Aller au contenu principal

« On a besoin d’appuis locaux »

La FDSEA et les JA de la Manche ont effectué leur Grand départ lundi et mardi dernier. Ils ont rejoint les quatre villes préfectorales du Département en invitant les élus et les organismes para-agricoles. L’objectif : leur dresser le bilan et surtout rappeler la situation de cette année. Si l’état d’esprit est à la fête avec le Tour de France, ce n’est pas le cas dans les exploitations.

© SB

A Avranches et Coutances lundi 27 juin, à Cherbourg et Saint-Lô mardi 28 juin, les agriculteurs ont fait étape en caravane dans ces quatre villes préfectorales pour rappeler leur désarroi. « C’est vrai qu’on profite du Tour de France pour interpeller les élus locaux en se déplaçant en caravane quelques jours avant » souligne le président du syndicat agricole. Tout simplement parce que « nous avons besoin d’appuis locaux » reconnaît-il. Des appuis qui pourraient les aider notamment dans l’approvisionnement des restaurations collectives en produits français. « Nous avons fait des contrôles début juin. Et à la cuisine évolutive d’Avranches, moins de 30 % des produits sont français » dénonce Annie Lebansier, secrétaire générale adjointe de la FDSEA. « Si 70 % des produits provenaient de nos territoires, cela nous redonnerait du souffle » insiste-t-elle, déterminée à aller jusqu’au bout. « On ne va pas lâcher mais il y a beaucoup de travail à faire ».

Trouver une porte de sortie
Ludovic Blin, responsable de la section lait ne s’est pas montré plus optimiste. « C’était déjà juste en 2015. Mais pour cette année, on est très inquiet. Un bon nombre d’entre nous va mettre la clé sous la porte » se désole-t-il. « Il faut trouver une porte de sortie pour sauver des exploitations, sauver des entreprises et sauver des familles » martèle-t-il.
Du côté de la viande bovine, le responsable du syndicat de la race charolaise, Vincent Leclerc, affirme que c’est aussi une filière qui est mal menée. « Depuis 2013, nous avons perdu 1 €/kg. Dans les fermes, nous avons perdu 10 000 € sur les ventes » souligne-t-il.
Alors « aura-t-on des jours meilleurs » s’interroge-t-il.

Un second plan de sauvetage
Une question que beaucoup d’éleveurs se posent. Et pour éviter des situations dramatiques, le syndicat agricole demande un second plan de sauvetage, un moratoire sur les normes, une modification de la loi sur la biodiversité. « Il faut permettre à nos exploitations d’évoluer pour pouvoir rentrer dans le champ de la compétitivité » confie le président syndical. « Or, cette loi va figer notre territoire » poursuit-il.

Pas la tête à la fête
Tous ces constats, toutes ces revendications justifiaient une action en amont du Tour de France. « Si nous menons cette opération, c’est pour faire écho au Tour de France. Bien sûr, c’est une chance pour le
territoire. Cela va être la fête dans le département pendant trois jours. Tout le monde est fier d’accueillir cet événement populaire. Mais n’oublions
pas que la profession agricole n’est pas à la fête » conclut Sébastien Amand.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

[LES GAGNANTS DU JOUR]. TIEA : Giel Don Bosco repart avec la médaille d’or
Cinq établissements normands ont fait le déplacement à Paris, du samedi 25 février au dimanche 5 mars 2023, pour participer au…
Enquête : Loup y es-tu dans le Calvados ?
Quatre éleveurs d’ovins témoignent. Depuis 2019, entre Lisieux et Merville-Franceville, ils décrivent des attaques violentes sur…
[LE STAND]. Protéines végétales : une idée l(ég)umineuse
A l’heure où l’Europe et l’État français tendent à intégrer toujours plus de protéines végétales dans les assiettes, il était…
[L'ANIMATION]. Le lin, star d’un jour pour le défilé normand
Le Conseil départemental de l’Eure et les Chambres d’agriculture de Normandie ont convié plusieurs marques de création textile en…
[EN IMAGES] Avec Cindy Gelas, le savoir-faire normand s’exporte à Tahiti
Cindy Gelas ambitionne de lancer une filière de production laitière en Polynésie française d’où elle est originaire. C’est en…
Anne-Marie Denis et Christiane Lambert tournent une page à Alençon
A l’issue de l’assemblée générale de la FDSEA de l'Orne, qui s’est déroulée lundi 6 mars 2023 en Alençon, Anne-Marie Denis et…
Publicité