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Betteraves sucrières : «construire avec notre fabricant une réelle dynamique de filière»

L'assemblée générale du Syndicat Betteravier du CSOB s'est tenue jeudi 9 juin dernier à Bretteville-sur-Odon (14). L'occasion de revenir en détail avec Patrick Dechaufour, son président, sur les propositions des groupes sucriers quant aux modalités des betteraves à produire post 2017.

© TG

>> Les planteurs de l’usine de Saint Louis Sucre - Cagny avait reçu de leur sucrerie début avril une proposition de volume de betteraves à produire pour 2017 qui n’avait pas véritablement reçu un accueil favorable des planteurs. La sucrerie a complété son offre mi-mai avec des nouveaux éléments. Quelle est la position du Syndicat Betteravier sur cette proposition complémentaire ?
Effectivement, la proposition initiale de notre fabricant de sucre rompait brutalement un équilibre économique à la défaveur des planteurs que l’on avait estimé à – 3 €/T de betterave. Et, de plus, une notion de coût de transport à la charge du planteur était mise en avant sur une partie des betteraves. Un élément qui inquiétait fortement les planteurs et qui aurait pu compromettre le développement de la production.
Afin de pouvoir atteindre son objectif de développement de la production pour une campagne de 120 jours, Saint Louis Sucre a complété son offre aux planteurs en ramenant l’abattement du forfait collet de 7 à 0 %, ce qui signifie l’achat de la betterave entière et améliore en équivalence le prix initialement proposé de + 1.70 € à + 2 €/T de betteraves à 16°.
Le deuxième point complémentaire est un encadrement par une neutralisation complète sur le coût logistique des betteraves additionnelles. En effet, un mécanisme de progrès sur les betteraves additionnelles sera mis en place par un versement d’un supplément de prix de + 4 €/T et une déduction du coût moyen du transport mutualisé entre tous les planteurs dans la limite de 4 €/T maximum. Ce qui revient à dire qu’il n’y aura plus de frais de transport à la charge des planteurs, quelle que soit la situation. Ce point était également très important dans l’acceptabilité des modalités contractuelles pour les planteurs

>> Au niveau du prix, Saint Louis Sucre propose une grille d’équivalence entre le prix du sucre et le prix de la betterave. Cela correspond à ce que vous demandiez ?
Effectivement, en tant que représentants des planteurs, nous souhaitions une corrélation entre le prix des betteraves et le prix de vente des sucres. C’est ce que SLS propose. De plus le prix moyen retenu des ventes de sucre pour le calcul corrélé au prix de la betterave sera celui de l’ensemble des filiales du groupe Sudzucker au sein de 4 pays (Allemagne, Pologne, Belgique et France). Cette harmonisation du prix moyen sur ces marchés améliore ce dernier de l’ordre de + 30  €/T de sucre ce qui correspond à + 1.50 €/T de betteraves en faveur des planteurs des usines françaises Saint Louis Sucre.
Le dernier point d’amélioration précisé de cette offre complémentaire est le versement systématique d’un complément de prix qui sera discuté annuellement avec les représentants planteurs. Il reste à définir les modalités à retenir de ce complément de prix.

>> A vous entendre, le Syndicat Betteravier considère que l’offre Saint Louis Sucre est devenue acceptable pour les planteurs ?
Avec ces nouveaux éléments apportés à sa proposition de production de betteraves 2017, je considère que l’essentiel de nos attentes sont reprises dans les modalités contractuelles proposées.
J’expliquais aux planteurs présents à l’assemblée générale du CSOB qu’il faut savoir sortir d’une négociation afin que les deux parties puissent continuer à travailler ensemble sur des bases économiques acceptables. Nous sommes arrivés à une proposition qui amènera de la transparence dans le mode de fixation du prix des betteraves avec une grille de corrélation prix de la betterave / prix du sucre et à un niveau de partage de la valeur ajoutée préservé pour les planteurs.
Sur ces nouvelles bases, j’encourage tous les planteurs à accompagner sans réserve la demande d’augmentation des volumes à produire pour la sucrerie de Cagny en s’inscrivant bien entendu dans un système agronomique durable au niveau des rotations des assolements.

>> A ce jour, vous considérez donc que le dossier est bouclé et sur la bonne voie ?
Je tiens à préciser que mon objectif comme celui de l’ensemble des membres du conseil d’administration du syndicat betteravier n’a pas changé et reste sur la volonté de continuer à produire des betteraves sur nos exploitations, en 2017 et les années suivantes et même la développer. Le dossier n’est pas bouclé il reste à définir la gestion des excédents et déficits de production, la valorisation des betteraves excédentaires, et d’autres éléments qui pourront être repris dans l’accord interprofessionnel.

>> Sur ce point de l’accord interprofessionnel, où en sont les discussions ?
Un accord interprofessionnel national est en cours de négociation au niveau de la filière avec un objectif de signature pour fin juin 2016. D’ailleurs, je souhaitais que Saint Louis Sucre puisse revenir avec une nouvelle proposition à cette époque, c’est maintenant chose faite. Ce qui était important pour les planteurs au niveau du calendrier c’est de connaître le volume à produire pour définir son assolement 2016/2017. A ce stade, il est préférable de préserver le contenu de cet accord interprofessionnel national que sa date de signature.
Les discussions se poursuivent entre la CGB et le SNFS et la CGB et TEREOS. De nombreux sujets restent à traiter tels que le report, le barème richesse, ou encore la pulpe. Et, en même temps, nous attendons au niveau de la profession la signature de l’acte délégué proposé par les services de la commission de Bruxelles afin de pouvoir continuer à négocier les volumes et les prix au sein de notre filière. Cette étape nous amènera à évoluer dans notre mode fonctionnement et de discussions avec notre interlocuteur industriel. Mais, je reste confiant sur le sujet sachant que nous avons bien l’objectif de construire avec notre fabricant une réelle dynamique de filière.

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