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Elevage
Bien élever les génisses allaitantes

Les génisses de renouvellement sont l'avenir du troupeau allaitant. Sur le plan technique, l'éleveur a pour objectifs que le premier vêlage se passe bien, que la génisse ait du lait et qu'elle fasse une bonne carrière. Autant de points influencés par la croissance des génisses pendant la phase d'élevage.

Assurer un taux de renouvellement de 15 à 25 %
Une bonne conduite du troupeau nécessite de réformer sans état d'âme les vaches qui posent problème. Les vaches qui produisent mal, celles qui sont vides ou dont le veau est mort et celles qui sont âgées, doivent être réformées. Cette rigueur dans la politique de réforme permet de maintenir des vêlages groupés et de bons résultats de reproduction.
Le taux de renouvellement objectif est de 15 % pour les races rustiques et de 25 % pour les charolaises et blondes d'aquitaine. Pour assurer ce taux, il faut élever quelques génisses en supplément pour faire face aux accidents: mortalité, infertilité…

Mise à la reproduction à 65 % du poids adulte

Le poids d'une vache adulte après vêlage se stabilise vers 5-6 ans et varie de 600 à 750 kg selon la race (Tableau 1).
Jusqu'au sevrage, la croissance objective de la génisse est de 900 à 1 000 g/jour. Une conduite qui vise à faire pâturer de l'herbe de bonne qualité permet d'exprimer au mieux le potentiel génétique de la vache en assurant une bonne production laitière et le potentiel de sa fille en garantissant une bonne croissance à l'herbe au delà du 4e mois.
Au cours du 1er hiver, la capacité d'ingestion de la génisse est limitée. La ration doit être composée de fourrage de bonne qualité et être complémentée le cas échéant.
La puberté des génisses intervient lorsqu'elles ont atteint 55 à 60 % du poids adulte. Des retards de croissance risquent de provoquer des anoestrus en fin de deuxième hiver et donc de retarder la première mise à la reproduction. Pour éviter les problèmes d'infertilité, il est nécessaire d'assurer des bonnes croissances à l'herbe en 1re saison de pâturage et de maintenir des croissances de 300 à 400 g/jour durant le second hiver. Pour cela, il faut veiller à ne pas rentrer trop tardivement les génisses et leurs réserver des fourrages de qualité. Une croissance plus élevée est possible (500 à 600 g/jour) si un léger retard doit être rattrapé. D'autre part, pour assurer une bonne fertilité, un flushing avec apport supplémentaire d'énergie (1 à 1,5 kg de céréale) peut être réalisé dans les semaines qui précèdent la mise en reproduction (Tableau 2).

Un bon développement et un bon état au vêlage
Après vêlage, les génisses doivent peser environ 100 kg de moins que les vaches adultes. Durant les derniers mois de gestation, la croissance objective est de 400 à 600 g/jour (développement du fœtus compris). Il faut veiller à ce qu'elles ne puisent pas dans leurs réserves et à adapter la complémentation pour éviter de les engraisser. Après vêlage, pour que ces génisses continuent leur croissance et qu'elles soient fertiles, une alimentation plus énergétique que les vaches adultes est recommandée. Les
primipares ont des besoins de croissance et une capacité d'ingestion plus faible. Il faudra donc leur réserver les fourrages de meilleure qualité, et complémenter le cas échéant : 1 à 1,5 kg de concentré de plus que les vaches adultes.

Des bonnes croissances pour vendre des vaches lourdes
En système allaitant avec vente de broutards, la vente des réformes représente 50 % du produit viande, soit autant que la vente des veaux au sevrage. Le poids de carcasse des vaches est donc important dans le résultat final. Les croissances pendant la phase d'élevage sont déterminantes pour le poids de carcasse : plus 60 kg vif à 2 ans se traduiront par un poids supplémentaire de 30 kg carcasses (Source : réseau d'élevage Charolais).
La pesée régulière des génisses pendant la phase d'élevage permet de vérifier que les objectifs de croissance fixés sont atteints. La mise en place récente du contrôle de croissance des génisses de testage en ferme constitue une incitation supplémentaire à progresser sur l'élevage.

Jean-Claude Dorenlor
Chambre d'Agriculture de la Manche
En savoir plus :

jcdorenlor@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

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