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Tourisme rural
Bien et mieux se diversifier

Isabelle Lottin, outre son gîte rural, s’est lancée dans la production de confiture à la ferme. Explications.

Le gîte d’Isabelle Lottin, il est occupé environ 30 semaines par an.
Le gîte d’Isabelle Lottin, il est occupé environ 30 semaines par an.
© BP
Voici 3 mois, la page agricultrices vous a présenté les différentes étapes de construction du projet de lancement d’une activité touristique sur l’exploitation agricole. Pour conclure cet article et son approche théorique du développement des activités d’accueil, nous vous donnions rendez-vous dans un prochain numéro pour vous emmener à la découverte d’un cas concret. Nous nous sommes rendu chez Isabelle Lottin, agricultrice à St-Senier-sous-Avranches, qui a lancé un projet de gîte rural il y a 3 ans et qui vient d'achever la construction d’un atelier de transformation de confitures de lait. Gîte “Bienvenue à la Ferme” Au sein du GAEC depuis 2000 avec son mari et sa belle-mère, Isabelle, souhaitait garder un contact avec les personnes extérieures au milieu agricole, tout en travaillant sur l’exploitation, volonté largement motivée par la présence de trois enfants en bas âge. Associés à l’envie d’entretenir le patrimoine existant, Isabelle détenait les trois clés de la réussite d’un projet d’accueil: avoir du contact, valoriser le patrimoine et dégager du revenu, même si l’objectif financier n’était pas être la priorité immédiate. Elle savait que les investissements réalisés ne seront rentabilisés qu’après plusieurs années d’activité. Les travaux de rénovation de ce qui allait devenir le gîte ont débuté en mars 2003. L’agrément “Gîte de France” a été délivré en juin 2004 et les premiers clients se sont présentés en juillet 2004. Le label “bienvenue à la ferme” a été attribué en 2005. Isabelle a obtenu un accompagnement financier de 8000 euros par “ Gîte de France” et de 8000 euros également à travers le FEOGA (Fonds européen d'orientation et de garantie agricole). Elle estime à 100 000 euros le coût total du projet. Aujourd’hui ce gîte est occupé environ 30 semaines dans l’année, ce qui est très satisfaisant pour une région certes touristique en saison, mais moins fréquentée durant l’automne et l’hiver. C’est à cette période qu’Isabelle a trouvé une clientèle plus locale à qui proposer son gîte : ouvriers de chantiers, stagiaires, familles qui fait construire une maison aux alentours… le gîte est accessible à tous, sous réserve de disponibilité. Face à une clientèle abondante, Isabelle a cessé rapidement de passer par la centrale de réservation de Gîte de France. Les appels directs des clients suffisent à remplir le gîte. De plus, elle apprécie être en contact direct avec ses futurs locataires, sans interlocuteur intermédiaire. En ce qui concerne la charge de travail, “la partie administrative ne prend pas beaucoup de temps, c’est une question d’organisation”.  Isabelle assure l’accueil et le départ de ses hôtes. Elle profite de ses moments privilégiés pour présenter la vitrine de produits du terroir fabriqués par les différents producteurs de la région et disponibles sur place (cf photo). Pour assurer une hygiène parfaite et un confort maximum, Isabelle consacre systématiquement après chaque passage, 4 à 5 h au ménage, nettoyage du linge, mise en place pour les prochains arrivants... La proximité de l’habitation d’Isabelle et sa famille permet une présence permanente en cas de besoin.roduits “Manche-Terroir” En 2005, face au succès des produits exposés dans la vitrine du gîte, Isabelle a décidé de mettre en vente ses propres produits et de lancer un atelier de transformation de confiture de lait. Une année a été nécessaire à l’élaboration de la “bonne recette”, et à la mise en place d'un laboratoire de transformation aux normes alimentaires. Les travaux représentent un investissement de 15000 euros, aidé à hauteur de 30% par le Conseil Régional. “J’ai commencé à commercialiser mes confitures de lait (labellisées Manche Terroir) en 2006, essentiellement sur les marchés à thème de la région - marchés de Noël, du terroir, à la fermes - et cela grâce à la mobilisation du réseau de producteurs”. Elle ne compte pas s’arrêter là et continue le développement de son activité de diversification avec la fabrication de yaourts fermiers. Depuis le début de son parcours dans le milieu agricole, Isabelle ne cesse de participer à des formations qui lui permettent de progresser dans ces projets. Elle a récemment suivi les formations “créer son site internet pour promouvoir son activité touristique”, site mis en ligne depuis, et “Créer ou améliorer son point de vente“ animées par la Chambre d’Agriculture de la Manche. La vente directe à la ferme avec un magasin de produits fermiers sera sûrement la prochaine étape du développement des activités touristiques et de diversification de la Ferme de la Belle Etoile.Témoignage Nous avons tenu à vous faire partager les propos recueillis à l’occasion d’une rencontre avec une agricultrice qui accueille depuis 10 ans des touristes en Chambres d’Hôtes. “Pour moi, cette activité apporte un petit plus à mon quotidien d’agricultrice et une grande satisfaction. La clientèle de mes chambres d’hôtes recherche, le temps d’un week-end, le calme, l’authenticité, voire, un retour aux racines. Il y a un réel échange entre mes visiteurs et moi. Ils sont très intéressés par les explications que je leur donne sur ma profession et l’exploitation agricole. Quant à moi je suis très attentive à leurs remarques et réactions. Quand je reçois des enfants, je m’enrichis de leur spontanéité sur les petites choses qu’on ne remarque plus en vivant sur place : les odeurs, les couleurs, les animaux, les machines. J’utilise tous les commentaires pour remettre continuellement en question l’accueil que je propose afin que la surprise lors de la découverte de la ferme et de son environnement leur soit agréable. Le contact avec ces personnes extérieures au monde agricole est vraiment une grande source d’épanouissement. »
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