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Arnaud Degoulet (président d'Agrial) : la Grande-Bretagne doit rester un partenaire majeur

llll « La Grande-Bretagne, par sa proximité géographique mais aussi par les liens historiques entretenus avec la France et en particulier la Normandie, doit rester un partenaire majeur pour notre pays et pour Agrial », estime Arnaud Degoulet (agriculteur à Noyen-sur-Sarthe 72).

© TG

>> Les différents flux commerciaux que le Groupe Agrial entretient avec la Grande-Bretagne risquent-ils d'être impactés par le Brexit ?
Agrial réalise aujourd'hui 25% de son chiffre d'affaires en dehors de nos frontières et le développement à l'international, dans des zones ciblées, fait partie de notre stratégie « Horizon 2025 ». La Grande-Bretagne est un marché très important pour nous, en particulier pour les légumes et les boissons, et nous avons fait le choix d'y renforcer notre implantation à travers des filiales, où travaillent actuellement un millier de salariés d'Agrial. Le risque le plus important concerne les sociétés françaises qui ne font qu'exporter des produits élaborés sur le marché anglo-saxon, en concurrence avec des sociétés britanniques présentes localement. Le fait pour Agrial d'être « Anglais » en ayant pris pied au Royaume-Uni à travers plusieurs usines nous sécurise de ce point de vue.

>> Vous avez acquis il y a quelques mois Aston Manor, numéro deux du cider outre-Manche, c'était aussi une façon d'anticiper que ce qui va se passer demain ?
Le Royaume-Uni est aussi le premier marché du monde concernant le « cider », qui plus est situé à proximité de nos bases et des vergers de nos adhérents. Outre-Manche, la consommation de cider continue son développement alors que le marché du cidre traditionnel français continue de s'éroder, même si nous pensons que cette baisse n'est pas inéluctable. La société Aston Manor dispose de marques très reconnues et a noué de solides partenariats avec la grande distribution autour de marques distributeurs. Cette acquisition nous permet d'entrer sur ce marché de façon significative : elle est pour cette raison très structurante pour notre branche Boissons et s'inscrit dans le cadre de notre stratégie « Horizon 2025 », qui fait du développement international une des priorités de la branche. Elle n'avait donc aucun lien avec le Brexit mais celui-ci rajoute pour autant de la pertinence à cette acquisition.

>> Arnaud Degoulet, selon vous, le Brexit est-il un épiphénomène ? Une erreur de l'histoire ? Un échec européen ? Un accident de parcours sur lequel il faut rebondir pour remuscler l'Union européenne ?
A titre très personnel je vous avoue regretter la décision des Anglais, même si je ne peux évidemment que respecter l'expression démocratique de ce peuple à travers les urnes. En revanche, il est très clair à mes yeux que la Grande-Bretagne, par sa proximité géographique mais aussi par les liens historiques entretenus avec la France (et en particulier la Normandie), doit rester un partenaire majeur pour notre pays et pour Agrial.
Plus globalement, nous sentons bien que la tentation du repli sur soi anime de nombreux peuples en Europe et dans le monde, qui l'expriment de différentes manières. Même s'il est compréhensible, ce sentiment
pourrait être dangereux pour l'agriculture européenne et française en particulier.
Pour s'en convaincre, je rappellerais simplement que notamment 50% des céréales et 40% du lait français sont exportés : quel avenir demain si nous n'avions plus ces débouchés ?

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