vaches sont jugées douteuses. Elles sont abattues en février. Les lésions ne sont pas visibles à l’œil. Les ganglions sont donc analysés. Trois mois s’avèrent nécessaires. Les résultats tombent le 5 juin : ils sont négatifs. L’issue est finalement heureuse. Reste le stress accumulé pendant plusieurs semaines et les pertes financières à comptabiliser.

Plusieurs dérogations pour acheter des vaches
“Pendant 3 mois, nous ne pouvions pas acheter de vaches normalement. Nous avons obtenu une dérogation. Les animaux étaient contrôlés avant le départ de la ferme. Un transport sécurisé était également obligatoire. Nous garantissions aussi au vendeur que les animaux ne lui seraient pas retournés”, raconte Jocelyn Bertrand. Complication supplémentaire, la ferme est bio. Une seconde dérogation est nécessaire. “Nous avons été accompagnés par le GDS pour prouver qu’il n’y avait pas de vaches bio sur le marché. Du coup, leur lait ne pouvait pas aller dans le tank pendant 6 mois. Je l’ai donné aux veaux, qui se retrouvent donc vendus en conventionnel. C’est une moins-value de 20 %”.

Pertes financières
Effet domino, les contraintes s’enchaînent. Au moment de l’APMS, l’éleveur louait un taureau. “Je ne pouvais pas le rendre. J’ai dû l’acheter”. Son coût : 2 500 €, pour le céder ensuite 1 500 € à l’abattoir. Autre souci, les vêlages de l’exploitation sont groupés l’hiver. Les veaux sont invendables. La nursery est rapidement pleine. Certains seront finalement commercialisés en carte jaune et à moitié prix. “Et il ne faut pas oublier que 7 des 9 vaches abattues étaient pleines. Pour réaliser la prophylaxie, j’ai aussi embauché un salarié pendant 4 jours”, insiste Jocelyn Bertrand.

Soutien du GDS
L’éleveur adhère à la caisse complémentaire du GDS. Avec le soutien de l’État, il a perçu 30 000 euros d’aides. Cependant, Jocelyn Bertrand se montre particulièrement amer. “Le préjudice moral n’est pas calculé. Je suis éleveur. C’est difficile d’abattre des bêtes qui se portent bien. Dans le lot, il y avait la bête de mon fils. C’est dur à expliquer à un gamin. Je ne voulais donc pas perdre 20 centimes sous prétexte que des éleveurs font mal leur travail”.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Éleveurs de Prim'Holsteins, de Limousines et de Normandes étaient sur le marché de Lisieux, samedi 29 mars, pour annoncer la foire de ce week-end.
[EN IMAGES] Les vaches paradent sur le marché de Lisieux, dans le Calvados
Samedi 29 mars 2025, sur le marché de Lisieux, dans le Calvados, les éleveurs organisateurs de la Foire de Lisieux ont déambulé…
Au Gaec Alvin, Aline et Kevin gèrent un troupeau de 70 vaches laitières à la traite.
Installation : "C'était en moi"
À la rencontre de nouveaux installés, les Jeunes Agriculteurs de Normandie ont pris la direction de Chailloué en plein cœur de l'…
Suzanne Henry, une femme engagée
Suzanne Henry s'est éteinte le 1er avril 2025 à l'âge de 96 ans.
Le groupe Folkafond donne rendez-vous le 7 mai pour un concert au profit de l'association Syndrome de Usher, syndrome dont est atteint Antoine, âgé seulement de 3 ans et demi.
Deux agriculteurs musiciens jouent pour aider la recherche contre la maladie de Usher
D'un voyage en Chine, deux producteurs de lait de la Coopérative d'Isigny-Sainte-Mère, Marc-Antoine Blot et François Lepourry,…
La chasse aux œufs des Jeunes agriculteurs se déroule sur l'exploitation de la famille Levoyer.
Une chasse aux œufs à la ferme organisée par les Jeunes agriculteurs samedi 26 avril 2025
Pour leur première chasse aux œufs, les Jeunes agriculteurs de l'Orne investissent l'exploitation de la famille Levoyer, samedi…
L'an dernier, un tour de la ville, théâtre du concours, a été proposé par le syndicat des producteurs de la Route du cidre de Cambremer.
Festival des AOP/AOC : une nouvelle catégorie au concours cidricole de Cambremer
Le Festival des AOC/AOP de Cambremer est de retour. Samedi 3 et dimanche 4 mai, le cidre, le poiré, le calvados et bien d'autres…
Publicité