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Origine de la Viande dans l'Orne
Ca se passe comme ça

La FDSEAa prioritairement ciblé l’enseigne de restauration rapide, avant de se diriger vers Flunch et Carrefour.Objectif de cette mobilisation du 2 octobre ?Rappeler aux enseignes, leurs engagements en matière d’approvisionnement en viande bovine d’origine française, alors que le marché intérieur est au point mort.

© TG

A l’occasion d’une journée nationale organisée par la Fédération nationale bovine, deux délégations de la FDSEA de l’Orne ont procédé à des contrôles sur l’origine de la viande , à Alençon ainsi qu’à Argentan.Leur première cible  ?L’emblématique McDonald’s.Leur revendication ?Que les enseignes respectent leurs engagements de préférence nationale en matière d’approvisionnement en viande (lire par ailleurs les pages 10-11). Six mois après le scandale de la fraude à la viande de cheval, il est temps que les discours se traduisent dans les faits, estime la FDSEA, qui a également contrôlé Flunch et Carrefour.


ALENCON


Une délégation de la FDSEAest allée, mercredi dernier, frapper à la porte de la restauration rapide ainsi qu’à celle de Carrefour.

Flunch se normandise
Un bon point pour Flunch qui, échaudé par une affaire de viande avariée en mars dernier, a sans doute fait un peu de ménage dans son approvisionnement. “Mis à part le steak haché 120 qui peut encore parfois provenir d’Autriche ou d’Allemagne, toutes nos viandes sont d’origine française”, assure l’enseigne. Flunch, campagne de publicité dans les grands médias à l’appui, fait même de la race Normande sa tête de gondole. “Depuis le 17 juillet, la bavette (150 g auparavant vendue à 7,95 e importée généralement d’Italie ) a été remplacée par une bavette  de race Normande 200 g vendue à 10,95 e. On n’a pas baissé en volume. Les clients préfèrent payer plus”. Quand la qualité va, tout va...
Dans la même veine, la meilleure vente de Flunch, le steak haché XL, est lui aussi désormais exclusivement de race Normande. Il a perdu 20 g (du gras en moins) tout en passant de 6,50 à 6,70 e. Ce que le consommateur accepte de payer plus pour une viande tracée et de qualité, profite-t-il au producteur ? Du côté de l’enseigne alençonnaise, pas touche à mes factures. La transparence a ses limites.

50 % chez McDo
“McDo ne s’est jamais engagé à proposer 100% VF (Viande Française) mais 100 % viande européenne”, a répondu Gabriel Guibert, directeur de marché de Mc Do Alençon. La délégation FDSEA n’a pas manqué de souligner sa déception vis-à-vis d’une enseigne, d’origine américaine, mais qui cherche à “franchouillardiser” son image. Les relations entre Ronald et la profession agricole ne sont pas mauvaises pour autant (lire par ailleurs en page 10 et 11). En témoigne notamment la présence de l’enseigne au SIA (Salon International de l’Agriculture). Mais les ratios en légumes (70 % de l’appro pomme de terre vient de McCain/France) ne sont pas les mêmes en viande bovine. McDo garantit au moins 50 % de VF (viande française).Une bouteille à moitié pleine pour Gabriel Guibert mais bien sûr à moitié vide pour les éleveurs ornais d’autant plus, qu’à n’en pas douter, 99 % des consommateurs sont des locaux. “Il doit y avoir une prise de conscience de la restauration et de la distribution, a martelé Dominique Bayer. Ce week-end, à quelques pas de là, sera rassemblé le meilleur de l’élevage régional avec plus de 200 animaux (Ndlr : Ferme en Fête les 5 et 6 octobre). Si rien n’est fait, une manifestation de cette ampleur aura disparu dans moins de 10 ans”. La FDSEA attend donc un geste, et plus particulièrement de la part de McDo, pour jouer un rôle de locomotive et enclencher ainsi un mouvement collectif face à la crise bovine.




Argentan

14 h Route de Falaise, une autre délégation d’agriculteurs se rassemble sur le parking du McDonald’s d’Argentan.Thomas Thierry, délégué viande bovine de la FDSEA, fait le point sur la situation du marché de la viande.Des stocks qui restent en ferme faute de demande, et des enseignes qui continuent de s’approvisionner à l’étranger, malgré des engagements pris en faveur de l’origine nationale.
14h 20. Les agriculteurs sont accueillis par le gérant, Jean-Pierre Brochiero, responsable également des restaurants d’Alençon, de l’Aigle et de Mortagne.
Thierry Thomas, lui expose le problème. “C’est faute de marchandise disponible, que l’enseigne s’approvisionne en partie en Irlande”, se défend Jean-Pierre Brochiero. Il rappelle que “55 % de la viande bovine servie en France par McDonald’s, est d’origine française, pour un volume total annuel de 20 à 25 000 tonnes (t), dont 3 000 t proviennent de Basse-Normandie”. “Le marché ne tire plus, les marchands ne passent plus dans nos fermes, on a des animaux qui sont prêts à être aménés à l’abattoir et qui ne partent pas”, rumine de son côté un éleveur, qui a bien du mal à croire qu’il n’y pas d’autre possibilité que de s’approvisionner à l’étranger.Au contraire, “avec le manque de fourrages, le marché est engorgé, avec des quantités importantes d’animaux mis à l’abattoir”.
14h 30. Le gérant accepte deux personnes.En fait ce seront trois éleveurs qui accèderont à la réserve.Ils y resteront 20 minutes. Résultat ?“On a effectivement bien constaté la présence des deux origines, France et Irlande, mais nous sommes déçus d’avoir vu plus de cartons irlandais, que de cartons français”, explique Thomas Thierry. “Nous n’avons aucun intérêt à privillégier l’Irlande plutôt que la France, martèle pourtant le gérant du restaurant.Nous ne faisons pas plus de marge avec les produits importés.Il y a une segmentation entre les petits steaks, qui sont souvent d’importation, et les gros steaks qui sont d’origine française, et qui représentent peut-être moins d’unités, mais plus de volumes. Même si nous travaillons avec l’étranger, la traçabilité de la viande est parfaite et nous expérimentons aussi la contractualisation avec les producteurs, afin de stabiliser le marché dans les deux sens” (lire par ailleurs page 10 et 11).

Direction Carrefour
15h. La délégation de la FDSEA se dirige vers le magasin Carrefour situé en face du McDonald’s, de l’autre côté de la route.Rapidement, le jeune responsable du magasin les accueille et mène la délégation vers le rayon boucherie.Le logo VBF (viande bovine française)n’est pas toujours bien visible sur les produits français, et les viandes en promotion sont souvent d’origine polonaise.“L’engagement de Carrefour, c’est de travailler au maximum avec la France, et avec des produits locaux, mais il nous faut aussi des produits moins chers, pour pouvoir offrir des promotions à nos clients, se défend le gérant. Cela reste assez rare que nous travaillions avec de la viande bovine d’origine étrangère” assure t-il. Qu’à cela ne tienne, les éleveurs collent sur les linéaires de petits autocollants demandant aux consommateurs de privllégier les produits estampillés VBF.
15 h 30.Passage par le rayon des conserves et des plats cuisinés surgelés. Du moins sur les produits surgelés, le logo viande bovine française est souvent bien repris et clairement mis en avant.Un scandal ne serait-il pas passé par là ?

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