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Calvados : une grande distribution de moralité

Les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA du Calvados poursuivent leurs échanges avec la grande distribution. Après la SCA Normande (Leclerc), les syndicats ont rencontré des responsables de la centrale d’achat de Super U, à Ifs. Les protagonistes se sont engagés sur une charte de valeurs.

© VM

“Nous ne parlerons pas de tarifs. Nous sommes déjà surveillés par l’Europe qui soupçonne des ententes illicites. Nous sommes dans l’œil du cyclone. Nous ne pouvons pas évoquer officiellement des prix”, prévient rapidement Didier Martel, directeur commercial de la centrale régionale Nord-Ouest de Super U. Néanmoins, les marques distributeurs ont respecté la médiation de l’été dernier, selon la centrale d’achat. Cette dernière précise que les négociations ne concernaient qu’une partie des produits laitiers. Les yaourts en étaient, par exemple, exclus.

Une lettre d’engagement en attendant mieux
Alors quand la grande distribution accepte de parler de valeurs, elles sont donc morales. Lundi, Super U a soutenu le projet de charte des valeurs, proposé par la FNPL et la FNSEA. L’engagement est surtout éthique. Pour Patrice Lepainteur, président de la FDSEA du Calvados, “c’est un début. La valeur alimentaire et sanitaire de notre production est reconnue. Nous n’aimons pas qu’on nous parle de minerai. Je ne veux pas donner de faux espoirs aux agriculteurs. Nous ne trouverons pas notre propre solution dans le Calvados. Des démarches similaires sur l’ensemble du territoire doivent permettre d’aller plus rapidement dans les négociations. Parallèlement aux actions de pression, nous tentons de trouver des solutions”.

Respecter le droit européen
À Ifs, les représentants de Super U se sont contentés d’une lettre d’engagement. Ils posent deux conditions pour parapher de la charte définitive : “d’abord, elle doit respecter le droit européen. Ensuite, elle doit être signée par l’ensemble de la grande distribution”. Réponse de Patrice Lepainteur : “la charte a reçu l’aval des juristes de la FNPL. C’est cependant normal que les signataires l’étudient également attentivement”. Un premier pas est néanmoins réalisé.
Le principe d’une cagnotte pour soutenir la production porcine n’a été que vaguement abordé. Les protagonistes observent actuellement la démarche similaire menée en Belgique. “Il faut bien analyser les conséquences d’un tel accord”, avance prudemment Patrice Lepainteur. Didier Martel préfère , lui, reprendre les propos du numéro 1 de Super U qui voit une autre solution. “Serge Papin est favorable à des négociations tripartites. Nous devons trouver des accords à 3 et pas à 2. C’est important de rencontrer les producteurs en dehors des périodes de pression forte. Nous ne pouvons plus nous contenter de pansements tous les six mois”.


Changement d’attitude
Avec des négociations tripartites, l’idée est de réduire l’opacité. “Nous devons ramener de la transparence dans les négociations”, estime Laurence Carpentier, gérante du Super U de Douvres-la-Délivrande et membre du conseil d’administration de Super U nord-ouest. Les agriculteurs espèrent un changement d’attitude. Reste à savoir comment traduire les paroles en actes. En 2015, Système U s’est allié à Auchan. Sans doute pas pour acheter plus cher. “Oui, mais le rapprochement avec Auchan concerne la centrale d’achat nationale qui négocie avec les grands groupes. Nous achetons localement et nous travaillons sereinement avec les PME”, se défend Laurence Carpentier.

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