Aller au contenu principal

Avec l’herbe à éléphant, pas de tromperie énergétique

Aux portes de Caen, Henri Pomikal cultive de l’herbe à éléphant également appelé miscanthus. Dans le cadre de la fête de l’énergie, son projet donne des idées de cohabitation ville, agriculture, énergie et environnement.

Henri Pomikal, agriculteur et Marc Lecerf, maire de Fleury-sur-Orne. L’idée de structurer une filière locale est lancée. Outre le conditionnement en vrac, l’agriculteur teste les bûches compressées avec du miscanthus (60 %), des anas de lin (30 %) et du bois (10 %).
Henri Pomikal, agriculteur et Marc Lecerf, maire de Fleury-sur-Orne. L’idée de structurer une filière locale est lancée. Outre le conditionnement en vrac, l’agriculteur teste les bûches compressées avec du miscanthus (60 %), des anas de lin (30 %) et du bois (10 %).
© VM

Le cadre est propice au dialogue. La mairie de Fleury-sur-Orne décline localement la fête de l’énergie. Le miscanthus local est une potentielle réponse. Encore faut-il lever certaines barrières d’ordre politique. Dans ce contexte, les élus locaux peuvent être des alliés. Henri Pomikal, agriculteur sur la commune, a donc répondu favorablement à l’invitation du maire Marc Lecerf. Dans la vallée de l’Orne, il cultive de l’herbe à éléphant aussi nommée miscanthus. Cette vitrine est implantée à environ 5 kilomètres de l’hippodrome et du centre-ville de Caen. Certaines de ces parcelles sont visibles des promeneurs depuis la voie verte. Henri Pomikal prend lui son bâton de pèlerin et communique sur le sujet. Dans ce secteur inondable, les terres ne pourront être artificialisées. Reste cependant à les exploiter au mieux. Dans ce coin humide, Henri Pomikal élève quelques génisses de viande en conversion agriculture biologique. “Mais, certaines parcelles sont vraiment difficiles à exploiter. Implanter du miscanthus complète très bien une activité d’élevage, notamment pour produire sa propre litière”, estime l’agriculteur. 

Une filière énergétique dans la vallée de l’Orne
Cependant, Henri Pomikal voit plus loin qu’une simple autoconsommation. Il vend déjà le miscanthus broyé à la ville de Fleury-sur-Orne. “C’est parfait pour les parterres de fleurs dans le cadre d’un objectif 0 phyto”, se réjouit-il. Mais, le volet énergétique pourrait être la seconde étape. Un hectare de miscanthus permet de chauffer l’équivalent de 4 maisons. Une petite dizaine d’hectares est déjà cultivée à Fleury-sur-Orne. Le potentiel existe. “Avec le secteur de Louvigny, il serait peut-être possible d’en planter 30 à 40 hectares. Il faudrait ensuite imaginer une chaufferie collective”, estime Marc Lecerf. Il faudra néanmoins convaincre le Conseil départemental fervent défenseur de l’herbe et propriétaire de parcelles dans les zones humides.

Une filière complétée par les anas de lin
“Nous avons entamé des discussions pour racheter certaines de leurs terres. Le Conseil départemental veut que ça reste dans le domaine public. Nous négocions. Nous serions favorables au fait que des agriculteurs y produisent du miscanthus. Bien sûr, nous sommes favorables à la diversité et pas uniquement au miscanthus”, souligne le maire.
Henri Pomikal semble avoir de l’énergie à revendre et prône la valorisation d’un autre gisement. En bon président d’une coopérative linière, il songe aux anas de lin.  “On assurerait l’approvisionnement d’une chaudière, nous pourrions aussi y intégrer la filière bois et assurer le développement de l’économie local”. Les idées sont lancées. Les protagonistes doivent maintenant entretenir la flamme...

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Laurent, installé en vaches laitières à Couvains, pose avec sa compagne, Vanessa. Ils seront à retrouver en septembre.
Le calendrier des Jeunes agriculteurs de la Manche revient pour soutenir le Téléthon 2025
À l'approche du Téléthon, les 5 et 6 décembre 2025, les Jeunes agriculteurs de la Manche arrivent avec leur nouveau calendrier…
Observez bien les routes dans le canton d'Évrecy à l'approche de Noël.
La traditionnelle parade de tracteurs des Jeunes agriculteurs est de retour
Les Jeunes agriculteurs du canton d'Évrecy reviennent avec leurs parades de tracteurs en décembre 2025.
Un "concours du plus beau tracteur" aura lieu cette année encore. L'occasion de remettre le titre en jeu. "Cela fait participer le public", indique Romain Maroquesne. 
[EN IMAGES] Parades de Noël dans le Calvados : quel jeune agriculteur aura le plus beau tracteur ?
Les Jeunes agriculteurs du canton d'Évrecy, dans le Calvados, se préparent avec enthousiasme aux parades de tracteurs de Noël. Un…
Les congressistes sont venus nombreux pour assister à ces 5e assises du lait organisées par la FNPL à Saint-Malo. Parmi les sujets prégnants de cette édition : la négociation du prix du lait en lien direct avec l'actualité des producteurs de lait français. Quelques stratégies ont été évoquées notamment lors de la table ronde réunissant un ancien sénateur, un commissaire européen, une productrice française et une dirigeante d'une coopérative belge.
Comment obtenir une meilleure rémunération du lait ?
Les 3 et 4 décembre derniers, à Saint-Malo, la 5e édition des Assises de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de…
Huanjun Zhang, patron d'une industrie équine chinoise avec l'un de ses collaborateurs.
[EN IMAGES] La foire aux poulains fait le plein d'acheteurs étrangers
Samedi 29 novembre 2025, la foire aux poulains a de nouveau animé le Mêle-sur-Sarthe, après l'annulation de l'édition précédente…
Publicité