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Eau
Capter sans faire déborder le vase

L’eau est une ressource fragile et à protéger. Les agriculteurs l’ont bien compris et consentent à relever un enjeu sociétal et patrimonial. Mais protéger un périmètre de captage, c’est aussi mettre des moyens techniques et financiers acceptables. 

Producteur de porcs (400 truies) à Raids, Christophe Couillard s’interroge sur le devenir d’une partie des terres qu’il exploite. A quelques kilomètres du siège d’exploitation, sur la commune de Sainteny, deux points de captage d’eau datant pour l’un de l’après-guerre et pour l’autre du début des années 90. Le Code de Santé publique obligeant désormais les collectivités à fournir une eau de qualité et en quantité suffisante pour répondre aux besoins de la population, l’étau se resserre autour des pratiques culturales des parcelles situées en périmètre de captage.

Retour en herbe
Sur une échelle graduelle de zones de protection, on distingue différents périmètres (rapproché, élargi et complémentaire) aux contraintes culturales plus ou moins élevées. Pour Christophe Couillard et sur 4 ha, cela signifie le retour en herbe. Mais que faire de cette herbe quand aucune corne bovine ne pointe sur l’exploitation ? “Ce qui m’importe, c’est de retrouver de la surface d’épandage pour pérenniser, voire développer, mon atelier porcin”, insiste notre éleveur. Loin de vouloir empêcher le syndicat d’eau de pomper et conscient que quelques voisins agriculteurs sont dans des situations beaucoup plus critiques ( certains sont touchés à 100 % par l’emprise de captage remettant en cause l’équilibre technico-économique et donc la viabilité de leur exploitation), Christophe attend désormais que la SAFER déverrouille la situation.

Course de fond et d’obstacles
Dans ce cas de figure, nous intervenons à plusieurs niveaux, explique Jean-Pierre Husson (chargé de mission). Tout d’abord en effectuant des études foncières pré-opérationnelles (animation, faisabilité foncière) couplées à une veille foncière. Nous menons ensuite parfois des enquêtes parcellaires et DUP (Déclaration d’Utilité Publique). Nous constituons enfin des réserves foncières par négociations amiables, exercice du droit de préemption ou échanges. La dernière étape consiste en la mise en place de cahiers des charges entre les collectivités propriétaires et les exploitants”. Un calendrier qui suppose du temps. Une restructuration foncière est toujours une course de fond (s) -dans tous les sens du terme- mais aussi d’obstacles comme parfois des phénomènes de spéculation foncière. 
Un exercice délicat et la nécessité de communiquer auprès d’agriculteurs qui ont besoin de visibilité pour investir ou s’installer. Reste le coût qui n’est pas neutre. Quelques centimes d’euros au m3 payés par le consommateur, ça semble légitime.
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