Aller au contenu principal

Caresser le cul des vaches n’est plus une politique

A l’heure où un pan de l’avenir de l’agriculture française se jouait à l’Assemblée nationale dans la continuité des EGAlim et nourrissait espoirs et attentes, JA Normandie attendait de pied ferme les réponses du député LREM Xavier Batut.L’élu de Seine-Maritime a défendu la politique gouvernementale et affirmé « qu’il ne suffit pas de caresser le cul des vaches pour régler les problèmes agricoles. »

© TG

lll « Nous sommes dans l’esprit d’un syndicat de propositions ». Dans ses conclusions, Pierre Le Baillif, président de JA Normandie qui dans sa configuration grande région a tenu jeudi dernier à St-Pierre-sur-Dives (14) sa seconde assemblée générale, a souligné « la multiperformance de JA qui s’investit au quotidien et s’engage pour défendre des problèmes concrets ». Ainsi donc, si l’installation reste le fer de lance du syndicalisme jeune, l’actualité immédiate et ses inquiétudes induites ont alimenté les débats. Pierre Le Baillif a notamment lancé un coup de gueule sur la remise en cause du nouveau cahier des charges camembert AOP par « des personnes qui n’y connaissent rien. Que fait l’OGD ? » Il a également surligné quelques points de vigilance sur les zones défavorisées et leur budgétisation sans oublier le dossier « retournement des prairies ».

Des réponses de l’administration

Et c’est Ludovic Genet, directeur régional de la DRAAF Normandie, qui a apporté les premières réponses. Concernant les zones défavorisées, « quelques ajustements sont encore à attendre dans les marais du Cotentin et du Bessin, dans l’Orne et le sud de l’Eure mais au bilan le nombre de communes et d’ayants droit à l’ICHN (Indemnité Compensatrice Handicap Naturel) va doubler ». Néanmoins, l’administration reconnait que 9 exploitations vont sortir du dispositif mais aucun jeune agriculteur ne serait impacté. Quant à l’enveloppe budgétaire nécessaire à partir du 1er janvier 2019, pas de souci, « les JA auront leur bonification et le financement est assuré. Il reste à travailler avec le Conseil régional pour caler le financement européen ». Second point d’achoppement évoqué : le retournement des prairies avec dérogation uniquement pour les exploitations 100 % JA excluant de ce fait les GAEC multigénérationels. « Pas de réponse du ministère mais nous allons insister », a indiqué Ludovic Genet. Dernier dossier avec la modulation DJA. L’administration reconnait quelques problèmes particuliers dans la Manche mais « le système a été simplifié et les dossiers seront réinstruits avec des règles plus simples et plus vertueuses ».

Caresser le cul des vaches ne suffit pas

Au préalable, JA Normandie et ses invités ont débattu autour des EGAlim avec pour objectif « transformons l’essai ». Le projet de loi en cours de discussion à l’Assemblée nationale fait naître quelques espoirs et marque un changement de monde.En témoignent les propos du député de Seine-Maritime, Xavier Batut,  présent à la table ronde : « il ne suffit pas de caresser le cul des vaches pour régler les problèmes agricoles ». C’est entendu pour JA mais l’agriculture française ne doit pas servir de variable d’ajustement avec les pays tiers dans le cadre du Ceta ou du Mercosur. Plus localement, la table ronde a zoomé sur de belles réussites. Gilles Phlipeau, directeur d’un Système U dans le 76, file un parfait coton avec Benjamin Hauzay, producteur de viande. « En produits locaux, on peut négocier en direct. J’ai repris le magasin en 1998. Au rayon boucherie alors, on travaillait des carcasses de 350-380 kg mais ce n’était pas ce que le consommateur voulait. Nous avons donc monté en carcasses pour atteindre 500-600 kg. Le chiffre d’affaires a grimpé parce que nous répondions à l’attente du consommateur ». Vingt ans plus tard, ce sont 70 bêtes par an issues de ce même élevage que l’enseigne commercialise. « On a réussi à squeezer tous les intermédiaires, » se félicitent l’un et l’autre. Valorisation à plus de 5 €/kg pour un prix de vente en rayon accepté par le consommateur. Mais comme les filières courtes ne constituent qu’un segment, Gilles Phlipaux y va de son conseil. « Si vous faites de la filière longue, il faut se grouper parce qu’il faut un équilibre des forces ». L’occasion pour Baptiste Gatouillat, administrateur national de JA de saisir la balle au bond : « on ne peut pas faire que du circuit court. Il faut aussi garder nos parts de marché à l’export ». Le représentant des pouvoirs publics est sur la même longueur d’onde. « Notre agriculture repose aussi sur les marchés internationaux », et de rappeler « que les contrôles font aussi partie de la valeur des produits agricoles produits en France. Regardez ce qui s’est passé avec le Fipronil ».

Communiquer positif

« L’exemple de Cœur de Normandy est emblématique. Il ne faut pas se priver de ce genre de communication positive », a enchainé Ludovic Genet. Auparavant, Nadège Mahé, une des 45 ambassadrices de la marque portée par la FDSEA 50 avait expliqué le concept. Un concept qui repose sur le triptyque solidarité/proximité/économie. Lancée officiellement en septembre dernier à la foire de Lessay(50) en présence du ministre de l’Agriculture, Cœur de Normandy poursuit son bonhomme de chemin tout en consolidant ses bases. 300 points de vente jouent le jeu et les projets fleurissent (teurgoulle, glace, extension de la gamme  lait...). Et la synthèse pour Daniel Génissel. « Personne ne croit en la baguette magique qui va tout régler du jour au lendemain mais intégrer les coûts de production pour la fixation des prix agricoles est intéressant », a conclut le président de la CRAN (Chambre Régionale d’Agriculture de Normandie).

40 % de filles au EPLEFPA Le Robillard
Ne dites plus « lycée agricole du Robillard » mais « l’EPLEFPA du Robillard » a souligné dans ses propos introductifs Claudine Leguen, directrice générale des lieux. Un établissement qui forme chaque année 380 jeunes, 180 apprentis et distille 5 0000 heures de formations adultes. Côté chiffres toujours, 30 % des jeunes sont issus du milieu agricole et le taux de féminisation est de 40 %. L’activité équine explique en partie ce niveau.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Une vingtaine de catégories a permis de départager les boissons locales lors du festival AOP/AOC de Cambremer en 2025.
Festival AOP/AOC de Cambremer 2025 : retrouvez le palmarès complet
Samedi 3 et dimanche 4 mai 2025, le festival AOP/AOC de Cambremer a battu son plein. Au total, 60 exposants et plus de 200…
Le groupe Folkafond donne rendez-vous le 7 mai pour un concert au profit de l'association Syndrome de Usher, syndrome dont est atteint Antoine, âgé seulement de 3 ans et demi.
Deux agriculteurs musiciens jouent pour aider la recherche contre la maladie de Usher
D'un voyage en Chine, deux producteurs de lait de la Coopérative d'Isigny-Sainte-Mère, Marc-Antoine Blot et François Lepourry,…
Gwenn, Quentin Lelimousin, leur salarié Félix, Simon et Barbara posent avec Samina quelques semaines après leur passage sur le ring du National : "Un grand spectacle. C'est à faire, c'est sûr !"
National Normandes 2025 : la consécration pour les P'tites Normandes
La famille Lelimousin a fait sensation lors du National Normand à Rennes en mars 2025. Les éleveurs installés à la Cambe, dans le…
Augustin Becquey a repris la gestion de l'abattoir de Carentan suite à une décision du tribunal de commerces du 14 avril 2025.
A l'abattoir de Carentan, Augustin Becquey veut construire une relation de confiance
Alors qu'Augustin Becquey n'avait les clés que depuis quelques jours de l'abattoir de Carentan, il a réuni le comité technique (…
L'an dernier, un tour de la ville, théâtre du concours, a été proposé par le syndicat des producteurs de la Route du cidre de Cambremer.
Festival des AOP/AOC : une nouvelle catégorie au concours cidricole de Cambremer
Le Festival des AOC/AOP de Cambremer est de retour. Samedi 3 et dimanche 4 mai, le cidre, le poiré, le calvados et bien d'autres…
"Beaucoup de personnes se sont portées volontaires pour nous aider dans l'organisation des animations du Tour de France", se réjouit Hélène Pien, directrice de la FDSEA14.
La FDSEA du Calvados prépare le Tour de France 2025
La FDSEA du Calvados souhaite prendre parts au Tour de France 2025 et appelle ses adhérents à la mobilisation pour un moment…
Publicité