DIVERSIFICATION
Bienvenue à la Ferme à la conquête du marché sur internet !
Acheter ses produits directement chez un producteur est une pratique qui séduit de plus en plus de consommateurs.

Ce phénomène ne risque pas de retomber lorsque l’on sait que 15,7 %(1) de Français, non adeptes pour l’instant, envisagent en effet de changer leur habitude.Ce circuit de distribution n'est pas réservé aux achats de produits bio puisque 62,4 %(1) des personnes interrogées disent en effet remplir leur panier avec des produits fermiers bio et non bio.
Installer la proximité
L’accessibilité à une gamme large de produits fermiers constitue le frein principal des personnes qui n’ont pas encore recours à ce mode de consommation. En effet, il n’est pas toujours possible de se rendre au marché ou de faire le tour des fermes du coin pour faire ses courses. Pour pallier à ce problème, les producteurs se regroupent et s’organisent pour commercialiser collectivement leurs produits : les initiatives telles que les points de vente collectifs ou les AMAP se multiplient et voient le jour en Normandie.
Acheter sur le net des produits fermiers : un outil de e-commerce ultra-modulable déployé par les Chambres d’agriculture
Pour encore plus d’accessibilité, et afin d’attirer une clientèle plus jeune, internet est incontournable et il est maintenant possible de passer commande de produits fermiers locaux par internet. C’est le pari qu’a fait Bienvenue à la Ferme, marque des Cham-bres d’agriculture, en soutenant pleinement le lancement en octobre 2012 d’un module de vente en ligne, qui utilise le logiciel Open-Source Magento. Cet outil commercialisé par les Chambres d’agriculture s’adresse à tout agriculteur qui souhaite vendre sur Internet de manière individuelle ou dans le cadre d’une démarche collective. Les produits peuvent être livrés chez le client ou retirés chez le producteur ou sur un point relais. Pour Bernard Lafon, responsable national des actions internet à Bienvenue à la Ferme : “il ouvre de nouveaux débouchés aux producteurs, tout en assurant une fonction éducative vis-à-vis des nouvelles techniques de communication de ce 3e millénaire”.Autre atout : ce système est souple. Bernard Lafon poursuit : “il n’y a aucun engagement de quantités que ce soit pour le client ou pour le producteur. Tout au plus, quelques règles à respecter côté producteur : livrer en temps et en heure, pratiquer des prix de vente équivalents à ceux proposés à la ferme et s’acquitter d’une cotisation de 100 euros par an. Les frais de gestion et de fonctionnement représentent 12 % des ventes, coût très modeste au regard de ceux engagés pour une boutique collective ou en salons et foires (entre 20 à 40 %)”.Ce nouveau circuit de commercialisation n’entre pas en concurrence avec la vente à la ferme ou sur les marchés ; il est complémentaire et permet de drainer une nouvelle clientèle.En outre, le lien entre producteurs et consommateurs peut et doit être entretenu par l’intermédiaire de portes-ouvertes, de newsletter ou des réseaux sociaux.
Ouverture du premier drive fermier
Autre concept qui commence à être bien connu, le “drive” : l’internaute fait ses courses sur le net, effectue le règlement en ligne, puis retire ses achats dans un lieu spécifique pendant un créneau horaire pré-défini. Si le drive ne représente aujourd’hui que 1,9 % du marché en grande et moyenne surface, sa part devrait tripler dans les 3 ans. Les producteurs fermiers ont donc décidé, eux aussi de se lancer dans cette aventure. C’est ainsi qu’est né le premier drive-fermier en Gironde. Grâce au réseau Bienvenue à la Ferme, vingt producteurs proposent ainsi 100 produits, à un tarif “prix producteur” (viandes, fromages, fruits et légumes, épicerie, jus de fruits, vin…).En pratique, le consommateur s’inscrit sur le site www.drive-fermier.fr/33 (site mis en place à partir du nouveau module e-commerce présenté ci-dessus). Il peut consulter les produits mis en vente par les producteurs à partir du mardi 12 heures et passer commande avant mercredi minuit en prépayant et en précisant l’horaire ainsi que le point de retrait choisi. Un producteur assurera la livraison et le chargement de la marchandise, le vendredi entre 14 h et 19 h 30.Ne pas avoir de produits ou quantités imposés comme c’est souvent le cas dans les AMAP est un des avantages du système pour le consommateur. De plus le lien avec les producteurs et la possibilité de poser des questions sont maintenus puisque ce sont les producteurs eux-mêmes qui chargent les produits dans le véhicule.Pour le producteur, il n’y a pas de coût lié à l’achat d’une vitrine et moyennant une bonne organisation, les temps de présence peuvent être limités. En revanche, une organisation carrée et une bonne entente entre les producteurs est indispensable à la bonne réussite d’un tel projet. Avant même l’ouverture du drive-fermier, près de 600 personnes s’étaient inscrites sur le site. D’autres lieux de dépôt devraient bientôt ouvrir, l’objectif étant une dizaine de sites autour de Bordeaux.Nul doute que cette initiative va faire “tâche d’huile” sur le territoire Français car il s’agit d’une alternative complémentaire aux Marchés des Producteurs de Pays et aux points de vente Bienvenue à la Ferme, toutes deux marques des Chambres d’agriculture. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre conseiller Chambre d’agriculture afin d’en savoir plus sur le module de e-commerce : fonctionnalités, prix de lancement 2013…