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Céreales
Blé normand, navire chinois, client algérien : l’exportation en vogue !

La semaine dernière, de lundi à mercredi, le vraquier Xin Xan Gan a embarqué plus 18 500 tonnes de céréales. C’est le troisième tonnage le plus important chargé sur le port de Caen. Sa cargaison, du blé meunier normand, est attendue en Algérie.

Dans les carnets de la capitainerie du port de Blainville-sur-Orne, le navire chinois dénote. Ses 157 mètres de long, ses 25 m de large, sa capacité de 20 000 tonnes et ses 9 m de tirant d’eau restent insolites à Caen. Ses mensurations en font le troisième plus imposant navire à s’amarrer aux quais Calvadosiens. Sa venue a d’ailleurs nécessité une dérogation des autorités portuaires. Deux remorqueurs et deux pilotes l’ont donc accompagné le long du canal reliant Blainville-sur-Orne à Ouistreham. Même entachée de quelques points de rouille, cette immense coque noire symbolise le dynamisme des exportations. L’année se révèle exceptionnelle. En 2010, Agrial a exporté 460 000 tonnes, contre 200 000 en 2009.

Un blé de qualité meunière
Les clients algériens souhaitait un blé de qualité meunière. Son voeu a été exaucé à Caen. Toutes les céréales chargées dans les cales du Xin Xan Gan sont issues de la zone Agrial. Transporter 18 500 tonnes à partir de Caen répond à des enjeux qualitatifs. La récolte 2010 s’est révélée d’une qualité exceptionnelle, apte à séduire les meuniers d’Afrique du nord. “Le blé à destination de l’Algérie atteint 11 de protéines et 78 de poids spécifique. La cargaison exportée est uniquement issue de l’Orne et du Calvados. Les récoltes 2009 et 2010 ont contribué à l’amélioration de l’image de Caen. Nous avons même vendu du blé aux Italiens, réputés très exigeants”, indique Philippe Vincent, directeur céréales d’Agrial. La coopérative a exporté 65 % de la récolte 2010 pour l’alimentation humaine. Le reste a été vendu aux fabricants d’aliments. “En année normale, nous sommes à moitié-moitié. En 2010, les marchands d’aliments du bétail ont donc acheté leurs céréales en Allemagne ou en Grande-Bretagne, où les qualités se sont révélées médiocres”.

Ces céréales vendues
par Ganit Négoce
La coopérative normande est le premier maillon de cette chaîne export. Ces 18 500 tonnes sont vendues à Granit Négoce, filiale du groupe Axeral, union des coopératives Agralys et Epis Centre à l’export. Granit Négoce se charge du transport et des négociations avec le client final. Les bateaux sont considérés FOB. Comprenez Free On Board. Dès que les céréales remplissent les cales, elles n’appartiennent plus à la coopérative. C’est là qu’intervient Granit Négoce. L’an dernier, cette société a géré 430 navires. Pour y parvenir, elle dispose d'un desk d’affréteurs maritimes. Florian Gallard en est le responsable. Son activité : le tramping. Son objectif : coordonner les demandes en transport des traders. “Je cherche le bateau  selon le cahier des charges de l’acheteur et aux contraintes maritimes en vigueur dans les ports. Les tarifs sont négociés à la tonne transportée. Les navires doivent se trouver au bon endroit au bon moment. Nous avons opté pour le Xin Xan Gan une semaine avant le chargement”, explique l’affréteur.

23 $ la tonne
pour le transport
Actuellement, le transport d’une tonne de céréales coûte 23 à 26 $. “On est loin des 50 $/t demandés avant la crise de la marine marchande. Ce coût de transport relativement faible rend diverses origines compétitives et réduit les distances. Entre les coûts des céréales et des transports, l’arbitrage est permanent”.

"Agrial a déjà vendu 80 % de la collecte 2010. Habituellement à la même période, 60 % de notre blé a trouvé preneur. Notre commercialisation est avancée”, annonce Philippe Vincent, directeur de la filière céréales de la coopérative.  Le réapprovisionnement des silos du port de Blainville-sur-Orne est intensif. Ils ont ainsi tourné 15 fois depuis le début de la campagne. La demande est forte. Agriculteurs et négociants ont beaucoup vendu. “Le blé, qui est parti pour l’Algérie, a trouvé preneur aux environs de 200 €. En ce moment, on vend aux alentours des 260 €”, précise Philippe Vincent.

Contexte international
Et le climat international ne ralentit pas les exportations. “Nous répondons à une demande alimentaire. Une partie des troubles politiques est liée aux besoins de nourriture. Donc, le commerce s’est intensifié avec certains pays. Nous jouons un rôle important. Exporter n’a rien de péjoratif. Les populations ont besoin de pain”.
Reste une inconnue : les principaux clients doivent-ils encore acheter ? Les experts ne parviennent pas à estimer leurs stocks et leurs besoins. Certains gros acheteurs s’étant couverts. Selon Philippe Vincent, “la situation sera plus claire à la sortie de l’hiver, en fonction de l’état des cultures au niveau mondial”.

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