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Calvados : le préfet à l’heure des éleveurs

Anne et Jean-François Bar ont accueilli le nouveau préfet du Calvados, sur leur ferme à Clécy. Les éleveurs ont entamé leur conversion à l’agriculture biologique. Laurent Fiscus a, aussi, reçu les représentants des syndicats agricoles à la préfecture.

© VM

eudi 14 janvier, 8 heures. Le jour n’est pas encore levé sur la ferme des Bar, c’est le moment choisi par Laurent Fiscus pour chausser les bottes. Le nouveau préfet du Calvados rend ainsi hommage à ces éleveurs qui “se lèvent encore plus tôt”. Lors de sa prise de fonction, Laurent Fiscus a affiché sa volonté d’aller rapidement au contact du monde agricole. Avant de rencontrer les responsables des syndicats le jeudi après-midi, le préfet a donc visité une ferme laitière.

Investissements raisonnés
Chez Jean-François et Anne Bar, Laurent Fiscus découvre une exploitation qui se serre la ceinture. Les éleveurs mûrissent leurs investissements. Pas de folie à l’horizon, la mise aux normes est réalisée à minima. Le robot de traite n’est pas superflu et pallie le départ d’associés du GAEC. Lors de leur installation, ils vivaient à quatre sur cette exploitation familiale. “Mes parents ont arrêté en 2009 et 2011. Nous avons aujourd’hui un salarié à temps partiel”, explique Jean-François Bar. Moins de main-d’œuvre, mais plus de travail: la production laitière a augmenté, passant de 500 000 à 650 000 litres de lait au fil des ans. Mais si le GAEC rémunère deux personnes de moins, la situation économique ne s’avère pas meilleure. En cause : le prix du lait et les charges. “Au début, nous achetions le tourteau de soja 150 à 180 € par tonne. Désormais, nous le payons 400 €. Quand on prend un camion, c’est 12 000 €”, soulignent les éleveurs. Et de compléter : “les exploitations continuent, car elles reposent sur des familles qui y consacrent leur vie. Avec d’autres capitaux, nous aurions tout arrêté”.


Passage à l’agriculture biologique
Jean-François et Anne Bar tentent aujourd’hui un autre pari. Leur conversion à l’agriculture biologique est en marche. “Nous souhaitons être moins dépendants. Notre but est de garder la monnaie ici ”, sourit l’éleveur. La production de l’exploitation devrait baisser et le chiffre d’affaires se maintenir. La moyenne par vache passera de 9500 à 6500 kg de lait par vache. Soit une production totale de 450 000 litres de lait. L’herbe reprend peu à peu la place des cultures. Les éleveurs conservent, cependant, un tiers de maïs dans la ration (l’équivalent de 15 hectares). 

Lourdeur administrative
Le pâturage des vaches laitières est limité, faute de parcelles accessibles. Les éleveurs ont investi pour amener l’herbe jusqu’à l’auge. Les matériels de récolte de l’herbe, faucheuses ou faneuses, sont subventionnés. Le couple a notamment déposé un dossier auprès du Conseil régional. “Là-bas, ils ont été surpris que nous ayons réussi à le faire nous même. Notre travail a changé. Nous nous heurtons à une lourdeur administrative. Nous avons également déposé un dossier afin de bénéficier du fonds d’allégement des charges (FAC). Ce n’est pas simple”, regrette Jean-François Bar. Toujours au plan administratif, s’ajoute un projet de stockage de fourrage qui s’inscrit dans le cadre du PMBE (Plan de Modernisation des Bâtiments d’Élevage). Selon Laurent Fiscus; “nous devons donc nous mettre à l’heure des éleveurs et fournir des réponses rapides. Il faut s’adapter au temps de l’entreprise...”

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