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Herbe
Bien implanter des prairies en fin d’été

Attention à la date d’implantation. La fin de l’été est une période favorable notamment pour les parcelles qui se ressuient tardivement au printemps.

Attention à la date d’implantation : la fin de l’été est une période favorable notamment pour les parcelles qui se ressuient tardivement au printemps. On constate cependant qu’après le 10 septembre les échecs sont fréquents dans notre région : l’implantation des légumineuses et d’espèces se développant lentement comme les fétuques, devient aléatoire.

Quelles espèces choisir ?
Les 2 principaux critères de choix des espèces sont l’utilisation dominante de la prairie : pâturage ou fauche, et la caractéristiques pédo-climatique de la parcelle. Entre en jeu également la durée de vie, l’exigence alimentaire des animaux utilisateurs, et la voie de conservation.
Choisir et associer les espèces
Le premier niveau d’association, c’est l’introduction de trèfle dans les prairies de pâturage.
Mais d’autres objectifs justifient l’introduction d’autres espèces si le choix est bien raisonné :
- mieux coller à la situation de la parcelle (parcelle séchante, parcelle très froide..) ;
- obtenir un meilleur étalement de la production dans la saison, avec les espèces qui poussent en été ;
- atténuer la variabilité interannuelle ;
- améliorer la pérennité de la prairie.
Lorsque l’on souhaite produire davantage de stocks issus de l’herbe (par ex : passer sous la barre des 20 % de maïs ensilage dans la surface fourragère), les excédents de pâtures ne suffisent pas. Il faut mettre en place des prairies adaptées à la fauche, et le meilleur compromis entre les caractéristiques de la parcelle, la pérennité de la prairie, la souplesse d’utilisation (pâturage de regains), passe par l’association de plusieurs espèces.
Combien d’espèces mélanger ?
On trouve désormais sur le marché des mélanges à 6-7 espèces ou plus, incluant par exemple le pâturin des prés, la fétuque rouge. On peut les essayer si l’on connaît le rôle qu’elles peuvent jouer dans une association, mais il paraît plus intéressant de concevoir son mélange en fonction de ses propres objectifs.
Un mélange de 3 à 5 espèces peut constituer une première étape, en visant à vérifier que ce que l’on a semé est bien en place.
Retenir que plus le sol est fertile, plus il sera difficile de maintenir un nombre élevé d’espèces, parce que les plus agressifs sont favorisés.

Pour une utilisation en fauche dominante
Les espèces de fauche, avec les légumineuses trèfle violet ou luzerne permettent une forte productivité en 4 à 5 récoltes, en complète autonomie par rapport à l’azote.
Par rapport à une légumineuse pure (par exemple luzerne), l’association avec les graminées donne une certaine souplesse dans l’utilisation :
- moindre salissement en période d’installation, possibilité de pâturage des regains, meilleur niveau énergétique, conditions plus favorables à la récolte et à la conservation (ensilage) (encadré).
Réaliser une association pour fauche avec :
- une ou deux légumineuses de grande taille : luzerne et/ou trèfle violet) ;
- une ou deux graminées hautes à port dressé : Fétuque élevée, dactyle, ray grass hybride) ;
- une ou deux espèces gazonnantes (le ray grass anglais, le trèfle blanc..). Ces espèces gazonnantes maintiennent le sol couvert et limitent la baisse des valeurs en cas de retard de fauche.

En pâturage dominant
Le ray grass anglais, associé au trèfle blanc, est l’idéal en sols sains bien arrosés pour les vaches laitières, mais d’autres espèces permettent de tirer un meilleur parti des  parcelles difficiles, sols froids assez humides, ou sèchants l’été.
En terres séchantes, la production d’herbe l’été sera améliorée par l’introduction de la fétuque élevée, ou du dactyle en espèces d’accompagnement.
Le choix devient alors un compromis. Pour les vaches laitières, il peut y avoir une différence d’appétence par rapport au ray grass pur, mais l’association d’espèces, avec notamment la présence de légumineuses, favorise le pâturage (les vaches acceptent mieux la fétuque en présence du trèfle blanc).
On peut tester l’introduction de ces espèces dans les prairies destinées aux élèves ou en troupeau viande.
Voir dans le tableau ci-dessus quelques bases de mélanges en fonction de la situation pédo-climatique et de l’utilisation dominante (fauche ou pâturage).

Le semis
Le labour est une garantie pour avoir une structure permettant une implantation facile, et il assure un travail de désherbage.
Toutefois, en sol non compact, et avec des techniques préventives (déchaumages, faux-semis), on peut envisager une préparation en travail simplifié.
Il faut un lit de semence assez fin pour permettre un contact entre les petites graines (légumineuses) et la terre. Le roulage est indispensable après semis.
Avec les légumineuses des problèmes de levées peuvent être liés à la profondeur de semis : l’idéal c’est 1 cm. Mieux vaut voir des graines en surface que de semer à 2 cm. Dans le cas d’un doute sur le réglage de profondeur, relevez les bottes du semoir au dessus du sol pour semer “comme à la volée” ; l’enterrage sera assuré par la herse du semoir ou un passage de herse à prairie.

La luzerne est la plus pérenne des légumineuses de fauche, mais ne convient que sur sols sains drainant bien l’hiver. Elle est assez difficile à conserver en ensilage en culture pure. L’entretien calcique doit être régulier sur les sols non calcaires, et la semence doit être inoculée si la parcelle n’a pas été cultivée en luzerne durant les 5 dernières années. Lorsque le sol ne convient pas à la luzerne, c’est le trèfle violet qu’il faut choisir. Sa pérennité est moins bonne, mais il pourra être réimplanté en sursemis parmi les autres espèces maintenues en place.

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