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Botulisme : “une fatalité, mais nous l’affrontons”

Au GAEC des Hirondelles, situé au Teilleul (Manche), les trois associés commencent à décompresser. Le botulisme a frappé 80 des 110 laitières du cheptel.

© EC

Tout a commencé voici deux semaines. “Du jour au lendemain, on a vu des vaches paralysées dans la stabu et dans les prairies” expliquent Anita, Joël et Alexandre Boulet, les trois associés du GAEC des Hirondelles. La structure située à quelques kilomètres du Teilleul (Sud-Manche) travaille en production laitière, mais aussi volailles, depuis 2012. “Nous avons aussitôt appelé notre vétérinaire pour
qu’il cerne le problème”. Verdict, “botulisme”, autrement dit une toxine développée par un cadavre d’animal mêlé à l’aliment et attaquant le système nerveux des bovins.

Solidarité
Joël, Alexandre et Anita Boulet ne cachent pas qu’ils ont connu un énorme stress qui commence à s’estomper. “Heureusement nous sommes en GAEC. Discuter entre nous a permis d’évacuer une bonne partie de nos angoisses. De plus, nous nous sommes aperçus que la solidarité paysanne existait encore et toujours. Nous avons eu beaucoup d’appels de nos voisins pour nous soutenir ainsi qu’un bon appui du
cabinet vétérinaire du Teilleul”. Reste qu’après une première journée où 16 animaux étaient frappés par la toxine, 5 le lendemain puis 16 le surlendemain, etc, il a fallu au GAEC une force de caractère peu commune et une unité sans faille pour affronter la suite. “En l’occurrence l’euthanasie des animaux touchés. Des autopsies ont été réalisées au laboratoire de Saint-Lô et à l’école vétérinaire de Nantes”. Problème, la toxine botulique est extrêmement dure à déceler. “A l’heure où je vous parle, rien n’a été trouvé dans les prélèvements. Le diagnostic de botulisme, c’est la détection de tous les symptômes remarqués sur les animaux”. Le reste du troupeau, non atteint, a été aussitôt vacciné pour limiter un maximum de dégâts. “Ce vaccin n’est pas en vente libre, souligne Joël Boulet, il ne peut être délivré que par un vétérinaire”.
Pas question donc de se laisser abattre. “Nous avons installé notre premier fils sur l’exploitation voici trois ans. Prochainement, le second va nous rejoindre. Il faut aller de l’avant. Bien sûr nous comptons sur les assurances du GAEC, mais aussi sur le Groupement de défense sanitaire de la Manche pour le coût du remplacement du cheptel et de la perte de lait”. Un cheptel qui est d’ores et déjà en voie de reconstitution, mais la facture globale de la “casse” tourne aux alentours de 120 000 €. “Nous sommes en Prim’Holstein, nous avons réussi à trouver un
troupeau provenant d’un arrêt d’exploitation en Dordogne”. Si Joël et Anita Boulet ont un conseil à donner aux éleveurs, “s’assurer comme il faut et surtout adhérer à la caisse complémentaire du GDS”.
Quant à la cause de cette toxine botulique, “certainement un petit cadavre dans l’ensilage d’herbe. Un accident qui peut arriver à n’importe quel éleveur”. Et Anita Boulet d’ajouter, “ce qui est dur dans ce cas de figure, c’est que nous n’avons rien à nous reprocher dans la marche de notre exploitation. Aucune faute technique n’a été commise”. Quant à l’ensilage d’herbe, si cette explication paraît la plus probable, Joël Boulet mentionne un cas similaire survenue voici quelques années à 50 kilomètres de leur exploitation, “des taurillons
touchés par le botulisme alors qu’ils ne consommaient que du maïs ensilage”.

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