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Moisson
Battage : organisation et compréhension pour calmer les tensions

Acteurs majeurs de la moisson, les ETA (Entreprise de Travaux Agricoles) veillent au grain d’une clientèle de plus en plus plus exigeante parce qu’on lui en demande toujours plus aussi. Disponibilités en moyens matériels et humains ultra performants alliées à une organisation sans faille permettent de passer entre les gouttes.

© TG

C’est la seule saison que l’on démarre la trouille au ventre. Et pas à cause du client. On se met la pression tout seul parce que l’on a une conscience professionnelle”. Dans le réfectoire de l’entreprise Gauquelin à Briouze (61), Odile, retraitée mais alerte, prépare le déjeuner. Une façon de donner un coup de main à ses deux fils, Patrice et Jean-Christophe, qui ont repris en 2003 l’entreprise familiale fondée en 1971. Son mari, Jean-Claude, est corvéable aussi. Mais il aime ça. Pas de moisson sans lui. En ce premier vendredi d’août qui s’annonce caniculaire, il fait la journée des machines pour le plein de gaz oil. Odile Gauquelin se souvient de sa première moisson. C’était en 1971 sur une moissonneuse-batteuse Fahr à sacs qu’elle liait. “Une panne tous les jours. Des petites surfaces. Des déplacements permanents. Une moisson qui finissait systématiquement fin août/début septembre... Le stress était déjà là”. Plus de quarante ans plus tard, les évolutions technologiques aidant, la génération suivante a-t-elle pu évacuer ce stress estivale ?

Passionné donc stressé
Visiblement non. Téléphone dans une main et crayon dans l’autre prêt à réajuster le planning du jour de ses 6 machines, Patrice répond à chacun de ses clients tout en donnant au fur et à mesure ses consignes aux différents chauffeurs. “Attention, je veux bien témoigner mais pas au nom de l’entreprise Gauquelin mais en celui des entrepreneurs de travaux agricoles”, prévient-il d’emblée. Une façon pour le vice-président délégué d’EDTN(1) de se faire le porte parole de la profession. Cette moisson 2013 est compliquée : “hachée. On a bricolé dans l’orge à partir du 16 juillet. Puis il y eut une grosse interruption. Le vendredi 26 juillet a été une grosse journée puis plus rien jusqu’au 1er août. On est reparti dans le colza mais le problème, avec la pluie, c’est que les blés tardifs risquent de rattraper les variétés plus précoces”. Ça risque donc de se bousculer au portillon.  Notre entrepreneur comprend la problématique des agriculteurs. “Les normes qualitatives exigées (humidité, PS, protéines...) sont de plus en plus drastiques et les enjeux financiers sont considérables. Il est donc logique que nos clients veuillent battre à l’optimum. De plus, avec des prévisions météorologiques de plus en plus précises, je pense à celles communiquées par le site Plein Champ, les agriculteurs peuvent déterminer les fenêtres de battage les plus favorables. On le constate bien. Il suffit qu’un risque de grêle soit annoncé la nuit prochaine pour que les appels téléphoniques se multiplient le matin. Tout le monde veut taper dans le colza”
.
Un parc machines surdimensionné
Pour répondre à la demande, l’entreprise Gauquelin, comme ses homologues, dispose d’un parc machines surdimensionné. Six moissonneuses en parfait d’état (6 mètres de barre de coupe minimum) sans compter les batteuses vendéennes qui viendront l’épauler en fin de saison dans le cadre d’une entraide inter-entreprises.
Néanmoins, les caprices de la météo peuvent provoquer des goulots d’étranglement. “Dans ce cas, pas question de laisser tomber un client au profit d’un autre. On tamponne les chantiers pour contenter un maximum de monde”, précise Patrice.
Alors il y a bien sûr les insatisfaits qui menacent de changer de crèmerie. Mais “ils sont rares et de toute façon, dans ces 1/4 d’heure, toutes les entreprises sont confrontées aux mêmes problèmes de planning. Alors à quoi bon dire oui à un nouveau client si c’est pour négliger parallèlement un client fidèle”.  C’est donc sur la confiance dans la durée et la qualité de service que les ETA assoient leur notoriété. “Nous avons même des agriculteurs, pourtant équipés de leur propre machine, qui font appel à nous ponctuellement parce qu’ils sont dans la panade. Nous ne les laissons pas au bord du chemin”. La matinée est bien entamée. Patrice Gauquelin a déjà modifié 4 fois son planning. La journée s’annonce chaude, dans tous les sens du terme, mais pas orageuse. C’est tout du moins, dans tous les sens du terme aussi, le souhait de chacun. 

(1) :Entrepreneurs Des Territoires Normandie
Maison des entreprises BP 14 50600 St-Hilaire-du-Harcouët Tél. 02 33 79 33 72
Fax. 02 33 79 33 77
Email. contact@edtnormandie.com
Site. edtnormandie.com

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