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Viande bovine
Ça chauffe au rayon frais

Les producteurs vendent à perte. Dans l’Orne, la “police agricole” FDSEA-JA a organisé des contrôles en rayon.

© AD

Des produits “locaux” transformés à l’autre bout de la France et dont l’origine de la viande n’est pas connue, des chromoréclames “origine France” utilisées abusivement, de la viande vendue sous la trop vague appellation “origine UE”, absence de mention de l’origine, et la trop fréquente absence du logo VBF (Viande bovine française) sur les viandes d’origine françaises. Les contrôles, pourtant fortement médiatisés, de la fédération nationale bovine (FNB), le 29 avril dernier au Carrefour Créteil soleil, en région parisienne, avec la découverte de la vente de viande charolaise de “type laitier” (sic), n’auront visiblement pas suffi. Venue vendredi 9 mai dans les Hypermarchés Carrefour et Leclerc, “avant tout pour protester contre les pratiques tarifaires de la grande distribution, avec une hausse des prix aux consommateurs et une baisse des prix aux producteurs”, la “police agricole” FDSEA-JA n’en revenait pas, tant les manquements et les infractions étaient nombreux. Des pratiques trompeuses sur l’origine des viandes, parfois franchement illégales comme à Carrefour où de la viande présentée comme française est de provenance italienne, avec un rayon “local” fourni de produits transformés en Moselle et dont on ne connaît pas l’origine de la viande. Au rayon boucherie traditionnelle, c’est presque pire. Impossible de connaître l’origine de la viande. Aucune indication. Il faudra attendre l’accord d’un responsable de magasin pour que le boucher veuille bien présenter ses documents de traçabilité. 

Confiance
“Comment voulez-vous que le consommateur puisse s’y retrouver ? Comment voulez-vous qu’il ait confiance dans les produits ? Comment valoriser notre production française dans ces conditions ? s’offusque Dominique Bayer, responsable viande bovine de la FDSEA. Ce n’est pas croyable qu’on ne puisse pas aller visiter un magasin, sans constater des problèmes de traçabilité. Il y a des anomalies dans tous les rayons. Comment peut-il y avoir autant d’amateurisme chez une grande enseigne comme Carrefour ? A côté, notre traçabilité se doit d’être irréprochable dans nos exploitations agricoles. On ressent clairement un sentiment d’impunité de la part des grandes surfaces, voire une  volonté de ne pas afficher de traçabilité, pour des raisons de business”. “Rien n’a bougé, c’est pire qu’il y a dix ans”, dénonce un vétéran syndicaliste. Fabien Durand, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de l’Orne ne veut pas en rester là, “il faudra bien qu’on arrive à rencontrer le directeur de ce magasin Carrefour. Au besoin, nous serons amenés à organiser d’autres actions”. 
Manque d’esprit de filière
Au Leclerc d’Arçonnay, la traçabilité est mieux respectée, même si quelques anomalies sont constatées. En revanche, le logo VBF est souvent absent. “Dès qu’on arrive au maillon de la grande distribution, il n’y a plus d’esprit de filière. Les grandes surfaces ne cherchent pas à mettre nos produits en avant”, proteste Dominique Bayer.

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